Chroniqué par Nicolas Gilles
Un jeu sorti de nulle part, et qui déchire.Splendeur et décadence...
Avec Hi-Fi Rush est apparu un terme jusque-là très peu utilisé : celui de shadow drop. Quoi t'est-ce ? Tout simplement le fait d'annoncer un nouveau jeu, juste avant d'ajouter "il est dispo maintenant". Ou demain. Enfin dans vraiment pas longtemps.
Et il a marqué le bougre, parce qu'un jeu qui sort de nulle part, ce n'est pas hyper courant, mais un excellent jeu qui sort de nulle part, là c'est carrément jackpot !
Derrière Hi-Fi Rush, on a Tango Game Works, un studio japonais monté par Shinji Mikami, qui a œuvré pour Capcom et la série Resident Evil. On doit au studio les plutôt bons Evil Within ou encore Ghostwire Tokyo. Côté édition, c'est Bethesda. Bethesda, qui appartient à Microsoft.
Tango Game Works, c'est donc également un autre exemple, beaucoup plus triste. Celui d'un Microsoft qui s'enorgueillit de sortir des jeux pseudo-indé, dont Hi-Fi Rush se fait l'ambassadeur... pour derrière fermer le studio même pas un an après la sortie du jeu. Sarah Bond, retourne à tes tableaux Excel et fout nous la paix, le monde ne s'en portera que mieux.
Bref, il y a tellement à dire derrière ce jeu, sur l'industrie du jeu vidéo et comme elle peut sentir la merde en ces années 2023 - 2024...
Deux salles, deux ambiances
Avec Evil Within et Ghostwire Tokyo, Tango Gameworks marchait sur les traces de Resident Evil. Avec l'un de ses papas aux commandes, c'était assez logique.
Alors quand on voit Hi-Fi Rush et ses couleurs chatoyantes et sa musique qui suinte à chaque pixel, il y a de quoi être surpris.
Vous incarnez Chai, un mec un poil paumé, qui va se retrouver avec une greffe de cœur qui se shoote au rythme de la musique puisque son palpitant a été couplé à un iPod. Et il se trouve que le gars en question rêve de devenir une rockstar. Le rêve quoi. Sauf qu'il se retrouve également au milieu d'un bordel sans nom où il va falloir progresser à grands coups dans la gueule d'une mégacorporation pas super contente de ces nouveaux super-pouvoirs.
Le tout, c'est que les coups soient donnés en rythme.
Le tout doublé dans une version française de très belle qualité, qui n'a à mon avis rien à envier à la version d'origine. Elle retranscrit bien le côté décalé du jeu.
Beat'em all musical
Tout dans Hi-Fi Rush vous indique le rythme : le vent, les objets, tout bouge au gré des notes. On se retrouve avec un beat'em all où l'on doit respecter le tempo pour réellement frapper.
En gros, c'est la version beat'em all de jeux comme BPM ou Metal Hellsinger qui, eux, ont joué la sauce FPS / rythme.
Au gré des niveaux, on apprend de nouvelles choses, de nouveaux concepts, comme le fait de contrer. Et là, le rythme devient de plus en plus important. Derrière son côté décontracté, Hi-Fi Rush est un vrai jeu exigeant, qui vous demandera une belle dose de concentration.
Il est également possible d'acheter des upgrades : des coups, des coups spéciaux, de la barre de vie, etc. Cela donne encore plus envie de tout fouiller, forcément.
Groovy !
Impossible de jouer à Hi-Fy Rush sans taper du pied, c'est entraînant au possible. La bande son est résolument rock, avec quelques morceaux originaux développés par le studio, mais également d'autres pris chez des groupes comme les Black Keys, Nine Inch Nails ou encore Prodigy. Du bon gros rock qui bouge !
Et ça motive à blinde pour progresser, parce qu'il faut du rythme, sous peine d'enchaîner les game over.
Hi-Fi Rush sur Steam Deck
Le jeu est mentionné comme parfaitement compatible, et c'est le cas. La console fait des merveilles avec ce jeu à la réalisation extra. C'est chouette comme tout, ça bouge parfaitement bien.
MAIS, parce qu'il y a un gros "mais", et il se nomme imput lag. Je suis nul en rythme, mais là, j'ai vraiment eu l'impression d'être atrocement mauvais, notamment sur les fenêtres très fines comme le contre, que le jeu nous impose régulièrement à partir du troisième niveau. Et là, mieux vaut réduire la qualité graphique pour pouvoir jouer, c'est vraiment navrant.