Chroniqué par Nicolas Gilles
Un conte écologique anti-chasseur aussi léger qu'une enclume, ça vous dit ?Encore un jeu mobile
The Deer God est d'abord sorti sur PC en 2015. Il sera adapté sur un grand nombre de supports, dont la Switch en 2017.
Le développeur, Crescent Moon Games, est visiblement spécialisé dans le développement de jeux mobiles, avec pas mal d'adaptation sur Steam et consoles.
Rédemption bidon
Le début du jeu vous met dans la peau d'un chasseur. Alors qu'il est en train de boire une bonne bière au coin du feu avec son autre pote chasseur, il découvre une biche et son faon. Pan, pan ! Deux en moins.
L'image fantasmée et grotesque du gros con de chasseur. Tant qu'on est dans le conte, on va en rajouter une couche : il se fait dévorer par les loups et se transforme en... cerf. Et en route pour la rédemption.
C'est lourd, stéréotypé et rapide. Bref, totalement bidon. Difficile d'entrer dans l'aventure après une introduction pareille.
La chasse, ce n'est pas mon truc, mais là, on est complètement à côté de la plaque.
La risée de la forêt
Pour continuer avec les incohérences, on se retrouve à manier un faon qui va peu à peu grandir au gré des jours passés. À chaque fois que vous allez mourir (et vous allez mourir souvent), vous renaîtrez en tant que faon.
Car cela ne sera pas de tout repos : vous êtes la honte de la forêt. Enfin, il faut croire puisque même les tortues et les grenouilles vont vous attaquer. Ils doivent sentir que vous êtes un gros con de chasseur.
Vous pouvez les bouriner à votre tour (après tout, vous êtes un chasseur), ou pas. C'est à vous de voir. Mais cela se ressent sur votre dose de karma. Irez vers le côté clair ou le côté obscur de la force ?
Level design ? Quel level design ?
Deer God fait un mix entre le jeu contemplatif et l'endless runner.
Le côté contemplatif est plutôt réussi (oui, enfin un point positif !). Le pixel art mis en place est classique, mais les différents effets de parallaxe et de lumière donnent du relief à l'ensemble.
Mais c'est bien le seul point fort du jeu. Pour le reste, le level design est d'une nullité affligeante. On se déplace à droite, on saute, on évite les pics, on meurt, on recommence à un check point bien trop loin, on fonce vers la droite... on .... ZZZzzz.
Pardon, je jouais à Deer God.
Vous disposez de trois jauges : une pour la vie, une pour la faim, et une dernière pour la puissance. Cela vous incite à ne pas foncer tête baissée et d'économiser vos forces.
Cela surtout contre les boss, dont certains sont particulièrement coriaces et constituent des murs de difficulté à franchir, afin de prouver que vous êtes un true gamer, un vrai, avec un tatouage Space Invaders sur l'épaule gauche.
Trois heures à tuer
Il faut environ trois à cinq heures pour en voir le bout. Des heures à faire tout le temps la même chose : foncer vers la droite, discuter, débloquer le passage, etc.
Trois heures, c'est court. Pourtant, vous trouverez le temps bien long. J'ai lu çà et là que c'étaient des moments de détente. Mais courir sans réel but vers la droite en évitant les aigles, les crapauds et les blaireaux de vous attaquer, ce n'est pas ce que je considère comme un truc qui détend.