Chroniqué par Nicolas Gilles
Il y a des jeux où juste un petit coup de peinture suffit.Remaster de la version Game Cube
Paper Mario La Porte Millénaire est sorti sur GameCube en 2004. Pour fêter ses vingts ans et pour continuer sa politique de recyclage de ses anciens titres, Nintendo
Nintendo, opportuniste ? Pas la peine de faire la pute à clics ou le vieux grincheux : que ce soit pour faire des sous ou par pure bonté d'âme, le fait est que l'on peut mettre les mains sur un jeu difficile à trouver et très cher. Laissons-le donc aux collectionneurs, les joueurs pouvant maintenant mettre la main sur un excellent jeu.
Toutefois, le jeu est vendu plein pot, comme n'importe quel nouveau jeu, alors que c'est un remaster. On peut en discuter, mais il les vaut, et très largement ! Alors on ne va pas se plaindre et on va se faire plaisir avec cette belle pépite que l'on peut enfin jouer simplement !
Le scénario reste classique : vous devez récupérer sept étoiles pour aller chercher la princesse qui s'est faite kidnapper, une fois de plus... Mais cette fois, ce n'est pas pas Bowser, qui va également la chercher, c'est un autre grand méchant qui n'a d'autre but que celui de dominer le monde !
Quoi de neuf ?
Il suffit de relancer la version GameCube de Paper Mario La Porte Millénaire pour s'en rendre compte : visuellement, ça a carrément vieilli. Les personnages sont toujours aussi chouettes, mais les décors de fond, c'est un peu le grand vide.
La version Switch a donc comme principal boulot de nous proposer un jeu visuellement remis au goût du jour, tout en préservant la patte graphique de l'époque, c'est-à-dire le côté autocollant et papier découpé.
Et le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est carrément réussi !
On est donc loin du côté "Nintendo années 2020" de Mario RPG, bien loin de la direction artistique de l'original des années 90. Ici, on garde ce qui faisait le sel visuel de la version GameCube, un peu comme si le jeu avait été redéveloppé sans les contraintes techniques de l'époque. On ne s'en rend pas forcément compte non plus, mais le jeu a été passé en 16/9... eh oui, à l'époque, il était en 4/3...
C'est la même chose pour la musique : elle est beaucoup plus variée et toujours aussi rythmée. Il est possible de remettre celle de l'époque, et là on se rend vite compte que les versions modernes sont bien mieux !
Les autres nouveautés sont beaucoup plus anecdotiques. On va dire que cela tient de l'équilibrage qui a été encore affiné. C'était top, mais là, on est sur la version ultime du jeu.
Le plus gros ajout, c'est ce hub central dans la ville qui permet de se rendre dans tous les mondes déjà traversés par un simple tuyau, bien pratique.
L'autre nouveauté, c'est un accompagnement de tous les instants : il suffit de presser une gâchette pour que Goomélie et vos compagnons vous donnent une indication de ce que vous devez faire. C'est très pratique, car cela ne donne jamais clairement la solution.
D'autre part, la difficulté du jeu reste la même : elle est plutôt basse, sauf contre le boss final, qui demande une bonne stratégie pour être vaincu.
Et le jeu dans tout ça ?
Eh bien il est toujours aussi génial.
Déjà parce que l'on sort un peu du monde habituel de Mario et de Nintendo, qui fini par me faire faire une overdose.
Ici, chaque niveau est l'occasion de mettre en place un monde très différent : certes, on a la forêt, un peu classique, mais on a également l'arbre et ses couleurs chatoyantes ou encore ce train qui s'inspire visiblement du Crime de l'Orient-Express !
Même encore maintenant (j'avoue ne plus avoir aucun souvenir de mes parties de l'original il y a 20 ans) le jeu arrive à me surprendre, à me faire sourire avec ses situations à la con et son humour léger, mais bien présent. A ce sujet, la traduction française a été affinée, ce qui donne un truc juste parfait.
Un gameplay dynamique
Le gameplay est hérité de Mario RPG, ce qui a donné deux séries de jeu de rôle chez Nintendo : les Mario & Luigi ou encore les Paper Mario, dont le premier est sorti sur Nintendo 64.
Ils ont en commun des combats au tour par tour beaucoup plus dynamiques que dans les Final Fantasy classiques. Un petit truc tout con : le fait d'appuyer sur le bouton d'action juste avant de toucher la cible lors de l'attaque, ou juste avant de prendre un coup. Un timing souvent très simple, mais qui permet de rester concentré et d'éviter le côté chiant des combats au tour par tour.
La durée de vie est excellente : il m'a fallu une bonne quarantaine d'heures pour en voir le bout. Mais je n'ai vraiment pas trouvé le temps long !