Chroniqué par Nicolas Gilles
Avec un nom pareil, j'aurais bien dû me douter que ce jeu n'était pas fait pour moi.Allergique aux Souls
Bon, j'aurai dû m'en douter en voyant le nom du jeu. Avec un titre pareil, on lorgne vers les Souls. Et je n'y peux rien, mais l'inaptitude de que j'ai à être bon dans un jeu vidéo m'empêche de faire partie de l'élite, ou des privilégiés qui peuvent profiter de jeux trop difficiles.
Et ça n'a pas loupé avec Soulstice : après quelques niveaux et quelques heures de jeu (le jeu compte 25 niveaux et me semble demander une petite vingtaine d'heures pour en voir le bout), la difficulté monte, les boss s'enchaînent et j'en ai pris salement plein la gueule. Tellement que le jeu a fini par me tomber des mains... comme je m'y attendais avec un jeu qui s'inspire de la saga de From Software.
Et je n'ai finalement pas vraiment de regrets, car le jeu n'est pas si palpitant. Non, je suis de mauvaise foi car je suis bloqué dans ce putain de jeu trop dur pour moi. J'aurais réellement voulu en apprendre plus sur ces deux héroïnes tourmentées.
Dark fantasy
Soulstice est le troisième jeu développé par Reply Game, un studio italien à qui on doit déjà Lone Wolf et Theseus. Soulstice propose une œuvre de plus grande ampleur, ou du moins le tente-t-il. Un jeu AA, c'est-à-dire un indé à gros budget.
Vous incarnez Briar et Lute au milieu du royaume de Keidas, attaqué de toutes parts par des créatures corrompues, les spectres. On est projeté au milieu de cet univers très dark fantasy sans trop savoir à quoi s'attendre.
On comprend vite que Lute, une sorte de fantôme, va nous aider à combattre : un peu à la manière d'un Ikaruga, il va falloir jouer sur les couleurs.
La plupart des monstres peuvent être attaqués de base. Mais certains sont des spectres tandis que d'autres sont des corrompus. Lute peut lancer un dôme bleu pour les spectres et rouge pour les corrompus. Mais attention à ne pas le faire trop longtemps, car elle va s'essouffler et disparaître temporairement si elle arrive à bout.
Il faut donc jongler pendant les combats, sachant que Briar, dispose de deux armes - une primaire et une secondaire. De quoi donner un côté très dynamique aux combats, qui constitue le point fort du jeu.
Et des esquives. Oui, oui, des esquives, plein d'esquives. On est dans un soul-like.
Un Devil My Cry qui aurait bouffé du Dark Souls
Concrètement, Soulstice ne lorgne pas uniquement du côté de Dark Souls. On peut citer aussi Bayonetta, avec un côté beaucoup moins grand spectacle, ou Nier, avec son héroïne qui en prend plein la gueule et son scénario totalement opaque.
Mais c'est surtout de Devil May Cry que Soulstice s'inspire. Les combats nerveux, la caméra fixe qui nous fait régulièrement chier, beaucoup de choses - des bonnes comme des mauvaises - sont reprises à la série de Capcom.
Mais, avec toutes ces influences et son gameplay patchwork, le jeu trouve son identité.
Du côté des problèmes, on peut clairement noter le fait que le jeu manque de rythme dans son déroulement. Les combats sont un modèle d'intensité, mais entre deux séquences de coups de lattes, le jeu tire en longueur.
Et le plus problématique, c'est que cela se voit : il n'est pas rare de se dire "eh mais je suis déjà passé par là !", alors qu'il n'en est rien, c'est juste du recyclage de décors, et même de certains plans de salles.
Soulstice sur Steam Deck
Soulstice est considéré comme "jouable" sur Steam Deck, juste parce que certains textes sont écrits trop petits. Mais comme il est possible de régler la taille des sous-titres (le jeu est en anglais sous-titré en français), cela ne pose aucun problème.
En revanche, le jeu tire pas mal sur la console, et on sent qu'il perd des plumes par rapport à son rendu sur un PC de bureau, une Xbox ou une PS5. Mais cela reste parfaitement jouable et très agréable à l'œil.