Chroniqué par Nicolas Gilles
Golden Axe, on en n'avait pas vu depuis... Oh, bien 20 ans (on oublie l'épisode moribond sur PS2) ! Et le voilà qui revient sur PS3 et 360 pour un jeu en demi teinte, mais loin d'être la bouse annoncée par tant de monde.Dès l'écran titre, on comprend qu'un effort a été fait sur le design. La pochette est magnifique, avec son côté Heroic-Fantasy très prononcé.
Une petite déception se fait ressentir après le début du jeu : il n'est pas possible d'incarner quelqu'un d'autre que la guerrière, Tyris Flare, qui va être au sens d'une intrigue à peu près aussi épaisse que dans les épisodes Megadrive. En détail : aller buter le fumier de service.
Le jeu étale pas mal de clins d'œil à la série. On est donc amené à croiser les deux autres héros bien connus des fans, à savoir le nain, et plus tard le barbare. Mais non, jamais nous ne pourrons les incarner. La Golden Axe sera également de la partie, vous permettant de la lancer sur diverses choses et débloquer de nouveaux passages.
Golden Axe Beast Rider est un bon beat'em all old school...
Le gameplay est assez classique, avec un coup faible et un coup fort, mais ajoute une touche d'originalité et surtout de technicité avec un système de parade et d'esquive. En gros, si l'attaque de l'ennemi est bleue, il faut faire une parade, si elle est jaune, c'est une esquive qui vous permettra d'enchainer sur un joli contre vous permettant de placer un coup très puissant.
Très difficile à manier au départ, on fini par s'y faire. Dans tous les cas, il va falloir rester très concentré, d'autant que le jeu est d'une difficulté très élevée.
Lorsque votre barre de vie est à sec, vous avez le choix entre utiliser une vie pour recommencer au même endroit, ou recommencer le niveau du début. Ce dernier choix est infini, tandis que les vies se font très limitées.
N'espérez pas finir les niveaux d'une traite. Il vous faudra apprendre à dompter certains passages, en descendant par exemple certains ennemis en premier. Dans tous les cas, rentrer dans le tas en matraquant le bouton de frappe n'est que rarement une bonne idée, et c'est tant mieux. Malgré ses airs de boucherie, Golden Axe Beast Rider sait se faire assez fin.
Le jeu apporte également quelques touches de plate-forme et de recherche, avec des interrupteur à trouver pour ouvrir les porte. C'est fort heureusement assez rares, mais toujours un peu casse-burnes et fait baisser l'intensité du jeu ; surtout quand on a peiné contre une troupe d'adversaires pour tomber bêtement dans un trou ! Car oui, la difficulté envoie de sacrées dose d'adrénaline au joueur !
On retrouve également les combats à dos de grosses bestioles, marque de fabrique de la série. Chacune a ses spécificités. Cette fois, le gameplay est très simple et on peut se permettre de rentrer dans le tas.
Dans le même genre, on peut récupérer de la vie en frappant des gnomes avec leurs hottes - les nostalgiques en sont déjà tout émoustillés !
La réalisation est bonne, mais pas au niveau d'un Heavenly Swords par exemple. Cela est largement compensé par une action bien plus agréable et intense. Par contre, le jeu saccade trop régulièrement, vous faisant pester assez souvent.
Depuis tout à l'heure, j'entends les puristes qui commencent à hurler "mais mais mais ? On ne peut pas choisir le personnage et on ne peut pas jouer à deux ? Je boycotte !". Eh bien boycottez les mecs, et gardez votre parti-pris.
Les autres découvriront un jeu certes perfectible, mais bien loin de la daube annoncée.
Un mode deux joueurs aurait été assez difficile à développer. Comment jouer à deux dans un beat'em all en 3D ? Depuis l'avènement de ce type de représentation dans le beat'em all, ces titres ne sont plus jouables en coopération. On peut bien entendu faire de l'écran splitté bien moche comme dans Army Of Two ou un mode coopératif online qui demande deux consoles et deux jeux, mais cela ne rendra jamais la facilité de brancher une seconde manette dans le port dédié de la console.
In fine, Golden Axe Beast Rider pâti de ses influences old school. Le scénario est épais comme une feuille à cigarette. Sur Megadrive, on s'en balançait royalement, mais maintenant il faut trouver un alibi pour aller casser du monstre... Contrairement à tous les jeux actuels, l'intérêt ne va pas du tout dans le scénario. On se contrefout de savoir ce qui va se passer, on ne s'inquiète juste de savoir quel type de monstre on va affronter et de quelle façon on va bien pouvoir survivre.