Chroniqué par Nicolas Gilles
Un jeu qui fait couler beaucoup d'encre : mysogine, développé en Russie... Mais personne ne m'avait dit que c'était juste mauvais !Bioshock mon cul
A son annonce, pas mal de joueurs ont pensé que cet Atomic Heart pouvait être le successeur spirituel de Bioshock : un monde uchronique qui se déroule dans les années 1950 où les Russes seraient tous puissants, cela laisse la part belle à l'imagination.
Sauf qu'Atomic Heart nous la fait à l'envers. La séquence d'intro laisse augurer du meilleur : c'est super beau, ça grouille de monde et on découvre un lore qui nous promet un sacré paquet de nouveautés.
On plonge en pleine réalité alternative où la Russie à développé des technologies de pointes alors que l'on est qu'au milieu des années cinquante.
Le tout retombe vite pour propose un FPS tout ce qu'il y a de classique, avec un côté très ridigiste. Il faut attendre quelques heures de jeu pour arriver dans un monde pseudo ouvert pas si utile que cela puisque les objectifs restent toujours aussi précis et dirigistes.
Finalement très classique
Le monde mis en place est l'occasion de mettre en scène des robots que l'on va être amenés à combattre, avec tout plein d'armes à construire soi-même.
Car l'endroit idyllique du début du jeu va imploser, les avancées technologiques imaginées par les scientifiques ayant été trop loin. Du coup, ça a explosé à la gueule de tout le monde.
On progresse en suivant les objectifs, le tout se révélant au final très classique.
Et surtout un manque de fun flagrant
Finalement, ce côté classique ne serait pas un souci si le gameplay n'était pas si mou du genou.
On se bat énormément au corps à corps, et c'est lent, c'est long et ça manque de pêche. Même chose pour les armes qui ne donnent absolument aucun sentiment de puissance. On ressent plutôt un sentiment de galère.
Une difficulté mal branlée
Le pire, ce sont les pics de difficulté que je trouve très mal dosés, notamment contre les combats contre les boss.
Ces pics de difficulté ne font que mettre en avant le côté bancal du gameplay
Bien entendu, il faut faire évoluer son personnage pour avoir les pouvoirs qui vont bien pour pouvoir battre certains types d'adversaires, mais ce côté légèrement tactique reste très chiant car rien n'est expliqué.
Je n'ai joué qu'une dizaine d'heures avant de laisser tomber. Visiblement, j'étais à la moitié du jeu.
Le plaisir de la découverte étant passé, il ne restait rien pour me donner envie de continuer l'aventure.
Polémiques à la con
Quand on aborde le sujet d'Atomic Heart, on pense surtout aux polémiques qu'il a suscitées.
La première, c'est le côté patriote du titre : il est développé par des Russes, à une époque où la guerre en Ukraine fait rage.
Sauf que l'on n'a pas joué au même jeu : ici le héros est antipathique à souhait, sorte de clone de Duke Nukem un peu con qui ne sait qu'obéir aux ordres. De même, les Russes ont fait tout exploser, il n'est donc pas trop question de chanter la gloire à la mère patrie.
La seconde, c'est que le jeu est qualifié de lourd, pas drôle et mysogine.
Le jeu essaie d'être drôle, mais il est clair que cela tombe très souvent à plat. Mais le côté gras de l'ensemble m'a tout de même plu, car il donne au titre sa vraie personnalité.
Quant à ce frigo qui a tellement fait parler de lui, c'est à mes yeux juste un truc what the fuck de plus. Que la borne qui gère vos armes et vos pouvoirs soit une espèce de truc totalement en chaleur et faisant trois allusions au sexe par phrase est un peu déstabilisant. Ce n'est pas forcément drôle ni bien vu, mais de là à en faire un sujet principal du jeu...
En fait, je me dit que si Duke Nukem 3D était sorti en 2023, il aurait eu en grande partie les mêmes griefs : misogyne, gras, lourd, patriote.
Donc pour le côté misogyne, je ne voit pas trop, je me dis que n'étant pas journaliste ou influenceur parisien, je passe à côté de plein de trucs....