Chroniqué par Nicolas Gilles
Des cow boys, des vampires, et flingues et de la baston. Tout ce qu'il faut pour se faire plaisir ?Pour l'amour du film de genre
Evil West, c'est le nouveau jeu du studio polonais Flying Wild Hog. On leur doit le reboot de la série Shadow Warrior qui compte trois épisodes au moment où j'écris ces lignes.
Des adeptes du bis, mais pas que, puisqu'ils ont également commis Trek to Yomi. En fait, le studio est plutôt amateur des films de genre et des séries B, voir Z, et pas seulement du gras et du mauvais goût auquel ils nous avaient habitués avec les Shadow Warrior.
Far West bien à l'ouest
Evil West, c'est une version sous stéroïdes de l'Ouest américain. Aucun fond de réalité - ou si peu - mais surtout une version fantasmée tout droit sortie d'un film de série B américain ou italien des années 80.
Amérique profonde, fin du XIXème siècle. Vous incarnez Jesse Rentier, de l'institut Rentier. Comme son nom l'indique, vous êtes le fils. Et pas toujours forcément super d'accord avec un papa super directif.
Votre rôle ? Traquer et éradiquer méthodiquement les "tiques", des trucs bien plus gros qu'un moustique qui se camouflent à la vue du reste de l'humanité. Mais pas de vous... et de vos (gros) flingues largement customisés.
Nerveux et bourrin... peut-être trop ?
Des personnages hauts en couleurs aussi stéréotypés que charismatiques, des décors tout aussi stéréotypés à l'esthétisme léché, tout ce qu'il faut est là pour faire d'Evil West un bon jeu pour les amateurs de trucs un poil décalés.
Reste le gameplay. Et là, on sort du FPS de Shadow Warrior pour passer à un truc beaucoup plus proche d'un Dark Souls.
La difficulté, même en mode facile, reste bien coriace, et c'est clairement ce qui m'a rebuté. Les boss constituent des murs de difficulté à franchir. Bref, Flying Wild Hog à trop voulu lorgner du côté de From Software, en mettant de côté le fun pour le remplacer par de la difficulté. Et ça, ça ne me convient absolument pas !
Ce que j'ai perdu en jouissif, je l'ai gagné en frustration. Dommage.
C'est particulièrement énervant pour moi, parce qu'on sent que notre personnage pèse deux tonnes. On ressent parfaitement sa puissance lors des combats.
Pourtant le gameplay est bien carré. On dispose d'un bracelet que l'on peut customiser, associé à des armes. On alterne entre les deux pour balancer des coups de lattes sans temps mort.
Ce qui est également dommage, c'est le côté très old school de l'ensemble : c'est joli, c'est travaillé, mais on butte régulièrement devant des murs invisibles. Notre personnage peut détruire une maison d'un coup de poing, mais n'est pas foutu de marcher par-dessus une putain de petite brindille. Un écueil que j'avais pas mal ressenti également du côté de God of War...