Chroniqué par Nicolas Gilles
Un shoot qui a connu un sacré paquet d'adaptations sur micros.On le voit partout
P-47 fait partie des classiques du shoot'em up. Pas vraiment par sa qualité, mais parce qu'il a essaimé sur pratiquement tous les supports de l'époque, assez peu sur consoles, puisqu'il n'est dispo que sur PC-Engine en 1989 sous le nom de P-47 - The Freedom Fighter. C'est principalement sur micro qui a travaillé sa notoriété. Là, c'est la fête à la saucisse : Atari ST, Amiga et même les ordis 8 bits comme les increvables C64 et ZX Spectrum en 1990.
Mais d'abord, il est sorti en arcade, en 1988. Il est développé par NMK (Nihon Micom Kaihatsu), un développeur à qui l'on devrait également le shoot Saint Dragon. Il est édité par Jaleco.
On le trouve sous plusieurs noms : P-47 - The Freedom Fighter au Japon, et P-47 - The Phantom Fighter partout ailleurs dans le monde.
1943 en version horizontale ?
1942 avait marqué les esprits par sa modernité... tout du moins pour un titre de 1984. Il est suivi quelques années plus tard par 1943, sorti en 1987.
P-47 s'inspire visiblement de ces jeux mettant en scène la Seconde Guerre Mondiale. Sauf qu'ici, on est en vue horizontale, ce qui est clairement une autre école du shoot'em up, on va donc arrêter la comparaison ici.
Comme son nom l'indique, vous pilotez un Republic P-47 Thunderbolt, avion emblématique de cette guerre, côté Alliés. Vous allez donc combattre la flotte des nazis.
Chaque level se déroule de façon typique du genre : chaque niveau se termine par un boss. On est dans du réaliste, tâchant de mettre en scène la guerre de l'époque, et pas un truc fantasmé comme pourront le faire plus tard les 194x.
Le gameplay se base sur deux boutons : un pour le tir habituel, horizontal, et un autre pour les bombes, afin de viser les adversaires au sol.
Les adversaires vaincus laissent des items qui permettent d'augmenter la puissance de feu, de changer de type de bombe ou d'augmenter la vitesse de notre avion.
Se faire toucher par un tir ennemi ou se bouffer le décor et paf, c'est une vie en moins. On recommence à poil, en perdant ses upgrades. Toutefois, les upgrades en question sont tout de même très limités, la puissance de feu n'augmentant pas des masses.
Une fois le jeu terminé, on recommence une boucle avec une difficulté plus élevée. Mais qui en aura envie ? Le jeu est assez poussif et, si certains boss sont assez sympathiques, l'ensemble a plutôt mal vieilli.
Les adversaires sont en général assez coriaces, et l'on a assez peu cette impression de puissance que j'apprécie beaucoup dans les jeux de ce genre.
Un shoot qui manque d'audace
Cette version arcade est plutôt bien accueillie par la critique et les joueurs, même s'il est très classique dans son gameplay.
Cela vient certainement de sa très chouette réalisation. Il suffit de regarder les couleurs chatoyantes de tons rouges illustrant un coucher de soleil du deuxième niveau pour s'en convaincre.
Forcément, les adaptations sur consoles et micros vont être à la peine, et le résultat ne sera jamais vraiment à la hauteur. Une fois de plus, c'est la PC Engine qui s'en sortira le mieux.