Chroniqué par Nicolas Gilles
Stalker, un jeu qui est entré depuis dans la légende. Une arlésienne du jeu vidéo qui va vous péter les dents.Une arlésienne du jeu vidéo
L'histoire du développement de Stalker Shadow of Chernobyl est pour le moins mouvementée.
Le jeu est sorti, sur PC exclusivement, en 2007. Mais son annonce remonte à... 2001. Autant dire que le studio de développement ukrainien derrière le jeu, GSC Game World a bien galéré avant de sortir son bébé.
Un calvaire qui s'est bien ressenti à la sortie du jeu : la voilure a été réduite, cela se sent clairement (il n'est par exemple plus possible de faire partie d'une faction). Mais ce sont surtout les nombreux bugs qui ont plombé les premières versions qui ont marqué la sortie de Stalker.
Heureusement, tout a été corrigé et la version que j'ai parcourue quelque 16 ans plus tard ne comportait pas de bugs.
Survivre au milieu des radiations
Le jeu se base très vaguement sur un livre d'Arcadi et Boris Strougatski qui s'appelle "Pique-nique au bord du chemin", ainsi que d'un film d'Andreï Tarkovski, Stalker.
Je dis très vaguement, parce que le scénario n'est clairement pas le point fort de Stalker : on se réveille amnésique et on doit découvrir ce qui a bien pu se passer. Intervient alors un côté science-fiction qui s'intègre parfaitement bien à cette ambiance si particulière où le monde a totalement changé suite à l'explosion du réacteur numéro 4 de la centrale de Tchernobyl.
On évolue donc dans un monde où la radiation est à surveiller constamment et où les différentes factions ne sont pas forcément vos copains. Mais pire que cela, il y a des sortes de zombies générés par les radiations qui, eux, vous attaqueront à vue. Et avec leurs armes. Oui, car s'ils ne savent plus parler, ils savent encore tirer !
Une simulation de Stormtrooper ?
Au niveau des tirs, justement, le jeu a utilisé une approche réaliste de la balistique... Comprenez par là que les balles ne vont pas nécessairement où l'on vise. Il y a un côté aléatoire en fonction de la pétoire utilisée.
Et durant une grande partie du jeu, les armes sont tellement approximatives dans leur visée que l'on se prend pour un Stormtrooper : on n'arrête pas de tirer, mais le mec en face reste debout. Et comme en plus les ennemis sont souvent bien résistants, vous risque de galérer.
Une difficulté dantesque
Car STALKER Shadow of Chernobyl, c'est avant tout un jeu qui se démarque par sa difficulté absolument dantesque.
Vous allez très rapidement identifier le bouton pour la sauvegarde rapide tant vous allez mourir. Des centaines et des centaines de fois. Mais peu à peu, on s'accroche et on progresse, puisque l'on peut sauvegarder quand on veut.
Le souci, c'est que cela pète complètement le rythme du jeu, car les temps de chargement sont généralement assez longs.
Il faut donc se motiver avant de tâter de Stalker, surtout que, finalement, sur la grosse quinzaine d'heures que le jeu va vous demander, vous allez criser votre race à chaque instant. Certaines phases sont bien entendu bien plus difficiles que d'autres, mais dans tous les cas, vous resterez sous-équipé, avec cet inventaire constamment plein et qui entretien un stress de tous les instants.
Stalker n'est donc pas un FPS classique, mais un jeu de survie. Vous êtes prévenu.
STALKER Shadow of Chernobyl sur Steam Deck
Le jeu est mentionné clairement comme incompatible avec la Steam Deck. Pourtant, j'ai pu y jouer sans problème.
Les différentes configurations de la communauté sont bien pratiques, et la première m'a immédiatement convenu. Elle émule le clavier et la souris : le stick gauche pour se déplacer et straffer tandis que le touchpad droit fait office de souris. Cela fonctionne particulièrement bien, c'est super précis (contrairement à ces putains de flingues de merde !).
En revanche, il faut un temps d'adaptation pour se rappeler à quel bouton correspond quelle touche, car pour le jeu, vous êtes au clavier souris. C'est par exemple assez chiant pour changer d'arme, mais on s'y fait.
Bref, on peut vraiment jouer à tout sur Steam Deck !