Chroniqué par Nicolas Gilles
Capcom continue sur ses remakes... dans l'ordre. Du coup, on passe au quatrième épisode !Un épisode culte... pas pour tout le monde
Il y a des jeux comme ça, qui ont un statut de culte, genre "tu touches pas, tu ne dis pas de mal, c'est un truc culte, tu comprends ?". Dans la famille, on a Final Fantasy VII.
Le truc, c'est que la nostalgie, c'est une affaire de personnes. Certes, j'avais vraiment aimé ce Resident Evil 4, ici testé par l'ami Manuwaza, qui balance un gros coup de pied dans la fourmilière des survival horror pour les plonger dans une action bien bourrine. Or pour moi, il est très loin d'être le meilleur épisode.
Du coup, j'ai eu un peu de mal à entrer dans ce remake. Pour moi, l'ombre de Resident Evil Village a plané un peu trop sur le début de ma partie, les jeux étant finalement assez proches, surtout au niveau de leurs ambiances très réussies.
Voilà pour le disclamer d'introduction, vous expliquant que non, pour moi, Resident Evil 4 n'est pas un jeu culte, mais plutôt un excellent jeu.
Après, il faut aussi reconnaître qu'il a posé les bases de la plupart des jeux de flingues avec vue à la troisième personne.
Un remake réellement nécessaire ?
On sait que le développement du Resident Evil 4 originel, sorti en 2005 sur Nintendo GameCube, a été pour le moins chaotique. Une partie du développement a d'ailleurs donné naissance à la série Devil May Cry...
Autant dire que s'attaquer à un mastodonte de ce genre est plutôt risqué : on a quelques dizaines de milliers de potentiels trolls pour conspuer tout ce qui sortira, garants de l'éternel "c'était mieux avant".
Sauf que Capcom s'est spécialisé dans les remakes depuis quelques années. Et pour le meilleur à chaque fois. Il n'y a qu'à jeter un œil aux remakes de Resident Evil 2 et Resident Evil 3 pour s'en convaincre.
Toutefois, ces deux épisodes n'ont pas grand-chose à voir avec le quatrième épisode, car ils ne sont pas de la même génération. Faire un remake d'un jeu PS1, ok, cela se comprend, mais finalement, faire un remake d'un jeu qui n'a pas tant vieilli que cela, est-ce réellement nécessaire ?
Quand c'est bien fait : oui. Regadez The Last of Us Part 1, c'est quand même fou que j'ai pu accrocher à un jeu que j'avais déjà terminé deux fois, et en l'espace de beaucoup moins d'années.
Donnons donc sa chance à ce petit Resident Evil 4 Remake.
Retrouvailles
On retrouve donc cette histoire abracadabrante où Léon Kennedy, le héros que l'on incarne, part à la recherche d'Ashley, la fille du Président et États-Unis qui a été enlevée.
Car oui, un peu de temps est passé. Umbrella n'existe plus et, entre temps, Léon est entré au service du Président et fait maintenant partie de sa garde rapprochée.
On se retrouve donc dans un bled paumé qui ressemble à l'Espagne puisque tout le monde parle espagnol.
Un scénario totalement what the fuck, mais qui finalement fonctionne carrément bien !
Et c'est là que le remake vient apporter çà et là des petites touches qui renforcent la personnalité de certains personnages. Cela densifie le scénario et renforce l'immersion.
Resident Evil Action
Toutefois, ce qui marque le plus dans Resident Evil 4, ce n'est pas son histoire, mais son action !
Ici aussi, les quelques défauts du jeu ont été corrigés. Déjà, on peut tirer en marchant, et ça, ça change beaucoup de choses. Certes, Léon reste un gros tank assez lourd à déplacer, mais cela ne m'a posé aucun problème.
Les combats restent un modèle du genre : c'est hyper dynamique. On manque toujours de munitions, et comme ici ce ne sont pas un ou deux zombies mais carrément des hordes de villageois infectés (ici c'est la plaga qui sévit) qui nous foncent dessus, autant dire que l'on va souvent serrer des fesses.
On retrouve les personnages emblématiques de l'épisode, avec notamment ces cinglés avec des tronçonneuses que l'on entend avant de les voir... Et qui continuent à me faire salement flipper.
Quels changements par rapport au Resident Evil 4 original ?
Les changements sont discrets, mais tout de même bien visibles.
Outre le scénario et le rythme qui ont été améliorés et fluidifiés et le fait de pouvoir tirer en se déplaçant, c'est l'utilisation du couteau qui a été pas mal revue.
Il continue de s'user et maintenant, il peut même casser ! Heureusement, il ne sert dorénavant plus que pour les combats. Pour casser les jarres et autres caisses qui permettent de récupérer des items, cela se fait avec un coup de latte de Léon. Pratique.
Ce changement apporte de la tension dans les combats tout en fluidifiant l'ensemble.
L'infiltration fait également son apparition, mais c'est tellement anecdotique qu'il n'est pas nécessaire de s'y attarder.
Surtout, Ashley est toujours aussi attachante mais ne vous énervera plus : plus besoin de lui filer de la vie ou d'augmenter sa barre de santé, elle se débrouille presque toute seule. Et si vous vous souvenez de vos crises de nerfs de l'époque, vous ne pourrez qu'apprécier.
Loot et exploration
Ce que j'aime dans les Resident Evil, c'est le côté exploration, qui permet de récupérer des items pour améliorer ses caractéristiques. Et avec ce remake, j'ai été comblé !
Le fameux vendeur ne me dit plus "Hello Stranger", puisque le jeu est entièrement traduit en français. Un crève cœur pour moi, mais bon, il reste très taquin et, surtout, il améliore mes armes bien comme il faut.
C'est donc un vrai plaisir de récupérer tout ce que l'on peut, notamment pour les quêtes annexes, histoire de récupérer assez de piécettes pour pouvoir améliorer nos armes. De plus, le système est assez souple pour pouvoir revendre ses armes pour en acheter d'autres.
Au final, il m'a fallu entre 17 et 18 heures pour en voir le bout, et jamais je ne me suis ennuyé.