Chroniqué par Nicolas Gilles
Il y a des jeux qui ont mieux vieillis que d'autres... Et Panzer Dragoon, même dans un nouvel écrin, sans un peu le renfermé.L'amour du shmup
Panzer Dragoon Remake respire l'amour du shoot'em up, c'est une certitude. On sent bien que les développeurs de chez MegaPixel studio touchent à leur madeleine de Proust.
Le jeu s'affiche comme un remake, mais c'est plutôt un remaster, car il est totalement identique à l'original. Tout y est : de son introduction bien trop longue pour un jeu du genre à la façon de tirer ou de regarder sur les côtés.
Rail shooter de luxe
Tous les ingrédients du jeu de l'époque répondent donc présents. Et si la 3D millésime 1995 de la Saturn pique maintenant bien les yeux, la 3D beaucoup plus douce de cette version Switch permet de le mettre entre toutes les mains.
Oui, entre toutes les mains, car en dehors de la réalisation, la difficulté est adaptée à tous : le choix de la difficulté en début de partie permet à un néophyte d'y jouer sans problème. Mais c'est dans les niveaux de difficulté plus élevés que Panzer Dragoon Remake distille toute sa saveur. Il faut alors apprendre à maîtriser le jeu, connaître les vagues adverses et connaître cette interface si particulière qui permet, à l'aide de votre radar, de savoir où sont les ennemis et de vous tourner pour les affronter.
Cela fonctionne toujours très bien. L'effet waouh a fonctionné pour moi dans les premiers niveaux... Mais dans les premiers seulement.
Le poids des ans
Panzer Dragoon est sorti en 1995. Et à l'époque, c'est une belle claque dans la gueule. Son gameplay est nerveux et, surtout, sa représentation graphique met tout le monde à genoux. Il révolutionne un type bien particulier du shoot : le rail shooter.
Sauf que 1995, c'est également l'année de sortie de Donpachi ou de Strikers 1945, des jeux qui ont contribué à forger la légende du shoot'em up en le faisant entrer dans une nouvelle ère : celle du manic shooter et ses rideaux de balles à éviter.
Deux écoles, donc une a bien mieux vieilli que l'autre. Du coup, aussi bien foutu techniquement soit-il, Panzer Dragon Remake n'arrive plus à balancer cette torgnole visuelle.
Du coup, les cinq niveaux se traversent en une petite heure et seuls les fans de la première heure auront envie de recommencer et de jouer le score, d'apprendre les patterns, etc.