Chroniqué par Nicolas Gilles
Je ne sais pas trop comment commencer cet article, parce que Deathloop est clairement un jeu qui sort des sentiers battus... tout en restant un pur jeu vidéo.Nouveau monde
On connaissait surtout le studio lyonnais Arkane pour la série des Dishonored, des jeux qui avaient une patte très reconnaissable, tant visuellement qu'au niveau de leur gameplay.
Deathloop est leur nouveau bébé. Exit l’Empire des îles, mais on reste dans le domaine insulaire puisque l'on va se rendre sur Blackreef, une nouvelle île où il se passe des choses pas banales.
Mais qui peut bien écrire ces choses ?
Sociopathes mon amour
L'île de Blackreef est bourrée de gens bizarres, qui ont tous une arme à la main et n'hésitent pas à s'en servir, le tout dans une ambiance particulièrement légère qui détonne avec la violence qui règne a chaque coin de rue.
Et pour cause : cela n'engage à rien, pas une goutte de sang n'est versée. Une personne tuée disparait... et réapparait au début de la journée.
Car tout dans Deathloop se rapporte à La Boucle : la vie sur l'île, c'est la même journée qui commence et recommence, encore et encore. Se faire tuer, c'est tout simplement revenir au début de la journée.
Vous incarnez Colt - oui, il porte bien son nom - et n'êtes pas comme tout le monde : vous désirez mettre un terme à La Boucle. Le soucis, c'est qu'au début de chaque journée, vous avez tout oublié. Vous avez également perdu tout votre équipement.
Déstabilisant
Les premières dizaines de minutes (voir les deux premières heures) de jeu sont très déstabilisantes.
On meurt très vite, et on recommence en oubliant tout. Mais peu à peu, la grammaire particulière du jeu se met en place, vous permettant peu à peu de vous souvenir, et, surtout, de garder vos armes et vos pouvoirs. Tout cela se fait via un système d'expérience à la fois classique mais très original dans sa mise en place.
Le jeu parait donc très difficile au début - d'autant qu'il n'y a aucun choix de difficulté - mais il devient plutôt facile très rapidement. Il suffit de faire attention.
Discrétion
Car Deathloop va vous demander d'être très discret. Et ce ne sont pas les amateurs de Dishonored qui vont s'en plaindre.
D'ailleurs, on retrouve finalement pas mal de Dishonored dans Deathloop au niveau du gameplay. C'est le cas notamment au niveau des pouvoir spéciaux, dont le très emblématique saut, qui vous permet de vous téléporter à quelques mètres... hyper pratique.
Bien entendu, tous ces pouvoirs, vous allez devoir les récupérer et les améliorer. Et pour cela, il faudra les prendre sur les cadavres des Visionnaires, que l'on pourrait assimiler aux boss du jeu.
Il va falloir les traquer et les tuer, mais vous devrez le faire un sacré paquet de fois. Sauf qu'à chaque fois, votre arsenal aura augmenté et vous pourrez appréhender le niveau d'une nouvelle façon.
Car Arkane reste très fort en termes de level deisgn : il existe des tonnes de façons de mener à bien nos missions, et c'est un vrai plaisir de découvrir de nouveaux passages pour se faire toujours plus discret.
Epatant
Jamais je n'ai pris autant de plaisir à recommencer plusieurs fois les mêmes choses, moi qui pourtant déteste recommencer dans les jeux vidéo.
Deathloop utilise tous les codes du jeu vidéo pour l'intégrer parfaitement dans son scénario. Peu à peu, on en apprend plus sur l'histoire du jeu, mais cela impacte concrètement le gameplay et notre façon de jouer, si bien que l'on n'a qu'une seule envie : continuer.
Les niveaux sont assez peu nombreux, mais varient en fonction de la journée, si bien qu'après quelques heures on a ses marques et on sait quoi faire, mais le terrain de jeu est mouvant, de même que les objectifs, si bien que c'est tout le temps la même chose... sans jamais être vraiment pareil. Et c'est là le coup de génie de Deathloop.
Et pour couronner le tout, l'humour est omniprésent, notamment lors des échanges réguliers entre Colt et l'énigmatique Julianna. Potache et tellement bon.