Shadow Warrior

Chroniqué par Nicolas Gilles

Aux côtés de Duke Nukem 3D, il y avait un jeu qui est resté dans l'ombre. Shadow Warrior revient sur le devant de la scène dans un jeu encore plus déjanté que le premier.

Le remake du Shadow Warrior sorti en 1997

À la base, Shadow Warrior est sorti en 1997. Développé par 3D Realms, il sort juste après le mythique Duke Nukem 3D. Il en reprend même le moteur graphique.

Le jeu a de belles originalités : le fait de jouer principalement au sabre et d'avoir un gameplay très rapide, fait jusque-là inconnu dans les doom-like, comme on les appelait à l'époque.


Mais cela ne suffit pas pour le graver dans le cœur des joueurs. C'est dommage, c'était vraiment un bon jeu, mais il manquait peut-être de l'originalité outrancière du Duke. Pas facile de passer après un tel monument de beauferie !

Car Shadow Warrior est un peu au Japon et au film de Yakuza ce que Duke Nukem était à l'amérique : un gros truc bien gras, bien con, bien gore, et qui ose tout.

Un truc inattendu

Alors du coup, voir un remake de ce jeu relativement oublié pointer le bout de ses pixels en 2012 a quelque chose d'étonnant.


Aux commandes, on a Flying Wild Hogs, qui n'a rien à voir avec 3D Realms. Ce ne sont donc pas les vieux de la vieille qui prennent le truc, mais une autre vision.

Et cela se ressent notamment dans le scénario, qui reprend seulement les personnages principaux de l'épisode originel (Lo Wang et Zilla notamment) et apporte un truc beaucoup plus travaillé.

Lo Wang est toujours un garde du corps sans scrupules. Cette fois, il va partager son corps avec Hoji, une espèce de démon qui va l'aider à trouver les trois parties d'un katana mythique qu'il doit récupérer pour son maître, Zilla. Sauf que bien entendu, ce n'est que le point de départ d'une aventure qui s'annonce riche en rebondissements.


Le scénario est couillon, mais on prend plaisir à le suivre. Le mieux, ce sont les réflexions des Lo Wang et ses échanges avec Hoji : tous deux sont assez bavards et les remarques sont connes à souhait. Cela renforce l'ambiance et donne à Shadow Warrior une patine que l'on ne trouve dans aucun autre titre, ou presque !

Fast FPS

Shadow Warrior propose un gameplay pas super commun : déjà, vous évoluez principalement au sabre, privilégiant les combats au corps à corps.

Vous avez également tout un arsenal qui va se débloquer au fur et à mesure, mais le sabre occupera certainement au moins 50% de votre temps de charcutage. C'est fun, jubilatoire et délicieusement gore.


Et surtout, c'est rapide. Lo Wang se déplace vite, très vite. On n'est pas au niveau d'un Doom Eternal, mais ça envoie tout de même de la patate bien comme il faut.

Au gré de votre aventure, vous récupérez de l'argent qui vous permettra de perfectionner vos armes, tandis que différents points vous permettront de débloquer de nouvelles aptitudes.

Un jeu pensé pour être joué au clavier

La maniabilité de Shadow Warrior est étonnante... Tout du moins quand on joue à la manette, ou sur Steam Deck, comme cela a été mon cas.


En effet, pour récupérer de la vie par exemple, il faut faire "gauche - gauche - gâchette gauche". Avec un stick analogique, c'est souvent galère, notamment quand on se retrouve avec 3% de vie et une horde de démon au cul.

Les gars de Flying Wild Hogs seraient des poulpes ou des mecs qui ne testent pas leurs jeux ? Rien de tout cela mon capitaine ! Simplement, ils jouent au clavier et à la souris. Et là, ça fonctionne nickel.

Bon, il faut un peu de pratique, mais une fois que l'on a intégré le truc, cela ne passe pas si mal à la manette.

Du gore et du mauvais goût

Shadow Warrior ne sera certainement pas du goût de tous... Mais il est clairement ce que, moi, j'aime : du mauvais goût, du gore et de l'action frénétique.

Les réflexions de Lo Wang sont un régal. Rien n'est épargné. Incarner un tel gros con est parfaitement jouissif : pas d'état d'âme, rien qu'un katana qui tranche tout ce qui bouge.

Le jeu popcorn par excellence... Enfin, pas si popcorn que cela puisqu'il faut tout de même une bonne quinzaine d'heures pour en voir le terme, ce qui est plus qu'honnête pour un FPS.

Shadow Warrior sur Steam Deck

Shadow Warrior tourne comme une horloge sur Steam Deck, c'est un vrai plaisir ! Il ne bouffe pas trop de ressources, ce qui préserve la batterie tout en proposant une réalisation qui fait plaisir à la rétine.

Côté maniabilité, le portage à la manette est parfait, en dehors des soucis connus de "gauche gauche + bouton" que j'ai évoqués plus haut, mais qui sont problématiques sur toutes les versions consoles du jeu.