Chouette, on va se remettre une couche de fantasy débile. Sauf que le résultat n'est pas vraiment à la hauteur.

Nostalgie pour vieux cons


Si vous avez trainé sur le net durant les années 2000, vous devez forcément connaître Le Donjon de Naheulbeuk, imaginé par Pen of Chaos, alias John Lang. Les MP3 se sont passés de main en main pour ériger la série comme une légende.

Cela a donné pas mal de produits dérivés, notamment des bandes dessinées, des romans, et un groupe de musique. Mais jusque-là, pas de jeu vidéo. Il faut attendre 2020 pour que la série soit adaptée en jeu, avec Le Donjon de Naheulbeuk : L'Amulette du Désordre qui nous intéresse ici.


C'est d'autant plus étonnant que le jeu se base sur les jeux de rôles papier, qui ont été pourtant très copieusement adaptés en jeu vidéo, jusqu'à faire penser que ce style était propre à ce média pixélisé qui nous intéresse ici.

Des états de service douteux


Le Donjon de Naheulbeuk : L'Amulette du Désordre est développé par Artefacts Studio, un studio français basé à Lyon.

Quand on regarde leur pédigrée, on serre des fesses. Leur premier jeu n'est autre que Pétanque, le jeu du centenaire en 2007. Le suivant, c'est Code de la Route sur DS la même année. Sans parler de Cheval et Poney : Mon haras 3D - Tous en selle sur 3DS en 2012. Oui, des fois, il faut bien manger.


Bref, il y avait de quoi craindre le pire... Et on n'en est pas loin, même si le jeu n'est pas mauvais, loin de là. Il est juste tellement bancal qu'il m'est complètement tombé des mains.

Fan service


Les premières minutes de jeu ne manqueront pas de dépoussiérer votre mémoire rongée par l'abus d'alcool. On retrouve les blagues à la con qui nous avaient ravies à l'époque. C'est blindé de clins d'œil à tout plein de choses, et c'est pile-poil ce que l'on attend d'un jeu de ce genre.

Le tout est entièrement doublé en français, avec des voix qui se rapprochent énormément des voix d'origine (est-ce que ce sont celles d'origine ? Je ne sais pas).


Seulement voilà : contrairement à la série de MP3, le rythme n'est pas là, et beaucoup de calembours tombent régulièrement à plat, sans parler de certaines voix totalement à côté de la plaque. Mais après quelques dizaines de minutes, on s'y fait et cet humour de merde se remet à faire mouche. Les chicanements entre l'elfe et le nain restent succulents de méchanceté gratuite.

Une complexité inattendue


Là où l'on n'attendait pas Le Donjon de Naheulbeuk : L'Amulette du Désordre, c'est au niveau de sa complexité et de sa difficulté.

Les combats se font au tour par tour. Les règles sont nombreuses et varient en fonction du personnage actif. Il va falloir bien tout intégrer, car le jeu est exigeant. Très exigeant même.


On aurait pu imaginer un petit jeu couillon qui prend les grandes lignes du jeu de rôle, histoire de dire. Mais il reprend au contraire un sacré paquet de règles d'Advanced Dungeon & Dragons. Une sorte de revanche des développeurs qui ont également souhaité prouver qu'ils étaient capables de faire un vrai RPG et pas seulement des simulations de poney ? Peut-être, mais le résultat n'est pas forcément au rendez-vous.

Car la difficulté très relevée tranche un peu trop avec l'ambiance débile de la série. C'est même punitif et ça ne donne pas du tout envie de continuer. Et même en mode facile, il n'est pas rare de perdre un combat.

Alors quand en plus le jeu promet une trentaine d'heures plombées par un rythme pas terrible et un peu trop redondant, on a du mal à trouver le courage de donner suite à l'aventure.


Le Donjon de Naheulbeuk : L'Amulette du Désordre sur Steam Deck


Le jeu est mentionné comme jouable. Il est spécifié que certains textes peuvent être trop petits. C'est le cas : si le texte se lit très bien, certains pictos sont régulièrement difficilement reconnaissables. Et Il vaut mieux ne pas louper une règle, car le jeu ne pardonne pas.
Sympathique

Le Donjon de Naheulbeuk : L'Amulette du Désordre

Le Donjon de Naheulbeuk : L'Amulette du Désordre est assez bancal. Il est loin d'être mauvais, mais sa difficulté et son rythme très moyen n'aident pas à donner envie de le parcourir.

La note : 3/6 (Sympathique)