Chroniqué par Nicolas Gilles
Call of Duty au pays du Seigneur des Anneaux ? Non, pas vraiment non.Le Call of Duty Fantasy ?
Les gens aiment tellement mettre des étiquettes. Immortals of Aveum est développé par Ascendant Studios, un studio monté par des anciens ayant œuvré sur la série Call of Duty. Le changement est radical, au moins visuellement, puisque l'on est ici dans de la fantasy.
Alors de là à mettre une belle étiquette "un Call of Duty à la sauce Fantasy", pas mal de couillons en mal de gros titres s'empressent de sombrer.
Le truc, c'est que ça n'a pas grand-chose à voir avec un Call of Duty. Le jeu sera un four et le studio fermera ses portes peu après la sortie du jeu.
Esbroufe visuelle
On sent immédiatement que le point fort du titre, c'est sa réalisation : développé sous Unreal Engine 5, le jeu envoie la pâtée, avec des effets de lumière partout et des décors qui fourmillent de détails.
De plus, le côté fantasy du titre permet de planter des mondes surréalistes parfaitement réalisés. On sent clairement qu'il y a eu un énorme boulot sur la réalisation, mais également sur tout le background du monde mis en place.
Car Aveum, c'est un monde à part entière, avec sa propre histoire, que l'on apprend petit à petit. On incarne Jak, un jeune voleur qui galère dans une cité accrochée sous un pont qui ne semble pas avoir de fond.
On découvre alors les méchants de l'histoire, et on part à l'aventure. Je vous laisse découvrir les détails. C'est assez moyen, la VF est très plate, on sent bien que les doubleurs n'avaient pas le détail de l'histoire, c'est très désincarné et ça manque cruellement de profondeur et de pêche... Mais c'est également le cas de l'ensemble du scénario, avec des ficelles très grosses et des situations que l'on sentait venir à des kilomètres.
On évolue dans différents mondes dans lesquels on va-et-vient, puisqu'ils s'ouvrent peu à peu au gré de notre progression et de nos pouvoirs qui s'étoffent de chapitre en chapitre. Cela pourrait faire penser à du metroidvania, mais concrètement, on ne fait que suivre le pointeur pour aller d'un point à un autre, et l'exploration limitée à son strict minimum.
Assez bancal
Finalement, l'ensemble est très bancal. Le gameplay est plutôt pas mal, avec une alternance de trois armes, ou plutôt trois magies. Car dans Immortals of Aveum, c'est la magie qui fait tourner le monde... quitte à le détruire.
Lors des combats, il faut régulièrement passer d'une arme à l'autre pour vaincre certains adversaires. Ce n'est pas toujours très tactique, et c'est un peu bordélique avec les tonnes d'effets visuels.
De plus, on récupère régulièrement de nouveaux pouvoirs, ce qui demande de pas mal jongler avec tout notre barda. Heureusement, un écran sur l'écran de pause permet de mieux s'y retrouver et de se rappeler tout ce que l'on peut faire.
Bien entendu, on a un arbre de compétences à faire monter et des armes et équipements à acheter et faire évoluer. Et c'est pareil que pour le reste : un peu bordélique et lourdingue à utiliser.
Mais le souci, c'est que l'ensemble manque de rythme : il faut une vingtaine d'heures pour venir à bout des dix-neuf chapitres, et ça tire souvent en longueur. De plus, la difficulté est régulièrement mal dosée, ce qui n'aide pas pour la motivation à continuer le jeu.
Pire que ça : pour des gens qui ont bouffé du Call of Duty, l'ensemble manque de script, de grandiose, de truc qui haletant qui pourrait nous mettre en apnée. Ici, on a un jeu d'action aventure tout ce qu'il y a de classique.