Chroniqué par Nicolas Gilles
Il y a des jeux que tout le monde aime, mais je suis totalement passé à côté.Grosse hype
Tchia était attendu. Mais cela se comprend : un jeu indépendant développé par Awaceb, un studio composé de seulement neuf personnes avec des influences Nouvelles Calédoniennes, pour un jeu qui se veut promouvoir la culture du cru, il y a de quoi donner sacrément envie.
Les débuts sont enchanteurs : c'est beau, les musiques nous transportent sur cette petite île. Et cette petite fille est si attachante ! On découvre d'autres personnages attachants, on joue du yukulele, et on n'a qu'une envie, découvrir la Nouvelle Calédonie, ses traditions, ses habitudes, ses habitants.
Le doublage y est également pour beaucoup : à la fois en français - avec les accents qui vont bien - et dans le patois local, ils contribuent énormément à l'immersion.
Mais rapidement, on sort de tout cela. La première partie du jeu m'a enchanté, la seconde partie - malheureusement de loin la plus longue - n'a fait que me casser les pieds.
Tchia, c'est pas un peu tchiant ?
Jeu de mot de merde pour une review de merde d'un mec qui n'a rien compris au jeu ? En tout cas, je suis passé totalement à côté de Tchia. Pourtant, je voulais l'aimer ! Mais genre vraiment !
Cela me navre pour les développeurs qui ont visiblement mis tout leur cœur dans Tchia, mais de mon côté, le jeu m'est complètement tombé des mains, malgré sa faible durée de vie.
Laborieux
En fait, sur le papier Tchia est super sympa : on fait un peu ce que l'on veut, on joue avec des cailloux, on se balade.
Dans les faits, j'ai galèré. La première partie du jeu m'a fait mener des quêtes fedex qui ne sont qu'un prétexte pour découvrir la nature environnante. Oui, c'est beau la nature.
Vous savez que c'est mal de ne pas être en accord avec la nature ? Oui, c'est pas bien. Pas bien pas bien pas bien (demandez à quelqu'un de vous tirer l'oreille pendant que vous lisez ce texte). C'est un peu l'impression que le jeu m'a donné : plein de bonnes volontés, mais lourdingue dans sa façon de les formuler, avec un discours moralisateur qui l'on voit se pointer à des kilomètres.
La seconde partie du jeu nous met dans la ville, son béton, ses usines, et ses vilains conards qui veulent bétonner la nature, exploiter les autres et perdre leurs racines. Difficile d'être contre cela, bien évidemment, mais c'est tellement lourd la manière dont c'est amené !
Même dans la réalisation : si Tchia est enchanteur dans sa partie nature, il est souvent franchement moche dans sa partie usine. Un fait exprès ? Certainement, mais il y a des limites.
Laborieux
Le gameplay en lui-même m'a fait hurler à tout bout de champ. Pour vaincre les adversaires, on peut tenter de leur jeter des trucs avec notre lance-pierre. Mais cela ne sert à rien. Ce qu'il faut, c'est les faire exploser ou brûle, car Tchia se découvre un pouvoir hors du commun : celui se projeter dans les objets.
Cela donne lieu à plein de conneries, et donne à l'ensemble un côté bac à sable très rafraîchissant... mais jamais vraiment utilisé par le gameplay. En fait, il faut se projeter dans un jerrican d'essence et se balancer sur les adversaires pour les faire bruler. Remplacez jerrican par pierre de type silex, feu d'artifice, etc.
Car les adversaires sont faits de chiffons. Et que le gameplay se base sur la physique. Et là, on tire de travers, on rate sa cible, et quand on sait que les ressources pour se projeter sont limitées, il y a de quoi salement pester.
De plus, le jeu se termine en huit à dix heures, mais il trouve le moyen de se payer de sacrées longueurs.
Bref, je suis passé totalement à côté de Tchia.