Chroniqué par Nicolas Gilles
Un shoot mythique... mais qui a sacrément vieilli.Une légende
Imaginez, nous sommes en 1984. Capcom sort le premier épisode d'une série qui va entrer dans la légende : 1942. Cela donnera naissance à une série que l'on nommera 194X puisque tous auront pour titre une année de la Seconde Guerre Mondiale (un par an jusqu'en 1945, avec plusieurs épisodes pour certaines années !).
Le jeu est supervisé par Yoshiki Okamoto qui vient alors d'arriver chez Capcom après avoir œuvré chez Konami.
D'ailleurs, c'est lui qui est aux commandes de Time Pilot de Konami, sorti en 1982, qui pourrait presque passer pour les prémices de 1942. Enfin, c'est un shoot quoi.
Tout au long du jeu, vous allez piloter un Lockheed P-38 Lightning. Un avion américain. Et ce n'est pas un hasard, puisque 1942 fait partie des premiers jeux de Capcom à lorgner en dehors du Japon, et surtout sur le marché très juteux des États-Unis.
Pour enfoncer le clou, le jeu sera adapté sur tout un paquet de machines. Tout d'abord les micros japonais (MSX, NEC PC88, Sharp X1), puis sur les consoles de salon, notamment sur NES. Le jeu connaitra même une adaptation sur Game Boy Color en 2000 !
Une légende...
Pourquoi 1942 est-il resté aussi présent dans les mémoires ? Il y a plusieurs raisons à cela.
À l'époque, Capcom n'était pas la firme que l'on connait maintenant. D'ailleurs, 1942 est son premier énorme succès.
À mes yeux, il pose les bases du shoot'em up moderne : scrolling vertical, pas mal d'adversaires, des power ups, avec un tir qui grossi à chaque item durement récupéré, mais que l'on perd dès que l'on perd une vie.
Cela donne quelque chose de très en avance sur son temps... mais on reste sur un jeu de 1984.
... qui a beaucoup vieilli
1942 pose peut être les bases de ce qui deviendra le shoot'em up tel que l'on le connait, mais il lui manque encore beaucoup de choses pour être réellement palpitant.
Parce que, finalement, passé quelques dizaines de minutes, on s'ennuie dans 1942. Incroyable ! Comment peut-on s'ennuyer dans un shmup ?!?
Tout simplement parce qu'il n'y a que trois types d'adversaires, et que le jeu compte... 32 niveaux ! Le souci, c'est qu'ils sont tous visuellement identiques.
Côté boss, de temps en temps on trouve un avion plus gros que les autres , mais peut-on réellement le qualifier de boss ?
Bref, ça manque de rythme, de variété... mais pas de difficulté. C'est dantesque. Eh oui, rappelons-nous, on est en arcade, et le but est d'insérer le plus de pièces dans le monnayeur.