Chroniqué par Nicolas Gilles
Je m'étais donné pour objectif de le terminer. C'est un gros fail.Anatomie de l'enfer
Les jeux de simulation, c'est pour moi une énigme. On se fait bien assez chier dans la vie pour ne pas non plus aller se faire chier à faire la même chose dans un jeu vidéo ?
J'avais essayé Lawn Mowing Simulator : une simulation de tonte de pelouse. Eh bien c'est presque encore plus chiant en jeu qu'en vrai ! Après avoir passé des minutes et des minutes à faire le tour de l'une de mes premières pelouses à chercher les trois brins non coupés qui m'empêchaient de déclencher la fin du niveau, je me suis fait une raison : ce genre de jeu n'est pas pour moi.
Pourtant, quand j'ai vu l'engouement de Powerwash Simulator, je me suis dit qu'il fallait que j'essaie moi-même.
D'autant que Futurlab, le studio derrière le titre, n'est pas un habitué du jeu de simulation puisqu'on leur doit notamment Velocity 2X, un bon petit metroidvania.
Et je me suis même rapidement dit que j'allais le terminer, une sorte de challenge pour moi-même. Mon Everest en quelque sorte (Inoxtag, je te méprise cordialement, toi et ce que tu représentes).
Soixante heures plus tard, c'est un échec cuisant. L'un des gros fails de ma vie. J'ai les yeux injectés de sang, je nettoie mentalement les barrières et les portes de maison sur le chemin du boulot, et mon cœur se serre à l'idée de devoir continuer ce que je suis en train de nettoyer dans ce putain de jeu.
Bref, je n'en peux plus, c'est trop fort, trop grand, trop chiant pour moi.
Mais c'est quand même addictif cette merde
Oui, j'y ai quand même passé soixante heures avant d'irrévocablement laisser tomber, c'est dire si Powerwash Simulator peut être addictif.
De mon côté, j'y jouais sur la PS Portal (en mode nomade donc), avec un œil distrait sur la série Netflix que ma femme est en train de regarder (certainement l'intégrale de Walking Dead pour la seconde fois cette année). C'est plutôt plaisant.
Le jeu sait nous proposer une variété de niveaux oscillants entre le tout petit et le très grand, histoire de ne pas nous décourager trop vite.
Mieux que ça, tout ce qui m'emmerdait au plus haut point avec les simulations est ici grandement gommé : il ne faut pas nettoyer à 100%, mais plutôt à 97 ou 98%, c'est beaucoup plus souple et on passe beaucoup moins de temps à chercher les endroits que l'on aurait oubliés de nettoyer.
À chaque niveau, on gagne de l'argent, que l'on peut investir dans du nouveau matériel : des Kärcher plus puissants, mais également des embouts qui permettent de ratisser plus large ou balancer plus loin.
Le tout avec un brin d'humour et un second degré qui prouve que le jeu sait bien ce qu'il est : un truc un peu bizarre.
Il y a un côté délassant à nettoyer des surfaces, surtout que c'est un jeu vidéo : avec mon vrai Kärcher, sur ma terrasse, ce n'est pas du tout la même chose. Sans compter sur le fait que l'ont fini dégueulasse et trempé quoi qu'il arrive. Bref, sur écran, c'est quand même plus confortable.
Seulement voilà : le jeu propose un contenu pléthorique. Rien que l'aventure principale demande au moins quatre-vingts heures pour en voir le bout. Sans parler des dizaines et des dizaines de DLC qui jouent sur la fibre nostalgique des vieux cons : Retour Vers le Futur, Star Wars et j'en passe.
Mais n'ayant pas trouvé la force mentale de terminer la trame principale, je ne vais pas tenter la suite, d'autant que c'est juste la même chose : il faut nettoyer, nettoyer, nettoyer. AAAhhhhh, mais arrêtez ça !!!
Allez, je vais prendre l'air, je tremble et cela me fait faire trop de fautes de frappe.