Un jeu pour les défenseurs du jeu vidéo sous forme d'art. (Review à lire avec l'accent bobo parisien).

Indé artistique


The Wanderer : Frankenstein's Creature est développé par LaBelleGames, un studio français. C'est son deuxième jeu, après Eugenics, très peu connu (11 évaluations Steam à l'heure où j'écris ces lignes).

The Wanderer n'est pas beaucoup plus connu, avec un poil plus de 200 notes sur Steam. Pourtant, il a été adapté sur pas mal de supports : iPhone, PC et Mac en 2019, puis Android, PS4, PS5, Xbox et Switch en 2020. Partout quoi.


Ce n'est pas étonnant : on est ici en présence d'un jeu arty, de ceux qui propulsent le jeu vidéo au rang d'œuvre d'art. Ou qui prétendent le faire. À l'édition, on a d'ailleurs Arte.

Une adaptation libre du roman de Mary Shelley


Le jeu se base donc sur Frankenstein ou le Prométhée moderne de Mary Shelley, dont 2019 salue le bicentenaire du livre (oui, à un ou deux ans près).

La Créature se réveille. Le décor est totalement blanc. Peu à peu, le cadre se pose, les couleurs se fixent. On découvre alors une direction artistique absolument superbe, faite de décors peints à la main, aux formes aquarelles.


Au niveau du gameplay, en revanche, pas grand-chose. En tout cas, strictement rien de nouveau. Mais ce n'est pas le propos. The Wanderer nous demande de l'introspection, de l'empathie pour cette créature que nous incarnons.

Court, mais assez immersif


Il ne faut que deux bonnes heures pour venir à bout de The Wanderer : Frankenstein's Creature. Aucune difficulté, juste une succession de situations, dans les pas de cette Créature qui se demande bien ce qu'elle fout là.

Toutefois, le propos se basant sur un livre sorti il y a deux siècles peut créer certains décalages, notamment par rapport à la religion. La première partie du jeu est très cul-béni. Un côté religieux contrebalancé par la connerie de ces personnes qui ne font que repousser la Créature car ils ne la connaissent pas. J'y vois le principe de la religion : lui faire dire ce que l'on veut tant que cela va dans notre sens, mais le jeu pourrait également permettre à d'autres personnes, non athées, d'y voir le contraire. Bref, c'est un peu bancal à mes yeux.


Pour le reste, on finit par s'attacher à cette créature, mais l'aventure étant très courte, on ne s'immerge jamais totalement. Heureusement, les tableaux visuels que nous propose le jeu restent un régal, le tout soutenu par la bande son qui colle bien à l'ambiance déprimée du titre.

Deux heures, cela peut sembler court, mais la fin n'est pas une frustration. Le jeu a dit tout ce qu'il avait à dire, ce qui révèle ce qu'il est : un truc arty, pas vraiment un jeu finalement, juste quelque chose entre les deux.

Souvent, ce genre de jeu m'emmerde profondément. S'écouter parler ou se renifler le cul, très peu pour moi. Mais là, je n'ai pas envie d'être vulgaire. Le jeu ne l'est pas, et surtout il ne s'impose pas au joueur, contrairement à beaucoup de jeux du genre qui se regardent le nombril sans jamais s'intéresser à leur public.


The Wanderer : Frankenstein's Creature sur Steam Deck


Le jeu n'était absolument pas connu, il n'a pas été testé. Je vous confirme donc qu'il tourne comme une horolge sur la console.









Sympathique

The Wanderer : Frankenstein's Creature

The Wanderer : Frankenstein's Creature est un jeu d'auteur, de l'indé jusqu'au bout. Il est court et met son gameplay de côté au profit de son scénario, voir de son message.

La note : 3/6 (Sympathique)