Après les moyens Remothered, Stormwing Games revient dans un tout autre genre.

De l'horreur à la science-fiction


On doit Batora : Lost Haven à Stormwing Games, un développeur dont c'est le troisième jeu, après deux épisodes de Remothered.

Ces survival horror avaient de belles qualités, mais également tellement de défauts et une réalisation tant à la ramasse que le premier épisode m'était rapidement tombé des mains.


Avec ce troisième jeu, on sent que le studio a bien bossé et a appris de ses erreurs. En tout cas, c'est ce qu'il semble, car finalement le genre survival horror n'a pas grand-chose à voir avec le hack'n slash qui nous intéresse ici.

Le jeu est édité par Team 17, un nom qui fait battre mon petit cœur nostalgique de l'époque Amiga à chaque fois que je le vois au début d'un jeu.

Un Hack'n Slash post apocalyptique


La Terre n'est plus que ruines parmi lesquelles évolue le peu qu'il reste d'humanité. Vous incarnez Avril, et son amie Mila.


Les deux se retrouvent balancées dans un autre monde. Avril doit partir sauver sa pote et, accessoirement, sauver la Terre. Oui, rien que ça, tout simplement parce qu'il se trouve qu'elle est la Championne et que Lune et Soleil, deux entités très puissantes, ont jeté leur dévolu sur elles.

C'est simpliste, mais finalement une fois dans l'histoire, on a bien envie de connaître la suite.

Une maniabilité bizarre


Batora : Lost Haven se présente comme un twin stick, c'est-à-dire que vous vous déplacez avec le stick gauche et que vous attaquez avec le stick droit, en l'orientant dans la direction de l'attaque.


Une maniabilité qui a fait ses preuves, mais qui est assez surprenante dans Batora puisqu'elle va aussi bien servir au corps à corps qu'à distance. De plus, le rythme des coups n'est pas très soutenu, ce qui demande de la précision... qui n'est pas vraiment au rendez-vous, surtout à distance.

Diablo qui bouffe du Ikaruga ?


La principale originalité de Batora : Lost Haven, c'est que vous jouez sur deux tableaux. D'un côté vous avez le physique et de l'autre le spirituel.

Avec le premier, vous combattez à l'épée. Avec l'autre, vous combattez à distance. Chaque monstre du jeu est issu de l'un ou l'autre de ces traits de la nature... et certains sont même des deux. Et forcément, il est important de combattre dans le bon mode sous peine de ne pas être assez efficace.


Cela donne à l'ensemble un côté assez proche d'Ikaruga, sans toutefois vous retourner le cerveau comme le fait le mythique shoot de Treasure.

Ce qui est le plus étonnant, c'est que vous avez deux barres de vie : une pour chaque type d'élément. Attention : si l'une des deux est vide, c'est game over ! Oui, une seule !

Et c'est bien misérable, car les adversaires qui usent des deux types de pouvoir, eux, doivent voir leurs DEUX barres de vie ramenées à zéro pour les envoyer ad patres. Monde de merde.


Des choix cornéliens


C'est la mode maintenant : il faut imposer au joueur des choix drastiques, et le mieux, c'est quand il n'y a pas vraiment de mauvais choix, que cela se passe généralement mal, parce que l'on ne peut pas foncièrement faire le bien ou uniquement faire le mal.

Batora : Lost Haven surfe sur cette vague, et met en place cette mécanique de façon plutôt intelligente. Cela fonctionne bien : c'est toujours un crève cœur de savoir ce que l'on doit faire, surtout lorsque l'on sait qu'il n'y a jamais réellement de bon ou de mauvais choix.

Tout au long du jeu, vos choix vont avoir une importance sur la suite de l'histoire : vous avez le choix entre être conquérante ou défenseuse.


Une petite touche de réflexion


Batora : Lost Haven apporte un peu de fraîcheur dans la répétitivité du hack'n slash en intégrant des phases de puzzle.

C'est plutôt bienvenu et vient créer des pauses dans l'aventure, vous forçant à faire tourner vos méninges. Toutefois, vous n'allez pas vous péter les neurones trop longtemps, la difficulté est pile-poil ce qu'il faut en vous demandant de réfléchir sans toutefois vous faire trop mal à la tête.

Born to Rune


Bien entendu, le côté RPG est bien présent. Avril gagne régulièrement en niveau.

L'équipement est inexistant, mais vous pouvez utiliser des runes pour faire évoluer vos capacités. Ces runes utilisent des emplacements que vous débloquez au gré de l'aventure et correspondent à votre façon de jouer : défenseuse ou conquérante, mais également neutre.

C'est simple, et cela fonctionne très bien.

Le jeu demande environ 6 à 7 heures pour en voir le bout. C'est agréable à suivre et le scénario est plutôt pas mal écrit. Pour couronner le tout, les musiques et la réalisation générale du titre viennent parfaire l'ensemble.

Batora : Lost Haven sur Steam Deck


Rien à signaler : Batora fonctionne parfaitement bien sur Steam Deck, tout est parfait et l'aventure se prête particulièrement au format portable.
Sympathique

Batora : Lost Haven

Batora : Lost Haven ne révolutionne pas le genre, mais il sait piocher dans des inspirations assez larges pour proposer quelque chose d'assez original pour donner envie de s'y plonger.

La note : 3/6 (Sympathique)