Chroniqué par Nicolas Gilles
Twin Mirror est le premier jeu auto-édité par Don't Nod... Pourtant, ce n'est pas le meilleur du studio, à mon (petit) avis.Don't Nod à fond de cale
2020 est une sacrée année pour Don't Nod, studio français qui a fait ses armes avec l'ambitieux - mais moyen - Remember Me et s'est surtout fait connaître pour l'excellent jeu à épisode Life is Strange.
En cette année 2020, ce sont carrément deux jeux qui sortent. Tell Me Why durant l'été, édité par Xbox Games Studios, et le Twin Mirror qui nous intéresse ici en décembre, et qui marque les premiers pas du studio en tant qu'éditeur.
Sam, la joie de vivre incarnée.
Oui, Twin Mirror est donc auto édité, et cela ressent déjà au niveau du doublage : le jeu n'est disponible qu'en anglais au niveau des voix, avec des sous-titres en français, là où Tell Me Why est disponible entièrement en français. Pour la réalisation, on a quelque chose qui tient carrément la route en revanche.
Trou du cul des Etats-Unis
Don't Nod a une fascination pour les petites villes des États-Unis. Ces petits bourgs en train de crever la gueule ouverte et où tout le monde se connait. On les retrouve dans quasiment chaque jeu du studio... Et c'est à nouveau le cas avec Twin Mirror.
Vous incarnez Sam Higgs, un journaliste qui a quitté la ville de Basswood, située en Virginie, pour y revenir après deux ans y assister à l'enterrement de Nick, son meilleur ami. Deux ans après avoir publié un article qui a fait figure de déflagration dans la ville.
Votre palais mental, pratique pour réfléchir...
Du coup, notre homme n'a pas que des copains en ville. Beaucoup de casseroles, certes, mais ce n'est pas tout du fardeau que Sam porte sur les épaules.
Dans les méandres de l'esprit humain
Chaque jeu du studio intègre une petite dose de paranormal. Ici, on plonge dans la psyché du personnage principal, qui dispose d'un "palais mental" dans lequel il se réfugie régulièrement pour effectuer ses analyses.
Il en résulte un héros pas franchement antipathique, mais carrément pas à l'aise au niveau de l'empathie ou de la vie en commun en général.
La formule Don't Nod arrive au bout
Pour ceux qui sont habitués aux productions du studio, il n'y a pas vraiment de surprises.
Pour moi qui adore cette recette, j'ai commencé le jeu comme on met des charentaises. On prend plaisir à comprendre les tenants et les aboutissants de l'histoire. Quelle est cette dose de fantastique qui vient épicer l'histoire et, surtout, mener cette enquête qui semble s'offrir à nous.
Bien entendu, je n'en dirai pas plus, mais sachez juste que l'aventure est intéressante, et souffre des mêmes problèmes que les autres jeux du studio : des choix multiples qui ne paraissent pas influencer radicalement le scénario, des personnages un peu ternes, surtout après la caractérisation sublime des protagonistes de Tell My Why.
On est donc plus spectateur qu'acteur, mais c'est un postulat à accepter. Reste que l'on fait des choix sans trop savoir quel impact ils pourront bien avoir - si toutefois ils aient réellement un.
Le coup du palais mental est intéressant pour analyser des preuves, mais niveau psyché du personnage, on a un truc assez mature, mais pas forcément transcendant.
Il faut environ 6 à 8 heures pour terminer le jeu. La difficulté est quasiment inexistante, mais une fois de plus ce n'est pas le sujet du jeu. Cela se joue donc très bien, mais il manque ce petit truc piquant ou émotionnel qui fait les grands jeux... comme Tell My Why, une fois de plus.
Twin Mirror sur Steam Deck
Twin Mirror est mentionné comme compatible avec la Steam Deck. Et c'est parfaitement le cas. Le jeu tourne très bien et sa réalisation léchée (mais un peu rigide) fait des merveilles sur l'écran de la portable.
Cela tire un peu sur la console, si bien qu'elle souffle pas mal. Mais rien d'autre à signaler.