Chroniqué par Nicolas Gilles
Quand Tango Gameworks sort du monde des survival horror, ça donne un jeu à monde ouvert qui manque un peu de patate.Du survival horror au jeu de fantômes
Tango Gameworks a été créé en 2010 par Shinji Mikami, l'un des illustres auteurs de Resident Evil et autres Dino Crisis.
On attendait le studio au tournant, et cela a donné deux épisodes de The Evil Within, plutôt agréables à jouer.
Ghostwire Tokyo propose quelque chose de bien différent, et sort du monde du survival horror auquel le nom de Mikami est peut-être un peu trop lié.
Pouvoir occultes
Vous incarnez Akito, un jeune garçon qui va avoir un accident de moto dans les rues de Shibuya. Il va se retrouver dans un monde où l'humanité s'est évaporée : il ne reste plus que leurs vêtements !
À la place sont apparus des fantômes, ou des démons, et plutôt pas du tout bien intentionnés à votre égard. Heureusement, un personnage bizarre (un esprit ?) nommé KK (oui, ça fait bizarre, le jeu étant doublé en français), vient vous prêter main forte en vous prêtant ses pouvoirs.
Et ces pouvoirs, c'est le centre du jeu. Ici, pas d'arme, mais des pouvoirs psychiques basés sur les éléments que vous allez pouvoir utiliser pour pulvériser vos adversaires. Le feu, le vent et l'eau sont donc de la partie, mais il n'est pas vraiment question de les utiliser spécifiquement, ce qui aurait pu donner un côté plus tactique aux combats.
Vous récupérez des munitions en frappant des objets brillants qui se trouvent un peu partout en suspention, de la poubelle à la voiture en passant par l'aspirateur ou l'exctincteur. Et vous aurez à le faire régulièrement, car vos réserves de munitions sont bien minces.
Rien à avoir avec le manque de balles de l'un des premiers Resident Evil, mais plutôt un jeu d'action où on se retrouve un peu trop souvent à sec. Frustrant, certes, mais cela ajouter un peu de dynamisme et de tension à l'ensemble.
Folklore nippon
Le point fort de Ghostwire Tokyo, c'est qu'il nous plonge dans les différents quartiers de ville nippone qui prêt son nom au titre du jeu. Les amateurs seront aux anges, les autres pourront faire un semblant de tourisme entre deux yokais.
Yokais ? Oui, le jeu fourmille de termes spécifiques propres à la légende japonaise souvent peuplée de fantômes (des yokais justement). De quoi parfaire un peu sa culture du genre... un peu comme lorsque l'on découvre pour la première certains films de Miyazaki, Princesse Mononoke en tête.
Un open world un peu creux
Ghostwire Tokyo se présente comme un open world dirigiste. Finalement, le côté monde ouvert ne compte que pour les missions secondaires qui sont des dizaines et des dizaines, et que j'ai fini par mettre de côté pour me concentrer sur l'histoire principale tant elles sont anecdotiques, même si elles proposent régulièrement une petite dose d'humour bienvenu.
Pour le reste, on a un jeu qui peine à trouver son rythme et où le plaisir d'exploration est plus limité que l'on pourrait le penser.
Reste une aventure à la qualité narrative très moyenne, mais qui a le mérite de se suivre sans peiner.
J'ai passé une bonne quinzaine d'heures avant de voir la fin de l'aventure, c'est assez court pour un monde ouvert, mais déjà presque trop long pour ce monde ouvert en particulier.
Ghostwire Tokyo sur Steam Deck
Le jeu tourne parfaitement bien sur Steam Deck... Mais la console crache ses tripes. Le jeu étant uniquement next gen, on a du mal à comparer le jeu avec la version PS5 ou sur un ordinateur de bureau axé gaming.
Cela se ressent surtout dans les rues de Tokyo dès que la pluie se met à tomber : on a alors une belle bouille de pixels.
En dehors de cela, l'ensemble est tout de même très jouable. Il ne faut juste pas être trop pointilleux sur le rendu graphique.