Chroniqué par Nicolas Gilles
Un premier jeu auto-édité en 2023, ce n'est pas évident.Un premier jeu français
Strayed Lights est développé par un studio français, Embers, basé à Strasbourg. Et ce n'est pas qu'un studio, puisque l'entreprise auto-édite également son premier titre.
Autant dire que c'est un sacré saut dans le vide. Car 2023, l'année de sa sortie, est par ailleurs synonyme de sacrés embouteillages en termes de sorties jeux vidéo, et plus particulièrement en productions indépendantes.
Pour se donner toutes les chances, le jeu sort sur pas mal de plateformes, en fait toutes celles dispo au moment de sa sortie : PS4, PS5, Xbox, PC et même Switch.
Quand Journey bouffe sur Dark Souls
Si on veut coller une étiquette à Strayed Light (avouez-le, on adore ça !), on pourrait dire que c'est une ambiance à la Journey et un gameplay à la Dark Souls. Un sacré mélange, et pourtant la sauce prend bien.
De Journey, le jeu reprend ces ambiances tantôt sombres, tantôt lumineuses, souvent un peu abstraites et le côté non dirigiste et muet qui nous laisse un peu nous démerder.
On nait dans un tourbillon de lumière, et puis on va progresser peu à peu. C'est un voyage initiatique, et il va falloir trouver son chemin. On se rend rapidement compte que la lumière au centre de la première salle n'est pas accessible immédiatement, si bien que l'on explore les alentours...
On découvre alors plusieurs niveaux, dont l'ordre n'est pas important dans votre parcours. Chacun propose une ambiance et un biome différent, mais le but reste le même : délivrer un personnage qui consiste tout d'abord en un boss coriace.
Un gameplay intéressant
Car derrière son côté très joli et artistique, Strayed Lights propose un gameplay qui tient la route.
On pense aux Souls, bien entendu, mais pas seulement, le jeu prenant à son compte plusieurs éléments déjà vus en jeu vidéo. L'idée principale du jeu tient en une touche qui vous permet de changer de couleur : bleu ou rouge.
Ces couleurs sont très importantes puisqu'elles vous demandent de vous synchroniser avec la couleur de votre adversaire. Si vous parez au bon moment et dans la bonne couleur, vous récupèrerez un peu de vie et en retirez un peu à votre adversaire. Si vous parez dans la mauvaise couleur, vous vous contentez de parer.
Bien entendu, vous pouvez attaquer, mais il est possible de vaincre vos adversaires juste en parant dans la bonne couleur. C'est super bien pensé, et cela fonctionne diablement bien.
On pense alors à Ikaruga et ses switch de couleurs bien entendu, mais le concept ici n'a pas grand-chose à voir avec un shoot'em up.
De plus, par rapport aux Souls, Strayed Light propose un mode histoire qui m'a permis d'en profiter sans me prendre la tête. Merci.
L'arbre de compétences à débloquer est très étriqué, mais adapté à la durée de vie.
Un background un peu trop éthéré
Le gameplay tient bien la route, mais au final, il manque un poil de variété. Le jeu n'est pas très long, il faut entre 5 et 7 heures pour en voir le bout, mais c'est suffisant, car il y a déjà quelques petites longueurs.
La faute à une direction artistique certes splendide, mais qui oublie un peu le story telling. Ici, on est en mode Journey : on tripe, on fait du beau, des trucs d'esthète. Mais pour qui aime une histoire, un scénario, un but, il faudra repasser.
Cela explique aussi la relative courte durée de vie du titre.
Strayed Lights sur Steam Deck
Le jeu est considéré comme jouable, à cause de textes censés être trop petits. Je n'ai eu aucun problème de ce genre, le jeu était muet et ne propose quasiment aucun texte en dehors des menus principaux.
En revanche, il perd salement des plumes avec son passage sur Steam Deck : on sent bien que la console donne tout ce qu'elle peut... et que ce n'est pas forcément suffisant. En cela, je serais curieux de voir ce que le jeu donne sur Switch, une console beaucoup moins puissante.
Dans tous les cas, sur les quelque cinq heures de jeu, le jeu a crashé trois fois, et j'ai eu de très grosses phases de ralentissement. Heureusement, ce n'était que très ponctuel et cela ne m'a pas empêché d'en profiter.