Chroniqué par Nicolas Gilles
Regardez les copies d'écran. Si cela ne vous donne pas envie de jouer à Trek to Yomi, je ne peux plus rien pour vous.Du bourrin vers la finesse
Flying Wild Hog s'est fait connaître pour ses reboots de la série Shadow Warrior, qui compte trois épisodes au moment de la sortie de Trek to Yomi.
Il était déjà question de sabres, mas Lo Wang tenait plus du pitre d'un film d'action de série Z qu'autre chose.
Avec Trek to Yomi, le studio change radicalement d'approche, qui tranche toujours dans le vif, mais avec beaucoup plus de finesse.
Une direction artistique à tomber par terre
Ici, terminé le grandiloquent et le grand guignol, place à une direction artistique à tomber par terre.
Le jeu est intégralement en noir et blanc, et affiche un format 16/9e qui impose des bandes noires en haut et en bas de l'écran. Le tout avec un grain sur l'image si caractéristique des vieux films.
Le pari était osé, mais quand on voit le résultat, on est juste sur le cul. C'est absolument magnifique !
Du coup, il ne faut que quelques secondes pour avoir un nom en tête : Akira Kurosawa, le génialissime réalisateur japonais à qui on doit des pépites comme Les Sept Samouraïs ou Kagemusha, l'Ombre du guerrier. Le jeu est une grosse déclaration d'amour à ce genre de cinéma, de son visuel jusqu'à son scénario... tout du moins au début.
Un scénario classique, mais attendu
Vous incarnez Hiroki, un samurai qui va en prendre un peu plein la gueule. Tout commence lors de l'attaque de votre village où vous allez devoir vous frayer un chemin à grand coup de sabre.
La fameuse attaque de village par les bandits, vous y serez au cœur ! L'ambiance est hyper bien rendue, notamment avec l'utilisation des voix japonaises. Il existe bien la possibilité de mettre les voix en anglais, mais cela casse pas mal l'ambiance je trouve.
Toutefois, c'est bien violent. Le noir et blanc fait que les combats au sabre ne paraissent pas forcément aussi sanglants, mais on entend les cris de détresse des villageois, le feu qui brûle les maisons. Bref, ce n'est tout de même pas pour les enfants.
Balade dans le monde des morts
Oui, c'est le titre du jeu après tout. Le jeu ne se limite donc pas à défendre un village contre des hordes de vilains.
Chez les Japonais, Yomi, c'est le monde des morts. Et Hiroki, le héros, va devoir faire face à ses choix et restaurer son honneur.
C'est l'occasion de faire sept niveaux pour une durée de vie de six à sept heures pour découvrir l'une des quatre fins du jeu. C'est un peu dommage, j'aurais bien aimé avoir la vision des développeurs plutôt que trois questions à la con qui me permettent d'orienter la fin de mon de choix.
Un beat'em all pêchu mais redondant
Derrière cette direction artistique incroyable se cache un beat'em all somme toute classique.
Le bon côté, c'est que les combats au sabre donnent une très belle impression de puissance : c'est rapide, ça tranche dans le vif et c'est jubilatoire. Le tout colle vraiment à l'ambiance.
Le souci, c'est qu'au bout de deux heures, ça commence à tourner en rond. On tombe alors dans les travers classiques du genre : c'est redondant.
Heureusement, Trek to Yomi sait alterner les phases d'exploration où l'on se déplace librement dans des espaces avec une caméra imposée. Un peu comme dans les premiers Resident Evil.
Lors des combats, le jeu passe en vue de côté où l'on avance simplement vers la gauche ou la droite, ce qui permet d'adapter le gameplay.
Trek to Yomi sur Steam Deck
Le jeu est considéré comme "jouable" sur Steam Deck. Mais en dehors de quelques mentions du clavier plutôt que de la manette, il n'y a rien à signaler : le jeu rend super bien sur la grosse portable de Valve !