Chroniqué par Nicolas Gilles
Après Limbo, Playdead enfonce le clou avec Inside ?La suite d'un jeu entré dans la légende
On a eu Another World, Flashback, des jeux qui ont lancé un genre, qui récupèrera une étiquette bien des années plus tard, celle de cinematic plateformer.
En 2010, un studio basé à Copenhague au Danemark, Playdead, sort son premier jeu, Limbo. Pour beaucoup, c'est une belle claque, le jeu devient rapidement une référence du genre.
Autant dire que les gars étaient attendus au tournant. Inside est annoncé en 2014 pour sortir en 2016 sur la plupart des supports de l'époque, PC, Playstation 4, Xbox One. Il sera adapté sur iPhone et iPad en 2017 et sur Switch en 2018.
Un concentré d'idées
Des cinematic plateformers, on en trouve des tonnes. Pourtant, Limbo et Inside reviennent à chaque fois. Il suffit d'y jouer pour comprendre pourquoi.
Inside est un modèle du genre : un gameplay simple, une esthétique superbe, un côté sombre et surtout des tonnes d'idées originales.
Tantôt étonnant, tantôt malaisant, Inside ne laisse certainement pas de marbre. Même moi qui déteste les phases de jeu limitées dans le temps (courir avant que cette putain de porte ne se ferme ou que ce truc ne m'attrape) sont tellement bien pensées que l'on prend plaisir à parcourir le jeu.
Car ce n'est pas vraiment de la dextérité, c'est de la réflexion : purée, pourquoi je me fais toujours attraper là ? Je fais pourtant la bonne séquence ! Eh non, il faut commencer par attirer votre adversaire à l'opposé de l'écran avant de lancer la séquence. Et c'est là qu'Inside tient du génie, car il sait briser nos automatismes de joueur.
Et ça, la plupart des jeux du genre tendent ou prétendent à le faire. Mais si peu y arrivent.
Toujours aussi nébuleux
On incarne un petit garçon qui doit se barrer d'une société autocratique. C'est parti pour une fuite en avant de deux heures et demie, trois tout au plus.
Autant Limbo avait un côté fantasy, autant Inside joue la carte du terre à terre, avec des décors toujours aussi sombres, mais moins dans l'ombre et la lumière que son prédécesseur.
Mais même avec tout ce béton et cette société dégueulasse, Playdead arrive à nous sortir des petits tableaux esthétiquement impressionnants. La direction artistique est donc parfaitement maîtrisée.
Reste que l'on n'y comprend pas grand-chose. Et c'est pour moi un gros problème : c'est tellement opaque que même mon imaginaire ne se met pas en branle. Et cette dernière partie de jeu totalement surréaliste, assez jubilatoire... mais qui finit comment ? Jouez-y, et vous ne saurez pas non plus.
C'est un peu frustrant de ne rien comprendre, de n'avoir aucune clé. Il faut s'y faire, car le reste est vraiment très bon.
Inside sur Steam Deck
Le jeu est totalement compatible avec la Steam Deck, et même les écrans très sombres d'Inside passent très bien sur la Steam Deck... surtout le modèle Oled, forcément.