Chroniqué par Nicolas Gilles
Un jeu où l'on incarne un requin, ça fait rêver non ? Alors passons du côté obscur avec Maneater, un jeu dont le titre veut tout dire !Les Dents de la Mer : c'est vous !
Vous incarnez un requin. Mais pas un requin classique, un requin digne des plus grands films du genre !
Ici, la simulation est très très loin, on est là pour foutre le bordel, pas pour faire du tourisme ou de la zoologie.
Cet homme vous pourchassera tout au long du jeu...
Et ce n'est pas le narrateur, très décalé, qui va nous contredire. L'ensemble se présente comme une émission de télé-réalité sur les chasseurs de requins. Sauf que le vrai héros, ce n'est pas vraiment Ecailleux Pete, le vieux loup de mer qui a perdu une main dans la bataille, mais bien vous, le requin.
L'occasion de croiser des décors qui en font des tonnes dans le mauvais goût et qui ne mettent pas vraiment l'humanité sous son meilleur jour.
Petit poisson deviendra grand
Vous commencez par incarner un petit requin, tout jeune, et pas très fort. Toutefois assez pour commencer à manger votre premier humain. Mais les humains, ça ne fait pas tout non plus : il y a aussi les poissons.
Vous commencez la partie en tant que tout jeune requin.
Chaque poisson que vous mangez vous donne une matière première en retour. Certains sont offensifs, mais la plupart ne le sont pas. A vous de manger tout ce que vous pouvez pour monter en expérience et grandir, en dépensant ces matériaux.
Et pour acquérir plus d'expérience, vous avez des missions à accomplir : des missions principales et des missions secondaires.
Un déroulement finalement très classique
Vous l'avez compris : sur la forme, Maneater est original, mais sur le fond, cela reste un jeu vidéo qui s'inspire des gameplay des grandes séries de jeux vidéo actuelles. Vous évoluez sur une carte, vous lootez tout ce que vous pouvez pour devenir plus fort et acquérir de l'équipement, etc.
Graphiquement, c'est plutôt réussi.
Car oui, vous pouvez modifier l'équipement de votre requin !
Au final, le côté bac à sable fonctionne à merveille : jouer le requin méchant a quelque chose de grisant. On peut même faire quelques incartades sur la terre ferme, histoire de chopper encore quelques humains !
Redondant, mais addictif
Bon, Maneater est marrant, c'est clair, mais l'aventure s'essouffle tout de même assez vite. Les missions du genre "Manger 10 mérous", on en fait des tonnes de fois.
L'humour noir est omniprésent.
Et ce n'est pas le changement de région qui va redonner un peu d'oxygène. Les régions changent visuellement, mais au final, les missions restent globalement les mêmes.
Le côté metroidvania est relativement présent et donne envie de faire un peu d'exploration, mais une fois de plus, c'est très limité. En gros, certaines grilles ne peuvent être enfoncées que par un certain type de requin : adulte, voir vénérable. En gros, on continue de faire de l'expérience pour revenir plus tard.
C'est donc très redondant, mais les mécaniques, héritées de séries comme Assassin's Creed, ont fait leurs preuves et fonctionnent très bien dans Maneater.
Vous aurez à affronter des boss.
L'aventure dure une dizaine d'heures. Pas de quoi filer la gerbe. Du coup, on continue de bouffer les mérous et à combattre ces foutus chasseurs de requins, histoire de voir le bout d'un scénario quasiment inexistant, typique d'un film de série B.
C'est bancal, mais finalement, c'est bon quand même !
Prêt à foutre la merde ?
Vous pouvez même aller un peu sur terre. Mais pas longtemps.
Vous finirez l'aventure avec un requin bien balèze !