Chroniqué par Nicolas Gilles
La suite tant attendue... et la gamelle que je n'attendais pas.Au cœur de la Peste Noire
Le premier épisode, A Plague Tale Innocence, m'avait surpris, et beaucoup touché.
Déjà parce qu'il prend place en 1348, alors que la vague de peste noire ravage l'Europe. Une époque rare dans le jeu vidéo. Et trop rare pour moi qui suis passionné du Moyen-Âge.
Ensuite, parce que ses deux personnages principaux, Amicia et Hugo, cette grande sœur et son petit frère, dont ce dernier est atteint d'une maladie qui semble être la source de cette pandémie qui ravage le vieux monde, me sont restés dans la tête un sacré bout de temps...
Autant dire que j'avais particulièrement hâte d'avoir la suite. Sauf que là, je suis beaucoup moins dithyrambique. Enfin. Je ne sais pas. C'est compliqué. Bref, je vais tenter de vous expliquer sans vous déflorer l'intrigue.
Un côté action mis en avant
Là où A Plague Tale Requiem se ramasse, c'est au niveau de son gameplay. On retrouve tout ce qui faisait le sel du premier épisode, à commencer par les rats.
Dans ce nouvel épisode, ils sont encore plus nombreux. C'est certes plus impressionnant, mais l'effet de surprise n'est plus là. Les puzzles n'ont plus la même saveur, car ils peinent finalement à se renouveler, malgré les quelques nouveautés de gameplay.
Amicia a toujours sa fronde, et va beaucoup plus s'en servir. C'est d'ailleurs l'occasion de nous confronter face à vous-même (le joueur) et à la violence dont on fait preuve dans un jeu vidéo. Mais c'est assez maladroitement amené.
Toutes aussi maladroites, ce sont ces phases de gameplay qui privilégient l'action, là où le premier épisode nous avait enseigné la discrétion.
Évidemment, ces phases discrètes restent bien présentes, mais à l'image des rats, l'enjeu est moins surprenant, moins original. Presque ennuyeux.
Hugo et Amicia : le cœur de A Plague Tale Requiem
Outre sa belle réalisation et sa musique superbe (j'y viens un poil plus loin), ce sont surtout ses protagonistes qui sauvent le jeu.
Leur rapport est toujours aussi touchant à voir. L'orientation prise par le scénario nous donne également envie de progresser pour en savoir plus... Et c'est bien cela qui m'a fait tenir jusqu'au bout, et non le gameplay du jeu, qui est finalement son principal point noir.
Tourbillon de sentiments contradictoires
Punaise, qu'il est compliqué de donner un avis sur A Plague Tale Requiem !
D'un côté, on a une réalisation splendide, une mise en place d'un Moyen-Âge comment on en voit trop rarement dans le jeu vidéo. Le jeu n'est pas un triple A, mais plutôt ce que l'on commence à nommer "double A". Un peu moins de budget, mais tout autant d'ambitions.
C'est magnifique, par ailleurs un peu strict, un peu rugueux... Mais putain la direction artistique fout tout de même une sacrée calotte !
Et cette musique, qui vient souligner de sa magnificence chaque scène du jeu ! Dire que c'est la bande originale de God of War Ragnarok, dont je ne garde aucun souvenir après seulement quelques semaines, qui a remporté le Game Award, là où la musique d'A Plague Tale Requiem m'a tellement marqué.
Mais tout cela est vraiment gâché par ce gameplay bancal où, régulièrement, pour passer rapidement les scènes d'infiltration souvent lourdingues, je me suis mis à courir comme un con (enfin, comme deux cons puisque l'on a quasiment toujours Hugo qui nous tient la main) vers la sortie. Et le pire, c'est que ça marche la moitié du temps.
Ambivalence
Rarement un jeu vidéo m'aura fait ressentir des sentiments aussi forts : peine, tristesse, rage... Je voudrais vraiment en écrire plus, mais je me garderai bien de le faire, pour vous préserver l'aventure. Reste que je n'arrive pas à savoir si le fait de ressentir tout cela était réellement une bonne chose ou non.
Au point qu'à l'heure où j'écris ces lignes, s'il y a un troisième épisode, cela sera certainement sans moi.