Chroniqué par Nicolas Gilles
Du survival horror qui mise avant tout sur l'ambiance plutôt que l'action, voilà ce qu'est Song of Horror, une production indé espagnole.Un jeu à épisodes qui suinte les années 90
Song of Horror n'a pas de date de sortie claire. En fait, il en a plutôt plusieurs, car ses cinq chapitres sont sortis entre 2019 et 2020. Chaque chapitre demande deux à trois heures de jeu, ce qui donne une douzaine d'heures de jeu sur le jeu complet.
C'est le premier jeu d'un studio espagnol nommé Protocol Games.
Dès les premières minutes, on sent clairement l'influence : du Resident Evil, ou plutôt du Alone in the Dark ou du Silent Hill pour l'ambiance pesante.
Car dans Song of Horror, il n'est pas question d'action. On ne dispose pas d'armes, mais juste du minimum pour tâcher d'échapper à cette entité bien flippante qui se cache potentiellement derrière chacune des portes que l'on va ouvrir.
La caméra est fixe, permettant de travailler les plans, le tout chapeauté par une réalisation très fine qui permet de souligner l'ambiance oppressante et sombre du titre.
Exploration
Le jeu se présente donc comme un jeu d'exploration où l'on doit constamment faire gaffe à ne pas se retrouver face à cette espèce d'entité.
Ici toutefois, rien de commun avec un Outlast et son horreur indicible. On ne passe pas son temps à se cacher. D'ailleurs, les apparitions sont certes bien foutues, mais un tapotement sur le bouton permet généralement de s'en affranchir. Reste que mon petit cœur s'est emballé à chaque fois, même quand je m'y attendais.
On va plutôt tâcher de passer chaque lieu au peigne fin pour trouver les objets à utiliser et à combiner pour pouvoir continuer notre exploration.
En cela, Song of Horror tient finalement plus du point'n click que du réel survival horror. Mais tout fonctionne tellement bien qu'on lui pardonne aisément.
Les niveaux ne sont pas trop grands, on ne se sent jamais perdu, mais si trouver certaines solutions va demander pas mal de réflexion, ou de chance, pour trouver l'objet qu'il manquait.
Un essoufflement
Si les premiers épisodes sont très bons et permettent d'en apprendre un peu plus sur cette histoire de boite à musique maudite, les derniers épisodes m'ont moins marqués.
Ils bénéficient d'une direction artistique toujours aussi bien foutue, mais les mécaniques de gameplay restent invariablement les mêmes, ce qui donne à l'ensemble un côté redondant plutôt malvenu.
Il est sauvé par son ambiance toujours aussi réussie, allié à l'envie de connaître le fin mot de l'histoire, même si le scénario n'est pas très épais.
Song of Horror sur Steam Deck
Song of Horror est qualifié de "jouable" sur Steam Deck. De mon côté, je n'ai rien noté qui m'a demandé de bidouiller ou qui m'ait fait galérer durant l'aventure. Tout fonctionne donc parfaitement, et le seul conseil que je pourrais vous donner, c'est de jouer au casque pour pouvoir bénéficier de l'ambiance du titre.