Il y a des hommages qui ressemblent comme deux gouttes d'eau à des plagiats...

Hommage ou plagiat ?


Quand No Matters Studios annoncent leur premier jeu en 2015, aucun doute n'est possible : ce sont des fans de Shadow of the Colossus !

Tout dans le jeu n'est qu'un hommage au grand classique sorti sur Playstation 2 en 2006. Un peu trop peut-être, beaucoup trop même, au point que je n'ai jamais réussi à me sortir la comparaison de la tête.


À l'ombre du colosse


Mais la comparaison n'est pas forcément uniquement négative. Si vous avez joué à Shadow of the Colossus, vous vous souvenez certainement de vos cris, de vos hurlements, de votre rage contre ces #&*ù£ de développeurs de %$*£# avec leur caméra aux fraises et leur maniabilité à chier. Un truc à péter des manettes et défoncer sa télé. Non ce n'est pas du vécu. Mais presque.

Heureusement, les années ont passé, les devs ont appris à utiliser le stick droit pour manier correctement une caméra. Ainsi, la maniabilité de Praey for the Gods est certes classique, mais fonctionne parfaitement bien.

Toutefois, la frustration est toujours présente. Car il est toujours question de vaincre des boss géants. Du coup, quand on se casse la gueule ou quand on meurt, il faut recommencer le combat du début : trouver l'ouverture, grimper, se maintenir, tenir, frapper au bon endroit, et cela jusqu'à ce que le boss soit vaincu.


Autant dire que c'est beaucoup plus facile à qu'à faire... mais cela fait partie du plaisir de jeu. D'autant qu'ici, la difficulté est réglable. Ouf.

Quelques ajouts, parce qu'il en faut bien


Pour varier les plaisirs, No Matters Studios a intégré de nouveaux éléments de gameplay chopés çà et là. On note principalement un grappin (parce qu'un jeu vidéo en 2021 sans grappin ça le fait trop pas), et une paravoile, parce que Zelda Breath of the Wild, c'était quand même vachement bien.

De plus, pour vaincre les boss, il y a beaucoup de dalles à actionner. Les mécaniques se libèrent donc assez régulièrement de leur modèle... mais reste sur des mécaniques de l'époque, avec des phases timées qui me foutent tellement en rogne.


L'ajout le plus maladroit, à mes yeux, est le côté survie : un peu comme dans un Monster Hunter, il faut gérer sa faim, et même le froid. Comme si on n'avait que ça à foutre quand on se bat contre des trucs gros comme des immeubles. Heureusement, le mode facile permet de s'affranchir de toutes ces conneries. Non, je n'aime pas les jeux de survie, et je fais ce que je veux. Noméoh.

Il manque quelque chose


On retrouve la plupart des éléments qui ont fait la renommée de Shadow of the Colossus : tracer son chemin pour trouver le colosse, identifier ses points faibles, trouver comment les atteindre, le vaincre, et passer au suivant.

Cela fonctionne vraiment bien : on retrouve le frisson à chaque découverte de nouvel adversaire, et l'exploration est plutôt facilitée, avec une maniabilité héritée de Zelda Breath of the Wild qui ne fait finalement que prolonger ce que l'on trouvait dans Shadow of the Colossus. Encore lui.


Côté design, les adversaires sont également très réussis, tant dans leur design que de la façon de les aborder.

Mais il manque cette profondeur, cette âme de l'original. Déjà, le questionnement sur la violence, sur le "jusqu'où irais-je par amour ?". Parce que ces colosses, ils ne t'ont rien fait, non ?

Ici, on est sur une mythologie viking : on rentre dans le lard, on défonce tout pour sauver l'univers qui est pris dans la neige et, ben, heu, voilà quoi. Forcément, ça manque un peu de grandeur et de profondeur.


Après, les cinq heures que demandent les huit boss à être dépecés fonctionne, pour peu que l'on aime la recette.

Praey for the Gods sur Steam Deck


Le jeu est mentionné comme parfaitement compatible et c'est le cas. L'ensemble tourne parfaitement bien, sans ralentissement.





Sympathique

Praey for the Gods

Praey for the Gods est beaucoup trop proche de Shadow of the Colossus, au point que l'on aurait préféré un remake avec cette maniabilité qui fonctionne enfin correctement. Mais pour ceux qui vouent un culte à ce jeu mythique, ça se laisse bien tenter.

La note : 3/6 (Sympathique)