Chroniqué par Nicolas Gilles
Une expérience courte, rapide, et carrément bien foutue.Jeu court, idée longue
On doit Storyteller à Daniel Benmergui, un développeur argentin qui a fait ses armes en tant que directeur du développement chez Gameloft. Il se tourne ensuite vers le jeu indépendant, beaucoup plus économe humainement... et certainement également plus sain.
Le principe du jeu nait en 2008, sous forme d'un mini-jeu. Entre temps, notre homme se fait un nom avec des jeux arty comme I Wish I Were the Moon ou encore Today i Die.
Le Storyteller version finale arrive en 2023. Il aura fallu du temps, mais cela mérite l'attente.
Un puzzle game à histoires
Le principe est assez tonnant : à priori, vous devez raconter une histoire. Mais trouver les bonnes situations avec les bons personnages relève plus du jeu de réflexion.
Tout commence par un titre, qui correspond à la description du niveau et à un indice sur ce que vous devez faire. Rien de plus.
À vous ensuite de placer le décor et les différents personnages afin de réaliser l'histoire.
Par exemple : "Adam est seul, trouve l'amour, et meurt heureux". Vous avez trois vignettes : une où il est tout seul, une où il est avec Eve, et une où Eve pleure devant sa tombe. Gagné ! Niveau suivant.
En fonction des situations passées, les personnages prennent des poses différentes ou pensent différemment. Tout bouge en fonction de vos placements. C'est tout simple, mais assez vertigineux tant certaines situations peuvent avoir des dizaines, voir des centaines de cas différents ! Et c'est là tout l'intérêt de Storyteller : être à la fois simple et très riche.
Mieux que ça : certains niveaux, une fois terminé, changent dans leur dénomination et vous demandent un déroulement différent !
Ce n'est pas forcément très difficile, il suffit de penser correctement, avec le cerveau qui se met dans le bon mode. Cela demande un peu d'entrainement et, parfois, l'énoncé ne parle pas, mais c'est assez rare.
On prend donc les niveaux comme des petits bonbons dans lesquels on se fait plaisir pour des cessions de jeu très courtes.
Court, mais suffisant
Il faut deux à trois heures pour voir le bout de Storyteller. Cela peut sembler court, mais c'est suffisant, le jeu ayant énoncé tout ce qu'il avait à dire.
D'ailleurs, il m'a fallu pas mal de temps pour le terminer, je suis loin de l'avoir fait d'une traite. J'ai préféré le faire par courtes cessions. Cela se joue très rapidement, chacun des 14 chapitres propose quatre à cinq histoires, cela permet donc de faire très régulièrement une petite pause, si bien que le jeu ne m'a pas paru si court que cela.
Storyteller sur Steam Deck
Le jeu est mentionné comme totalement compatible... et c'est le cas. Il fonctionne parfaitement, et son côté portable sied parfaitement à la Steam Deck.