Chroniqué par Nicolas Gilles
Les filles, ça peut également foutre des baffes. Et des grosses.Sequence revival
River City Girls est une suite, ou plutôt un hommage, à une série de jeux vidéo très populaire au Japon, mais qui n'a que très peu fait sa place dans le reste du monde : la sério Kunio Kun, qui a été localisée chez nous sous le nom de River City Ransom... Entre autre.
Le premier jeu de la série sort en 1986 sur Famicom et NES. Chez nous, on le connait sous le nom de Renegade.
Là, normalement, si vous avez connu la grande époque des jeux des années 80, vous vous souvenez certainement de la guerre entre deux camps : la team Renegade, et la team Double Dragon. L'outsider méconnu contre le rouleau compresseur. Sauf qu'il est sorti un an avant Double Dragon, qui verra le jour en 1987.
Tout ça pour dire que River City Ransom, c'est quand même un peu la base du beat'em all puisque même le maître étalon Double Dragon lui a piqué la plupart de ses mimiques de gameplay.
On note également un gros changement : Arc System Works, le propriétaire de la série, ne fait ici qu'éditer le jeu. Aux commandes, on a WayForward, un studio qui existe depuis 1990 et qui a un sacré paquet de hits à son actif, avec notamment River City Girls Zero en 1994 sur Super Nintendo. La boucle est bouclée !
Des filles qui collent des baffes
River City Girls prend donc vie dans le monde de Kunio Kun, et pour cause : vous incarnez Misako et Kyoko (il est bien entendu possible de jouer à deux), les copines de Kunio et Riki, les protagonistes de River City Ransom, vous suivez ?
Sauf que les deux balaises se sont fait kidnapper ! Et leurs dulcinées d'aller les sauver. Un pitch barré, tout comme l'ensemble du jeu : nos deux donzelles apprennent la nouvelle en cours, et pour quitter le lycée, il va falloir fighter la moitié du bahut. Et ça va continuer dans toutes les rues de la ville.
Le jeu fourmille de clins d'œil à la série, mais également à Double Dragon et pas mal d'autres trucs qui raviront les vieux cons comme moi.
Chouette réalisation
Techniquement, le jeu propose un joli pixel art, avec surtout des animations aux petits oignons. C'est très agréable à l'œil et l'ensemble est parfaitement lisible.
Le scénario, finalement beaucoup plus important que l'on ne pourrait le penser, est détaillé sous la forme de nombreux dialogues et de séquences sous forme de planches de manga.
Le tout est entièrement doublé en anglais. On n'est donc pas sur une petite production, on a mis les petits plats dans les grands !
Chouette ambiance
La musique électro accompagne bien nos aventures, le tout dans une ambiance très japonaise, avec un petit côté rétro particulièrement intéressant.
Côté gameplay, on a du classique : coup normal, coup fort, saut et esquive. Mais on peut également dépenser les sous durement prélevés sur les corps meurtris de vos adversaires dans des boutiques.
On a pas mal de choix : des vêtements qui donnent des bonus permanents (mais pas aussi indispensables ou importants que dans un RPG plus classique), de la bouffe pour remonter sa vie et, surtout, de nouveaux coups au dojo, avec des coups spéciaux.
Cela permet d'étoffer le gameplay et, surtout, de construire son personnage. C'est particulièrement bien vu, car cela casse tout sentiment de lassitude.
De plus, le fait de jouer aux objectifs fait que la progression n'est pas vraiment linéaire.
Chouette durée de vie
Il faut environ six à sept heures pour voir le bout de River City Girls. C'est assez énorme pour un beat'em all ! Et le pire, c'est que cela ne tire pas en longueur.
On est bien loin des quatre niveaux de Double Dragon Gaiden, mais finalement les jeux sont très différents et donc peu comparables.
River City Girls ajoute un aspect RPG, avec des montées en niveau et, surtout, un scénario à suivre. On se balade dans les quartiers de River City, on castagne plein de monde, on pose des questions, on répond aux demandes histoire d'avoir quelques missions (y compris des missions secondaires histoire de grappiller des sous et de l'xp en plus), puis on peut continuer notre progression.
L'aspect RPG est très réduit, mais permet de lier tous les pans du jeu et, surtout, donne envie de continuer et éviter le côté redondant propre à trop de beat'em all.
La difficulté est assez relevée. Cela n'est pas trop un souci dans les niveaux car lorsque notre barre de vie tombe à zéro, on retombe au début du niveau, qui est généralement très court. Les vies sont infinies, on ne perd qu'un peu d'argent.
En revanche, les combats contre les boss sont des murs qu'il va falloir franchir, et cela ne sera pas de la tarte.
River City Girls sur Steam Deck
Le jeu est totalement compatible avec la console de Valve, le tout fonctionne parfaitement bien !