Chroniqué par Nicolas Gilles
Jouer à un jeu dont le studio à l'origine vient de fermer, cela donne un petit pincement au cœur.Je vois des développeurs qui sont morts...
J'écris cet article en janvier 2024. L'été précédent, Volition, le studio à l'origine de la série Saints Row, a fermé ses portes après trente ans de jeux vidéo.
Alors quand on voit le logo apparaitre au début du jeu, on l'a un peu mauvaise, voir très mauvaise. Cela pète un peu l'ambiance d'un jeu qui se veut le reboot d'une série dont la ligne éditoriale a toujours été un truc du genre : "un GTA like débile et what the fuck".
Reboot de la même chose, en plus sage
Saints Row. Uniquement Saints Row, pas Saints Row 5. Mais c'est uniquement marketing. La série revient après dix ans d'absence et des épisodes moyens, mais au capital sympathie assez fort. Il faut dire que le côté débile et débridé de la série aide bien.
Pourtant, ici, la recette reste totalement identique. C'est même beaucoup plus sage que le précédent épisode. Il faut dire qu'à la fin de Saints Row IV on fait juste fait exploser la planète.
Le Saints Row qui nous intéresse ici retourne donc la table et part sur une nouvelle histoire et un nouveau lore. Enfin pas vraiment.
Vous incarnez le boss (oui, classe comme nom), qui va devoir galérer en passant de petit boulot en petit boulot... Mais l'objectif, cela reste tout de même de devenir le plus grand malfrat de la ville de Santo Ileso.
Vous serez entouré de plusieurs copines et copains : Kevin le beau gosse, Eli le surdoué coincé et Neenah la geek des bagnoles.
Gros, gras et coulant
J'ai retrouvé tout ce que j'aime dans la série : des personnages débiles, des situations à la con, un scénario insipide mais qui se suit avec plaisir.
Le tout avec une réalisation qui tient bien la route : c'est souple, ça fonctionne très bien, même s'il n'y a aucune originalité. Mais une fois le flingue entre les mains, c'est jubilatoire et efficace au possible.
Concrètement, on est un peu sur le remake du troisième épisode tant c'est calqué. Mais bon, si cela fonctionne, pourquoi pas ?
Côté durée de vie, c'est également une bonne chose : il faut une bonne quinzaine d'heures pour terminer le jeu en se tapant quelques missions annexes. Bien entendu, on peut la jouer complétiste et passer beaucoup plus d'heures, mais en gros il faut compter une vingtaine d'heures de jeu.
Quand on sait que le studio a fermé ses portes pas longtemps après la sortie du jeu, ces photos font mal au coeur...