Il faut croire que certains ont aimé les voyages à rallonge dans The Wind Waker.

Premier jeu (comme tous les jeux indés ?)


Sable a été présenté au public pour la première fois lors de l'E3 2018. Après de nombreux décalages, il sort finalement sur PC et Xbox en septembre 2021.

Il est développé par Shedworks, un studio composé de seulement deux personnes basé à Londres, avec Daniel Fineberg et Gregorios Kythreotis aux commandes.


L'influence de Moebius


Dès les premières secondes de jeu, un nom vient à l'esprit : Moebius, aka Jean Giraud, le mythique auteur de bande dessinée français.

Le rendu graphique de Sable est tout simplement sublime, il contribue à donner à l'ensemble un côté très atypique, énigmatique voir poétique.

Et il ne faut pas se voiler la face. Sans cela, Sable ne pourrait pas prétendre à tout ce qu'il voudrait être : un trip arty indépendant avec plein de trucs conceptuels.


Mais quand même, c'est beau. Vraiment beau.

Uniquement des quêtes secondaires ?!?


Vous incarnez Sable, une jeune fille qui doit passer son rite d'initiation. Vivant dans un peuple nomade, elle doit passer cette épreuve seule.

Et pour ce faire, vous allez devoir récupérer des insignes. Trois insignes identiques vous permettent de réclamer un masque. Lorsque vous aurez acquis assez de masques, vous pourrez lancer le choix final qui clos l'aventure et choisir le métier qu'elle souhaite faire.


Après quelques missions guidées, vous vous retrouvez donc seule et livrée à vous-même.

Après, il y a la théorie et la pratique.

Sur le papier, le jeu aborde la solitude, l'initiation, le questionnement. Pouet pouet pouet... On peut mettre plein de trucs psycho, concrètement, on se retrouve avec un sous Zelda où il n'y aurait que des quêtes secondaires, dans des décors trop grands et où les voyages sur notre mobylette interstellaire durent bien trop longtemps.


La carte du monde ne contient finalement pas grand-chose à explorer. C'est grand, mais il n'y a que quelques dizaines de points à visiter sur la carte (genre une bonne trentaine). Rien à voir avec le plaisir de la découverte et l'inventivité d'un Zelda Breath of the Wild où l'on prend un plaisir énorme à errer partout sur la carte du monde.

Il n'y a pas de combats. Sable peut sauter, et se placer dans une bulle pour planer quelques instants. Elle peut également porter des objets et... c'est tout. Mais c'est suffisant pour résoudre les quelques puzzles qui composent l'aventure.

Le jeu ne nous prend pas par la main, cela va dans le sens de son propos, mais côté fun et gameplay, ça tape à côté.


Je, Tu, Iel...


C'est la première fois que je joue à un jeu utilisant l'écriture inclusive.

En fait, dès que l'on ne sait pas à qui on s'adresse (homme ou femme), l'écriture inclusive s'active. Car dans Sable, tout le monde porte un masque, le genre de la personne n'est donc pas évident à découvrir.

Finalement, cela ajoute encore une dose d'impersonnel supplémentaire à un jeu qui peine à développer son capital sympathie.


La durée est de vie est très variable : il n'est pas nécessaire de trouver toutes les insignes et de récolter tous les masques pour terminer le jeu. Mais je dirais qu'il faut entre dix et quinze heures pour en voir le bout.

Sable sur Steam Deck


Le jeu est mentionné comme parfaitement compatible avec la Steam Deck. C'est le cas. Mais le jeu est très saccadé, sur les vidéos que je vois sur Steam, l'ensemble est beaucoup plus fluide. Cela ne m'a pas vraiment gêné durant l'aventure, au point que je n'ai pas vérifié si en touchant la configuration du jeu on pouvait ajouter un peu plus de fluidité.







Sympathique

Sable

Sable est très froid, très impersonnel. C'est super beau, mais les mécaniques de jeu sont rouillées, et le message proposé par le jeu ne passe pas, tout du moins avec moi.

La note : 3/6 (Sympathique)