Chroniqué par Nicolas Gilles
Il ne faut pas chercher loin pour trouver le modèle de Tormented Souls, mais était-il nécessaire de garder ses quelques défauts ?Un bisou sur la bouche au premier Resident Evil
Le souci principal de Tormented Souls, c'est qu'il se la joue trou gamerz. Vous savez, les tatoués, ceux qui vivent encore dans leur chambre d'étudiants à 40 balais et qui n'ont toujours pas de copine.
En bref, ceux qui en ont chié leur race sur le premier Resident Evil, ses sauvegardes limitées, ses déplacements rigides et tout le toutim. Et qui souhaitent ardemment retrouver ça, parce que tu comprends, le jeu vidéo, c'était mieux avant. Bon ok, j'exagère un peu. Mais quand même, bordel !
Entre-temps, on a goûté aux différents remakes de ces grands classiques de Capcom, mais rapidement Capcom lui-même a corrigé ce que l'on pouvait voir comme des défauts sur ses œuvres originales.
Il faut croire que c'est passé au-dessus de la tête des développeurs de chez Dual Effect, dont c'est le premier jeu.
L'idée est pourtant excellente sur le papier : j'aime le tournant action de la série Resident Evil, mais j'adore tout particulièrement le ressenti des trois premiers épisodes, beaucoup plus... survival horror.
Mais à trop vouloir la jouer old school, j'ai fini par éteindre ma console. J'aime le rétro, mais j'aime aussi mon confort. Je sais, je suis un vieux con.
Tormented Souls est donc le contrepied exact du remake de Resident Evil 2 par exemple. Ce dernier joue sur le ressenti de nos souvenirs, qui sont forcément déformés et enjolivés. Tormented Souls, lui, applique le gameplay des années 90 à la lettre. Ou presque. Et ça fait mal.
Des tous petits riens...
On incarne Caroline Walker qui, partie sur la trace de deux jumelles disparues, va se retrouver coincée dans le manoir Wildberger, situé dans la ville de Winterlake.
On retrouve un scénario totalement what the fuck, plutôt pas très bien écrit, mais ça passe.
Là où ça passe mal, c'est que le jeu reprend le système de sauvegardes limitées des premiers Resident Evil : trouver un point de sauvegarde est inutile si vous n'avez pas de ruban pour enregistrer votre partie ! Du coup, quand on meurt, il faut s'attendre à devoir recommencer très loin en arrière...
Et le jeu fourmille de trucs old school dont on se serait bien passé : lorsque l'on tire, on ne peut pas se déplacer. Pour regarder la carte, il faut fouiller dans son inventaire. Bref, un peu de modernité aurait tellement fluidifié le jeu !
Frustrant
À côté de cela, Tormented Souls propose une belle aventure... C'est d'autant plus rageant que l'on se dit qu'avec quelques ajustements on aurait pu avoir un très bon Resident Evil like, dans la veine du premier !
Du coup, on alterne entre plaisir de jeu avec un truc qui suit l'ambiance craspec que l'on adore dans un surival horror, et on peste contre ces moments de blocage où il nous manque un élément planqué dans le décor ou lorsque l'on se fait tuer bêtement et que l'on doit recommencer loin, trop loin en arrière.
Bref, je suis trop vieux pour ces conneries.
Dans le genre, Daymare 1998 fait beaucoup mieux... Sauf que lui, son modèle c'est le deuxième épisode, là où Tormented Souls lorgne sur le premier.
Tormented Souls sur Steam Deck
Le jeu est mentionné comme "jouable", mais il n'y a rien de gênant. Le jeu tourne à merveille sur la console portable. Cela la fait souffler un peu, mais l'ensemble tourne très bien. Et au casque, l'ambiance est oppressante comme aime.