Chroniqué par Nicolas Gilles
Un nouveau Zelda, c'est toujours un événement. Mais quand il étrenne une nouvelle console Nintendo et qu'en plus il vient exploser tous les codes de la série pour en faire un épisode immensément dense et profond... bref, j'en frissonne encore.Un Zelda qui vient péter la plupart des codes de la série
Le moins que l'on puisse dire, c'est que Zelda a toujours été une série particulièrement immuable d'un point de vue structurel.
On se réveille, souvent amnésique, et on part à l'assaut des quelques huit donjons que compte le jeu, chacun nous procurant une nouvelle arme qui va nous permettre de continuer notre aventure, jusqu'à finalement arriver face à Ganon, lui péter la gueule et sauver la princesse Zelda.
L'intro de Breath of the Wild est instantanément culte !
Immuable, mais tellement bon ! Sauf que. Parce qu'au bout d'un moment, j'avoue que le recyclage à outrance opéré par Nintendo ces dernière années a fini par me conduire à l'overdose.
Des premiers pas très déroutants
Et là, durant les premières heures de jeu, on va perdre totalement ses repères. Pire que ça, Nintendo prend un malin plaisir à casser les codes pour nous les représenter sous une nouvelle perspective.
Je ne suis pas clair ? Tant mieux, vous apprécierez d'autant plus si vous ne savez pas exactement ce qui vous attend !
Les villages traversés ont tous un type très différent.
Certes, on commence en étant amnésique, mais pour le reste, c'est très différent d'un Zelda classique. De plus, l'aire de jeu est très grande, et on est lâché là dedans sans trop vraiment savoir quoi faire et où aller.
Il va falloir parler à tout le monde pour en apprendre plus, et découvrir les trésors offerts par le level design.
Un monde ouvert d'une richesse incroyable
Passé ces premières heures, on prend peu à peu nos marques, et on part à l'assaut d'un monde immense, totalement accessible dès le début de l'aventure. Cette liberté se ressentira d'ailleurs tout au long du jeu.
Spoil : oh, mais, c'est quoi cette épée ?
Après avoir passé l'intro, vous pouvez par exemple aller directement vous fritter le boss final... Enfin essayer, car vous risquez clairement de prendre une belle rouste, hein, forcément.
On se balade donc dans un monde où chaque mètre carré a été pensé. Tout respire la vie. C'est plausible au possible et on peut trouver un sacré paquet d'objets un peu partout.
Des armes en mousse
En plus des objets à récupérer, il faudra également faire le plein en armes : épées, boucliers et arcs. Car toutes les armes s'usent et finissent par se briser dans Zelda Breath of the Wild !
Oui, d'ici, on peut aller jusque là bas, tout là bas.
C'est d'ailleurs très régulièrement casse-couille au possible. Impossible donc de choisir votre arme de prédilection et de n'utiliser qu'elle. Cela force une fois de plus à une belle diversité de gameplay, mais c'est tout de même parfois assez lourd.
La récolte au centre du gameplay
Tout au long du jeu, vous allez donc devoir récupérer un bon paquet de matos. Pas mal d'aliments déjà, parce que les potions, il faudra les cuisiner vous-même au coin du feu.
C'est l'occasion de découvrir des dizaines des plats différents. Mais attention : tous ne sont pas aussi nutritifs et nous donneront pas autant de coeurs.
Les jolies petites fées...
De plus, certaines potions vous permettent également d'améliorer durant quelques minutes certaines de vos capacités : attaque, défense, furtivité, endurance, etc.
Car oui, l'endurance est la grande nouveauté de Zelda Breath of the Wild. Cela donne d'ailleurs lieu à de sacrées différences de gamplay, puisque l'on peut crapahuter un peu partout.
Au début de l'aventure, vous n'avez que très peu d'endurance, mais vous pourrez l'améliorer en parcourant des sanctuaires.
L'un des premiers villages que vous croiserez.
120 sanctuaires pour augmenter sa force
Ces sanctuaires sont disséminés un peu partout dans Hyrule. Ils se présentent comme des minis donjons que vous terminez en quelques minutes (quinze tout au plus). L'occasion de résoudre des puzzles ou des épreuves de force souvent bien pensées et faisant intervenir pas mal de vos capacités.
A chaque sanctuaire terminé, vous récolterez un emblème de force. Par la suite, vous pourrez échanger quatre emblèmes contre un coeur supplémentaire OU une augmentation de votre endurance. Oui, c'est l'un ou l'autre.
Autant dire que vous allez devoir réfléchir un peu, car sans endurance, on ne fait pas grand chose... mais quand on n'a pas assez de coeur, c'est également le bordel.
Le guide officiel, il m'a bien aidé pour venir à bout des 120 sanctuaires.
Quelques donjons plus étoffés
Le jeu propose également des donjons plus longs et plus complexes. On en dénombre principalement quatre.
Ce nombre peut paraitre très faible, mais ce n'est pas gênant tant les activités sont nombreuses dans le jeu.
De plus, ce ne sont pas ces donjons qui nous permettent de progresser dans l'aventure. Dès le début du jeu, on dispose déjà de quasiment toutes les capacités nécessaires à notre survie.
Un scénario pas si nul que ça
Le scénario d'un Zelda, c'est souvent un peu nul. On peut avoir quelques bonnes surprises comme par exemple avec Twilight Princess, mais cela reste tout de même assez limité.
Dans Breath of the Wild, Link et Zelda ont une réelle profondeur. De même que les différents protagonistes de l'histoire.
Tout au long de l'aventure, il règne une nostalgie du temps passé. Et pour cause : 100 ans plus tôt, Ganon a gagné, plongeant Hyrules dans le chaos. Link, le héros légendaire, se réveille donc 100 ans plus tard, sans se souvenir de rien.
Tout au long de l'aventure, des souvenirs vont vous permettre d'en apprendre plus. Je vous conseille d'ailleurs de bien finir la quête concernée car elle permet d'avoir une fin plus étoffée.
Un soucis du détail juste incroyable
Le soucis du détail dans Zelda Breath of the Wild est juste incroyable. Il suffit de monter sur un pont pour que le personnage juste à côté vous réconforte et vous invite à redescendre, que la vie vaut le coup, tout ça.
Il suffit d'aller dans les villages et de parler à tout le monde, en fonction de l'heure du jour et de la nuit, pour comprendre que chacun dans le village a une vie, un passé.
Il suffit de se balader sous un orage avec une épée en fer pour se prendre la foudre.
Il suffit d'essayer de grimper sous la pluie pour se rendre compte que ça glisse et qu'il est bien plus complexe d'escalader.
Bref, il ne suffit pas de quelques heures pour se rendre compte de l'incroyable profondeur du jeu. Un soin du détail qui suinte à chaque pixel de monde merveilleux d'Hyrule.
Plutôt Switch ou WiiU ?
Initialement développé pour la WiiU, Zelda Breath of the Wild a rapidement pris le chemin de la Swtich, un peu comme Zelda Twilight Princess quelques années plutôt, entre la Nintendo Gamecube et la Wii.
A priori, la version WiiU est moins bien terminée que la version Switch. Dans tous les cas, c'est un vrai plaisir que de pouvoir emmener ce Zelda partout, histoire d'y jouer quand on fait une pause caca (ben oui, ça arrive même aux meilleurs), ou quand on sort de chez soi (le moins possible, bien entendu).
Ce n'est pas le jeu de l'année, c'est le jeu de la décennie !
Et putain de bordel, qu'il est bon ce Zelda Breath of the Wild ! Quasiment tout dans le jeu est parfait. Certes, la réalisation est un cran en dessous de ce qu'une PS4 peut faire, mais c'est très largement compensé par une direction artistique parfaitement adaptée à son support.
Monter en haut d'une montagne et et observer ce que l'on peut faire. Partir en quête des sanctuaires, découvrir de nouveaux endroits sur la carte. Autant de sentiments proprement grisants que je n'ai que rarement aussi intensément éprouvé dans un jeu vidéo.
J'en fais trop ? Non, du tout. Alors vite, filez y jouer, si ce n'est pas déjà le cas !