Chroniqué par Nicolas Gilles
Une légende. Et la version arcade, purée quel bonheur !Une année de jeux charnière
1987 est une année à marquer d'une pierre blanche pour les amateurs de shoot'em up.
D'un côté, on a 1943 de Capcom, qui pose les bases du shoot'em up vertical. De l'autre, on a R-Type, développé par Irem, qui ne pose pas de bases, mais propose ce que l'on pourrait voir comme la quintessence du shoot'em up horizontal.
Deux salles, deux ambiances. Deux écoles. À vous de choisir votre camp. Ou pas d'ailleurs, les deux sont excellentes, et même si comme moi, vous préférez les défilements verticaux, R-Type, c'est quand même une putain de référence !
L'histoire d'une légende
Le scénario dans les shmups, ce n'est jamais trop important. Pourtant, avec un mythe comme R-Type, le scénario est quasiment passé dans l'imaginaire collectif... ou tout du moins dans celui des fans du genre.
La Terre sous la menace d'extraterrestres belliqueux ! En fait non, juste des armes biologiques inventées par l'humanité qui se retournent contre lui.
Ce qui est devenu l'empire Bydo souhaite mettre l'humanité sous son joug. Ouep, chacun son tour. Comme dans tout jeu du genre qui se respecte, vous devez aller libérer la princesse. Heu, ah, non, attendez, ce n'est pas un jeu de plateforme, c'est un shoot. Vous êtes donc le dernier espoir de l'humanité !
Vous sautez à bord de votre R9, un vaisseau qui condense le nec plus ultra de la technologie humaine, et, surtout, une arme piquée chez les Bydo : la force. Oui, Star Wars n'est pas très loin, nous sommes en 1987.
Un visuel particulièrement excellent
Graphiquement, R-Type propose ce qui se fait de mieux. C'est l'époque où les jeux d'arcade sont énormément en avance techniquement sur les consoles.
Du coup, le jeu aura beau être porté sur des dizaines de supports (c'est-à-dire à peu près tout ce qui se fait à l'époque), rien ne vaudra la version d'origine sortie en arcade. Certaines seront tout de même sacrément bonnes, comme la version PC Engine par exemple.
La direction artistique est superbe, avec un rendu mélangeant biologie et mécanique. Cela rappelle un peu HG Giger, un artiste principalement connu pour avoir imaginé le personnage de l'Alien dans le film du même nom.
Un arsenal devenu une signature
La maniabilité de R-Type est tellement reconnaissable qu'il a depuis été quasiment impossible de la copier sans se faire accuser de plagiat.
Ben entendu, on tire. Première particularité, il est possible de charger son tir pour augmenter énormément ses dégâts. Le truc, c'est que ça prend du temps. Cela demande donc du doigté. Il est possible de changer d'arme, d'utiliser des lasers, d'augmenter la vitesse de son vaisseau ou encore de lui octroyer des missiles. C'est vaste.
On a également un module qui permet bien des finesses dans le gameplay. Ce module est indestructible. Il peut donc vous servir de bouclier, ou carrément être balancé sur les adversaires. Il est par exemple bien pratique pour vaincre très rapidement le premier boss : on le balance sur son point faible et hop ! Niveau terminé.
Un level design inoubliable
R-Type est peut-être beau et jouable, il est surtout incroyablement bon.
Chacun des 8 niveaux est un trésor d'inventivité, avec à chaque fois de belles trouvailles : le boss mythique du premier niveau, le troisième niveau qui n'est qu'un boss géant, un vaisseau que l'on va devoir totalement remonter pour le détruire pièce par pièce.
Ou encore ces putains de petits vaisseaux de merde qui laissent des traces que vous devez ensuite percer pour pouvoir traverser ! Stressant.
En bref, c'est maîtrisé de bout en bout. Mais cela demande une sacrée dose de sang froid, car R-Type est également réputé pour sa difficulté dantesque. Il suffit de se faire toucher une fois pour revenir au check point précédent, et à poil, en perdant toutes ses améliorations. On apprend à la dure.