Chroniqué par Nicolas Gilles
Ah, le pire épisode de la série. Il m'était tombé des mains il y a dix ans... J'ai maintenant pu en voir le terme.Mauvaise réputation
Resident Evil 6 souffre d'une très mauvaise réputation. On dit de lui qu'il est le pire épisode de la série. Et c'est bien la vérité.
À l'époque de sa sortie, j'y avais joué, mais il m'était tombé des mains. J'ai donc attendu 10 ans avant de m'y remettre, et j'ai à nouveau eu un peu de mal à ne pas laisser tomber.
La faute à un jeu qui se prend pour Monsieur Plus et qui use et abuse de l'effet Pec Citron : "quand yen a plus, yen a encore". On se croirait dans le dénouement d'un RPG japonais.
Il m'a fallu pas moins de 24h pour terminer le jeu, ce qui est dantesque pour un survival horror. On pourrait le prendre pour un avantage, mais c'est juste un inconvénient, car Resident Evil 6 est plombé par les problèmes de rythme.
4 aventures en binômes
La longueur du jeu est en grande partie due au fait qu'il est une sorte de patchwork de quatre jeux en un. Quatre aventures en une, que l'on peut commencer dans l'ordre de son choix.
Bien entendu, elles s'entrecroisent, et vous apprendrez peu à peu le fin mot de l'histoire. Car on est bien en présence du dernier épisode en date, à l'heure où j'écris ces lignes, en 2023 qui fait avancer le lore de la saga. Il est donc la suite des cinq premiers épisodes, avant les reboots de la série initiée par Resident Evil VII Biohazard.
D'un autre côté, cet opus est le signe flagrant qu'il était temps de donner un nouveau souffle à la série.
Chaque aventure a également la particularité de pouvoir être jouée à deux, chaque segment étant incarné par deux protagonistes.
On retrouve donc Léon Kennedy et Helena Harper, dans une aventure qui oscille entre Resident Evil 2 et Resident Evil 4.
Chris Redfield est le gros bras de la bande, le jeu tourne au TPS avec des gros flingues. Il est épaulé par une jeune recrue, Piers Nivans. On prend la suite de Resident Evil 5. C'est à mes yeux la moins bonne partie du jeu. Dommage pour l'un des protagonistes les plus charismatiques de la série.
Jake Muller et Sherry Birkin. Cette dernière est la fille de William Birkin, le chercheur qui a imaginé le virus G et l'a inoculé à sa fille dans Resident Evil 2. Cette petite fille, c'est Sherry. Elle a bien grandi et est entrée dans les services secrets. Son aventure est celle qui se rapproche le plus des Resident Evil classiques, avec plus d'infiltration et moins de grosses armes. Mais cela reste tout de même très action.
Ada Wong est égale à elle-même : elle n'opère que seule. Et c'est clairement le personnage le plus important de l'épisode... et le plus ambivalent. Mais il va falloir jouer au jeu pour le comprendre !
Un gameplay fluidifié
L'ensemble est donc énormément orienté autour de l'action. On reprend en gros le gameplay de Resident Evil 5, heu, du 4, puisque le cinquième n'avait quasiment rien fait évolue sur ce point.
Sauf qu'ici, on a retouché les choses. On peut enfin tirer en marchant par exemple. L'ensemble fonctionne encore très bien, même après dix ans.
Au gré des niveaux, on trouve des points que l'on peut ensuite dépenser dans des boosts d'aptitudes entre les niveaux. On ne peut en équiper que trois en même temps, mais cela contribue à la montée en puissance de votre personnage. Ces aptitudes sont globales et impactent donc tous vos personnages, peu importe le chapitre.
Putain que c'est (trop) long...
Sur le papier, l'idée d'avoir quatre aventures qui constitue une grande épopée est très bien. Mais c'est dans sa mise en place que ça craque salement du slip. Chaque aventure est découpée en cinq chapitres qui durent environ une heure. Cela fait finalement presque quatre jeux de cinq heures en un... Mais purée, un jeu de 15h en tout aurait été tellement plus équilibré !
On retrouve également ce côté totalement nanar (rappelez-vous que dans le Resident Evil 4 que vous adulez, il faut sauver la fille du Président et Etats-Unis).
C'est assumé, et il y a un côté jubilatoire dans les répliques honteusement pourries des différents protagonistes. Chacun a bien entendu sa personnalité : l'héroïsme crasse de Chris, le positivisme de Cherry, le côté conard de Jake ou les nerfs d'acier d'Ada. Tous les personnages sont réussis, pour peu que l'on aime les films de genre des années 80.
Mais merde ! C'est carrément trop long, car ça manque cruellement de rythme, au point que l'on finit par se foutre un peu de ce qui va bien pouvoir se passer.
Seuls les chapitres d'Ada m'ont remis le pied à l'étrier, car ils constituent le dénouement de l'aventure et démêlent bien des fils. En ce sens, il est impératif de le faire en dernier.
Resident Evil 6 sur Steam Deck
Faire tourner un jeu vieux de 10 ans, ce n'est absolument pas un problème pour la petite console de Valve. Le jeu est donc totalement compatible.
En revanche, j'ai eu pas mal de plantages, me forçant régulièrement reprendre mon point de sauvegarde précédent. Sur 25h de jeu, il a bien dû planter 5 ou 6 fois, ce qui est beaucoup... surtout la fois où il a fallu que je recommence un combat de boss. Je ne sais pas si cela vient de la Steam Deck ou de la version PC du jeu.