Tout commence le vendredi 21 avril où, en début d'après midi, nous montons dans la Pascal Mobile pour nous rendre à côté de Genève, côté français, chez Julien, un ami qui va gentiment nous héberger pour le week end. Après un apéro qui s'est un peu étendu, nous allons inspecter les lieux de l'autre côté de la frontière et visiter un peu cette ville que nous ne connaissons pas. Les allées sont grandes, et malgré l'heure tardive c'est toujours très vivant. Nous passons entre autre devant la fameuse salle de concert qui se nomme l'Usine et où ont très régulièrement lieu des concerts de folie (rappelons tout de même que des groupes comme Nostromo ou les Vaches Laitières sont du patelin).
Rapidement de retour au bercail, nous piquons un somme bien mérité. Le lendemain arrive vite. Pour se retrouver dans Genève sans guide, c'est une autre paire de manche. Après avoir fait à peu près tous les chemins possibles (et pas mal de fois cette fameuse énorme ligne droite où il est impossible de faire demi-tour) nous arrivons enfin devant le PalExpo, lieu où se déroule pour la deuxième année consécutive le salon Polymanga.
Comme son nom l'indique, ce salon est spécialisé sur le manga - la bande dessinée japonaise quoi. Mais pourquoi nous parle-t-il de ça, nous, ce sont les jeux vidéo qui nous intéressent ! Eh ben tout simplement parce que l'association MO5 était présente afin de s'occuper de la salle d'exposition sur l'histoire des jeux vidéo !
Après avoir couru partout pour savoir où trouver de quoi nous garer, et enfin où et comment il fallait payer pour rester sur place le week end sans prendre une prune (que nous avons ramassé au bout de seulement quatre minutes, puis fait bien vite sauter). Nous nous rendons compte que nous sommes bien en Suisse : à 20 euros le parking pour les deux jours, on comprend les gens qui travaillent en Suisse et vivent en France.
La seconde surprise arrive lorsque nous pénètrons dans le hall d'entrée. S'offre à nous un hall immense rempli de gens très disciplinés qui attendent en formant d'énormes files de plusieurs dizaines de mètres. Soulagés d'êtres exposants, nous allons à l'entrée, récupérons nos bracelets oranges, et entrons sans plus attendre... Je me la pète, mais quand même, c'est carrément agréable ^_^
Arrivé dans la salle - de fort grande taille - s'impose à mes yeux la vision de dizaines de consoles branchées que Phil, Thierry et les autres membres de l'asso MO5 ayant fait le déplacement de Paris ont apporté et branché avec amour (surtout Phil). L'arrière stand saute aux yeux, c'est un merdier sans nom où sont entassés des cartons à moitié vides, des manettes dont les fils sont enmèlés, un fer à souder et des composants éparpillés sur la moquette.
Un stand est aussi disponible, vendant des numéros de GameFan, Retro Game et le volume Game Museum aux Suisse très contents de les trouver là puisqu'ils ne sont pas distribués dans leur pays. Nous nous relayons donc derrière le stand et dans les allées. Les discussions vont bon train. L'ensemble des gens présents sont fans de mangas et autres japonaiseseries, y compris de jeux vidéo. Beaucoup ont la larme à l'oeil en voyant la console de leur enfance et nous demandent de mettre tel ou tel jeu. Nous, de notre côté, avons aussi la larme à l'oeil, mais c'est plutôt à cause du couple infernal clim / moquette qui nous a tous rendus malades, nous infligeant une crève pas possible. "- T'es triste ? - Ben non, je viens d'éternuer".
Une fois que tout a été terminé d'installer, nous avons pu aller visiter le reste du salon, chacun son tour. Nous étions à l'étage, et lorsque l'on sortait de la salle nous tombions sur un long couloir où des dessinateurs de mangas jouaient du stylo, tantôt en donnant vie à des personnages sur le papier, tantôt en signant des autographes.
A l'étage inférieur se tenaient de nombreux stands proposant tout un tas de belles choses : des mangas, des jeux vidéo, des figurines, des fringues, etc. Les prix allaient de l'abusé au très correct. Pour info, il faut savoir que les prix public sont généralement bien plus élevés qu'en France, allez savoir pourquoi. Un manga vendu 5.50 euros dans l'hexagone passe à environ 6.90 euros en Suisse ! Fort heureusement, tous les prix n'étaient pas aussi rebutants. On trouvait entre autre des t-shirts vraiment funs pour une vingtaine d'euros.
La loi contre la cigarette n'ayant pas lieu dans ce pays, un stand prônant l'arrêt de fumer était lui aussi présent. A côté s'en tenait un autre plus culturel vantant les mérites de la vie japonaise. Dans les grandes salles à côté étaient projetés sans arrêt des dessins animés, des séries ou des longs metrages. Certains étaient en français, d'autre en japonais sous-titré. L'élitisme n'avait aucune main mise sur la manifestation où c'était plutôt une ambiance bon enfant qui reignait.
D'autres salles proposaient des activités plus originales. Ainsi, il vous était possible de vous essayer à la caligraphie, à l'origami (les pliages), ou encore à trouver des méthodes, des associations ou des cours de japonais. Le manga Hikaru No Go a eu tellement de succès qu'une salle permettait même de disputer des parties de Go, ou d'apprendre à y jouer grâce à une association locale.
Tout au long du week end se sont déroulé des séances de dédicaces et des conférences sur des sujets tous aussi sympas les uns que les autres.
On regrette par contre le stand de bouffe. Plusieurs étaient présents, mais en dehors des sandwichs classiques, il n'y avait pas grand chose. Quelques plats spécialement japonais étaient proposés, mais les prix étaient tellement dissuasifs que peu de monde y a touché.
De retour dans la salle aux côtés de la MO5 team, je constate avec plaisir qu'il y a toujours autant de monde. Les machines branchées sont généralement très classiques : Master System, Famicom, Super Famicom, Saturn. Mais on trouve aussi des machines particulièrement japonaises comme la NeoGeo, des Nec ou encore une Playdia. Il y en a pour tous les goûts.
Les machines restent peu de temps seules. Celles qui seront le moins utilisées seront principalement la Playdia (ben oui, des trucs pourris auxquels on ne comprend rien, hein), et la Yeno Super Cassette Vision (oui oui Romu, je sais, ce n'est pas de sa faute).
Les consoles étaient donc assez courrantes, mais c'est finalement ce que demandait le public. Nous étions avec des amateurs éclairés de loisirs japonais, mais pas forcément de jeux vidéo, du coup ce qu'ils demandaient à voir relevait plutôt du tout venant. Ce qui fait chaud au coeur, c'est de voir que le retro graming n'attire plus seulement une poignée de passionnés. On a néanmoins croisé un bon paquet de collectionneurs, mais cela n'étonnera personne de voir que ces deux passions - manga et jeux vidéo - sont finalement assez proches.
La soirée arrive bien vite. Le concours sur Radiant Silvergun n'attire pas grand monde. Malgré son statut de jeu culte et de meilleur shoot'em up du monde (arrête de baver Phil), il n'a pas attiré les foules. Sorti tardivement sur Saturn et uniquement connu des hardcore gamers, ce constat n'est finalement pas très étonnant.
Poussé par la faim, nous utilisons le Wifi (payant, cher, et pourri) pour rechercher une pizzeria. Thierry et Pascal iront à la quête du matos qui nous sauvera la vie pour la soirée. Pendant ce temps le monde est toujours là, et même à minuit, heure de fermeture de la manifestation pour la journée du samedi, il faudra mettre du monde dehors.
Nous rentrons crevés mais heureux chez notre ami Julien, qui est au digestif avec d'autres potes... L'embuscade se terminera à trois heures où nous nous endormons où nous sommes tombés.
Le lendemain arrive encore bien trop vite, puisqu'à 8 heures des coups de pieds nous réveillent. Ce n'est pas le tout, mais ici, l'appart est en plein déménagement ! Nous donnons donc un coup de main pour descendre un bordel incroyable fait de télés, de machines à laver et de frigo. Nous arrivons pile en retard à Genève à 10h15 pour le début de cette nouvelle journée d'expo. A peine rentrés dans la salle, nous nous mettons à nouveau à pleurer sous les coups de butoire menés tambour battant par la clim et la moquette.
Si le concours Radiant n'avait pas trop marché, il en est allé tout autrement pour les concours Bomberman et Super MarioKart. C'était de la folie ! Il y avait le public, une ambiance terrible ! On ne pouvait plus circuler dans les allées, tout le monde avait les yeux braqués sur l'écran géant qui projetait les parties endiablées où s'affrontaient les challengers.
En début d'après midi a eu lieu le concours de cosplay. Et là, c'était aussi grandiose. Pour ceux qui ne savent pas ce que c'est, il s'agit tout simplement se déguiser en un personnage de manga (ou éventuellement de jeu vidéo mais c'est beaucoup plus rare). C'était assez beauf à voir, certains déguisements étaient vraiment bien faits, d'autres tordants, et d'autres totalement nazes. Mais ce qui était le plus marrant, c'était de voir les mecs se trimballer dans les allées, en prenant l'air méchant de leur personnage. Risible. Enfin bon, je ne suis pas non plus très objectif ; vous avez bien compris que je n'aime pas trop ce principe...
Il y avait beaucoup de personnes déguisées, ce qui était par contre plutôt sympa car marrant à voir. Les organisateurs avaient eu la très bonne idée de baisser le prix de l'entrée des personnes arrivant sur place déguisées.
Le milieu d'après midi arrive bien vite. La manifestation s'étend jusqu'à 18 heures encore, mais il nous faut regagner nos pénates. Nous reprenons donc la route, sans nous perdre cette fois (on connait Genève comme notre poche maintenant).
En tout cas c'était vraiment sympa, et une belle expérience que j'espère refaire encore l'année prochaine !