Chroniqué par Nicolas Gilles
Un nom à rallonge pour un jeu qui nous plonge dans une période de l'histoire finalement pas souvent vue dans un jeu vidéo.Un serious game ?
Les jeux mettant en scène la Seconde Guerre Mondial sont légion. Mais la plupart du temps, c'est une mise en scène passablement romancée et surtout s'attardant quasiment exclusivement sur la guerre. Pas la vie civile, et surtout, pas sur ce qui s'est passé avant la guerre.
Car l'aventure commence en 1933, au tout début de la montée de l'extrême droite en Allemagne, un peu avant qu'elle ne devienne Nazie.
Ici, le côté résistant ne se fait pas en vue subjective avec un flingue à la main. Non, c'est beaucoup plus réaliste, même si la réalisation est volontairement cartoon.
Through the Darkest of Times serait donc un serious game (un jeu sérieux, finalement un truc auquel on ne joue pas, mais qui nous permet de nous cultiver) ? Non, certainement pas. C'est un pur jeu vidéo, qui toutefois apporte un côté réaliste et sans tabou que seul un jeu indépendant peu offrir.
Enfin, indé, c'est vite dit, car le jeu est édité par Handy Games, une filliale de THQ.
C'est le premier jeu de Paintbucket Games, qui s'est par la suite spécialisé dans les jeux traitant de cette sombre période de l'histoire.
Des phases narratives très réussies
Le jeu se déroule en deux phases : dans la première, vous suivez le scénario, sous forme de tranches de vie, principalement écrite, avec juste quelques visuels pour mettre dans l'ambiance. Le tout avec une bande son qui apporte vraiment beaucoup à l'ambiance générale du titre.
Et c'est parfois juste glaçant. Vous devez faire des choix. Par exemple, un vieil homme se fait molester par les SA (les milices de Hitler). Qu'allez-vous faire ? C'est bien beau de faire du romanesque, mais le jeu nous ramène sans arrêt à la réalité : vous n'êtes pas des super-héros, mais un groupe de personnes comme les autres désirant mettre un terme à la montée du nazisme, voir à la guerre.
C'est passionnant, glaçant, et cette économie de moyens sert clairement la narration.
Un côté jeu de gestion mou du genou
L'autre grande partie du jeu consiste au plan principal de gameplay du titre. C'est un jeu de gestion où vous devrez collecter des ressources et gérer votre groupe pour drainer plus de sympathisants et faire votre propre propagande pour combattre l'autoritarisme.
Vous devrez alors planifier chaque semaine. Attention, car vos actions deviendront de plus en plus dangereuses au fil du temps.
Le jeu est découpé en quatre chapitres de vingt semaines. Et c'est long, très long, car le jeu est malheureusement affreusement redondant.
Heureusement qu'il reste les phases scénarisées, mais au fil du jeu, on s'en lasse un peu aussi, car nos choix n'impactent finalement pas énormément l'aventure. Et tant pis pour le côté critique et anxiogène ressenti en début d'aventure.
Through the Darkest of Times sur Steam Deck
Le jeu fonctionne parfaitement sur Steam Deck. Il se joue à la souris, et une fois de plus les trackpads de la console font des merveilles.
Côté technique, le jeu est très simple, la console ne peine pas à le faire tourner.
En revanche, le jeu est pensé pour un écran d'ordinateur, et certains pourront trouver les textes trop petits. La finesse de l'écran de la Steam Deck permet tout de même de les lires sans problème.