Chroniqué par Nicolas Gilles
Far Cry revient, dans une recette quasiment inchangée, mais toujours aussi efficace.Retour dans la jungle
Au départ, lors de sa sortie en 2004, Far Cry, ça se passe dans la jungle. Et, cela parait difficile à croise en 2021, mais à l'époque, c'était plutôt original !
Au gré des épisodes, les lieux des différentes actions ont changé, avec de la montagne de l'Himalaya de Far Cry 4. Et gros changement dans Far Cry 5, avec la campagne de l'Amérique profonde et ses redneck ! On passera rapidement sur le post apocalyptique Far Cry New Dawn qui souffre de l'ombre de son prédécesseur Far Cry 5.
Far Cry renoue avec la jungle !
Avec Far Cry 6, on revient aux sources, sur une île luxuriante, qui rappelle, d'une certaine façon, Cuba. C'est luxuriant et très réussi.
Rien de nouveau sous le soleil ?
Il faut reconnaître que depuis Far Cry 3, dont la recette est un modèle de qualité, la série n'a principalement fait que reprendre la recette de ce troisième épisode désormais devenu mythique.
Cassons le suspens : dans Far Cry 6, pas vraiment de nouveautés : on change le décors et on est reparti ! Et alors, puisque la méthode fonctionne bien !
Votre but : faire tout péter. Sinon, non, ce n'est pas votre personnage qui est à l'écran ;)
Tout ce qui fonctionne dans la série est retrouvé ici : les armes customisables, y compris visuellement (ça ne sert à rien mais c'est tellement bon !), l'expérience, les camps à ravager, les personnages secondaires débiles, bref, c'est un vrai régal.
Père et fils, ça, c'est nouveau
L'histoire se déroule sur l'île de Yara, dominée par l'enculé local, Antón Castillo. En despote avisé, qui a déployé l'armée partout sur l'île et combat les guérilleros. Vous quoi.
Là où Far Cry 5 mettait en scène un méchant qui glaçait le sang et mettait mal à l'aise, on a ici un père qui tente d'éduquer son fils. Mais un père froid, calculateur et sans état d'âmes. Et ça aussi cela peut mettre mal à l'aise... Une fois de plus, on a un méchant qui a de la profondeur, et on se demande comment cela va bien pouvoir se passer avec ce gamin, Diego, 13 ans.
Oui, dans Far Cry on aime la fantaisie.
Bien entendu, malgré vous, vous allez devoir intégrer les guérilleros et mener le combat. Vous vous appelez Dani Rojas et allez vous faire assez rapidement un nom. En tant qu'ex-militaire, vous avez déjà l'expérience nécessaire pour faire exploser par mal de têtes.
Vous pouvez incarner un homme ou une femme, c'est comme vous le sentez.
Vous rencontrerez donc Clara Garcia, à la tête de Libertad et le vieux briscard Juan Cortez.
Jolie vue.
Un bon scénario et surtout de bons personnages !
Le scénario, dans les jeux Ubisoft, ce n'est clairement pas le point fort. Mais depuis plusieurs jeux, notamment Assassin's Creed Valhalla, de beaux efforts ont été faits !
Le ton est cabochard, léger, on fait la guerre le sourire aux lèvres. C'est un jeu vidéo quoi. On rencontre des personnages hauts en couleurs, comme ces deux musiciens balançant un hip hop en espagnol donnant lieu à une séquence dantesque... et à une chanson originale qui fout carrément la patate !
Ou encore ces vieux briscards, les héros de 67, qui ont conduit la dernière révolution quelques 40 ans plus tôt, et dont vous allez devoir raviver la fibre révolutionnaire.
Votre but : faire connaître Libertad et vaincre le grand méchant !
Mais attention, quelques séquences viennent vous remettre à votre place, face à la violence de la guerre. Cela met une belle calotte derrière les oreilles, avant de repartir sur des vannes débiles. C'est étonnant dans un Far Cry, étonnant dans un jeu Ubisoft, et ça renforce bien la profondeur de l'aventure.
De bons compagnons
Depuis Far Cry Primal, on peut avoir des animaux pour nous assister dans nos aventures. Et ici, on a encore une belle pléthore de copains tous plus débiles et originaux les uns que les autres.
En commençant par ce Crocodile et son tshirt ou encore celui que je préfère : Chorizo, un petit chien tout adorable qui vous suit à grands coups de "couic couiiiiics" avec ses petites roues qui remplacent son train arrière foutu.
Certains situations sont vraiment funs. Oui, j'aime l'humour bien lourd.
Vous préférez une approche discrète ou rentre dans le lard ?
C'est à vous de voir ! Mais souvent, cela sera un peu des deux. Si bien que les trois armes dont vous pouvez vous équiper vont certainement alterner avec la force bruyère ou la discretion silencieuse.
Le plus sympa, c'est que vous pouvez customiser vos armes, pour les rendre plus puissantes, plus silencieuses, etc. Un classique pour la série, mais cela fait toujours autant plaisir, d'autant que la liste des armes est juste dantesque et nous incite à fouiller partout histoire de trouver tout ce qui nous permet de faire évoluer notre matériel.
Le jeu vous demandera d'être précis, les tirs à la tête étant clairement /beaucoup/ plus puissants... Et cela donne tout ce sel au gameplay.
L'approche discrète est souvent recommandée.
Côté véhicules, c'est également pléthorique, avec des voitures que l'on peut "fortifier", mais également des hélicoptères et des avions. De quoi se déplacer plus facilement d'un point à l'autre... Si tant est que vous ayez détruit préalablement les canons antiaériens de la zone.
Vraiment rien de nouveau ?
Je vous l'ai déjà dit : ce qui est nouveau, c'est le monde exploré et les personnages qui le parsèment. Là, c'est vraiment la principale nouveauté de Far Cry 6.
Et bien entendu, on a également la réalisation, adaptée à la Playstation 5, avec un rendu particulièrement chouette. Mention spéciale aux gâchettes adaptatives et aux vibrations haptiques des manettes PS5, qui renforcent bien l'immersion, bien que l'ensemble soit un peu bruyant (si vous jouez au casque et qu'il y a d'autres gens dans la pièce par exemple).
La jungle c'est vraiment sympa tout de même...
Mais on a également quelques petites choses, comme les Supremo que fabrique Juan Cortez. Ces sacs à dos vous permettent d'accéder à tout plein de gadgets bien pratiques et que vous pouvez adapter à votre style de jeu.
La durée de vie est excellente : en ligne droite c'est assez rapide, mais en prenant mon temps, j'ai passé environ 65h sur l'île de Yara, et je n'avais pas envie que ça s'arrête.
On n'est pas biens là ?