Chroniqué par Nicolas Gilles
Il y a des jeux comme ça, qui semblent enchanteurs... et qui le sont.De Ninja Gaiden à Final Fantasy
Le studio quebecois Sabotage s'est fait connaitre en 2018 avec son premier jeu, The Messenger, un jeu à la touche délicieusement rétro qui marchait sur les traces d'un certain Ninja Gaiden.
En 2020, le studio rempile une couche de nostalgie, en s'attelant cette fois aux RPG japonais 16 bits si chers à nos cœurs de vieux gamers. Un Kickstarter est lancé. À l'époque, ce n'est pas gagné, parce qu'entre l'éclatement de la bulle du crowdfunding des jeux vidéo et le covid, c'était un peu la merde.
Mais le résultat est pourtant tombé, et bien tombé : 25 589 personnes ont participé pour récolter 1 628 126 dollars canadiens sur les 133 000 initialement demandés. Combien ça fait en euros ? Démerdez-vous, je ne suis pas une calculette.
Un chouette départ pour une promesse simple : un RPG rétro au tour par tour. Ce n'est pas cette phrase qui accroche, mais les visuels avec les jolis pixels : c'est un régal pour la rétine et ça ne donne qu'une envie. Y jouer.
Oui mais les RPG japonais c'est chiant
Bon, alors, une première chose, que l'on soit clair entre nous : Sea of Stars est fait pour les nostalgiques des RPG de l'époque 16 bits, des Final Fantasy IV, V et VI, des Breath of Fiire, des premiers Lunar ou encore des Golden Sun (oui, la Game Boy Advance a été bénie par les RPG de ce genre elle aussi, et pas seulement la Super Nintendo).
Si vous n'aimez pas ce genre, passez votre chemin, Sea of Stars a beau être excellent, il reste très classique dans son déroulement. il ne prétend absolument pas être original, au contraire. Et pour cause, c'est son ambition : nous proposer un jeu qui fait revenir tous nos souvenirs de l'époque.
Et si on n'est pas un vieux con comme moi, est-ce que ça peut marcher ? Oui, certainement, il peut également être une parfaite entrée en matière pour ceux qui ne connaissent pas les RPG japonais, leur histoire, leur épopée, et leurs combats au tour par tour.
Car Sea of Star reprend tout ce qui fait un bon RPG : des héros qui vont progresser et devenir de plus en plus forts. Une histoire héroïque où il faut sauver le monde, des voyages dans pleins de lieux et un scénario tantôt léger, tantôt sérieux, qui pourra même vous émouvoir un petit peu. Oui, c'est fou comme l'émotion passe mieux quand ce petit tas de pixel provoque l'imagination, là où un truc photoréaliste se doit d'être irréprochable pour tirer une petite larme.
Les combats, autour par tour, demandent régulièrement des interventions de votre part. Ce n'est pas aussi marqué que le rythme imposé par les Paper Mario, mais donne tout de même ce qu'il faut pour ne pas se tourner les pouces ou regretter qu'il n'y ait pas d'avance rapide.
Oui mais les RPG japonais c'est trop dur
Ah la grande époque du leveling. Punaise, que je suis heureux qu'elle soit révolue. Elle l'est en tout cas avec Sea of Stars, où la montée en niveaux se fait parfaitement naturellement.
C'est donc une excellente chose de ne pas avoir à tourner en rond comme un con pour monter sa force et pouvoir faire face au boss qui se trouve juste au fond à gauche.
De la même façon, les adversaires sont visibles sur l'écran et ne repopent que lorsque l'on change de carte.
Et surtout, surtout, Sea of Stars met en place un système de gestion de la difficulté plutôt fin et intelligent. Ici, pas de mode Easy, Normal ou Hard, mais la présence d'amulettes. On en a deux au début du jeu. Les activer permet de doubler sa barre et de vie et de commencer chaque combat avec sa barre de vie à fond. De quoi énormément faciliter les choses...
Mais il y a également beaucoup d'autres amulettes à trouver, qui peuvent vous permettre très rapidement de littéralement rouler sur le jeu. Et pour moi qui n'aime pas la difficulté et apprécie principalement la balade et le scénario dans un RPG, c'est pile-poil ce qu'il me fallait !
Oui mais les RPG japonais c'est c'est trop long
Et c'est parti pour une centaine d'heures de jeu ? Non. Déjà, comme il n'y a pas de leveling, cela limite énormément les choses.
Il m'a fallu 35 heures pour terminer Sea of Stars, et j'ai pris mon temps de déguster le jeu. Cela peut sembler un poil long, mais il n'y a pas de longueurs, c'est varié, et on a toujours une seule envie : découvrir la suite.