Chroniqué par Nicolas Gilles
J'avais beaucoup aimé Until Dawn. Voir son dévelopeur, Supermassive Games, revenir avec un jeu de la même recette sous l'égide de 2K Game (et donc avec un gros budget), cela donnait foutrement envie !La suite spirituelle de Until Dawn
J'avais tout particulièrement adoré Until Dawn, sorti en 2015, un jeu qui suintait le cinoche des année 80 et 90 et qui se jouait avec un pot de popcorn à portée de main.
The Quarry reprend d'ailleurs la plupart des éléments de gameplay de Until Dawn, y compris les défauts qui m'avaient déjà fait pester à l'époque... Et c'est vraiment dommage, car niveau gameplay, rien n'a changé, ou presque.
La mise en scène est bien flippante.
Enfin si, on peut maintenant assouplir les choses : il est maintenant possible de définir le délai des QTE, voir même de les annuler. C'est notamment bien pratique lorsque l'on y joue à deux.
J'y joue avec ma femme, et du coup, on aime bien prendre le temps pour faire nos choix. Le fait d'être pressé n'ajoute strictement rien : la pression et le frisson sont dûs aux choix et à l'ambiance, pas au fait de devoir prendre rapidement une décision. Au contraire même, c'est un défaut puisque le jeu aurait alors été pensé pour être joué seul.
Mais c'est comme un film d'horreur, c'est toujours mieux de regarder à plusieurs non ? De ce côté, les progrès de configuration de The Quarry sont particulièrement appréciables.
Un vrai film !
Bienvenue dans les bois : un scénario qui fonctionne
The Quarry est un jeu narratif. Son gameplay est peut être très moyen voir d'un autre âge, cela ne pose finalement pas de soucis puisque son point fort, celui qui efface tout, c'est son scénario... et son ambiance.
Dans la veine des teen movies et autres slashers, le jeu vous met dans la peau de jeunes moniteurs de colonie de vacances dans un coin paumé au fin fond de l'Amérique rurale, le camp d’Hackett’s Quarry. D'abord au début des vacances où Laura et Max, arrivés une journée en avance, vont croiser un flic aux réactions plutôt bizarres.
On fait ensuite un bon en avant de deux mois. C'est la fin des vacances et les moniteurs vont revenir chez eux. Le truc, c'est que l'un d'entre eux, Jacob, ne l'entend pas de cette oreille. Fraîchement plaqué par Emma, il compte bien prolonger le séjour d'une nuit histoire de démontrer démontrer à la donzelle de son coeur que ses sentiments vont au delà de l'amourette d'été.
Il faudra faire des choix... qui peuvent mener à la mort de l'un des protagonistes.
Et forcément, la nuit va être longue. Très longue.
Dès les premières minutes, on est dans le bain. On a également le plaisir de découvrir des personnages joués par de réels acteurs plutôt connus : David Arquette incarne Chris, le chef du camp ; Ted Raimi incarne un flic bizarre, et pas mal d'autres actrices et acteurs que je ne connaissais pas, mais qui apportent clairement de l'épaisseur au jeu : ce n'est pas rigide, c'est vivant.
L'ambiance est la mise en scène sont dignes d'un film de genre. La gestion du son est également parfaite et pensée juste pour vous faire flipper ou frissonner.
Un joli petit camp au fond des bois...
Quant au scénario, c'est une déclaration d'amour au genre, qui sait faire des clins d'oeils sans tomber dans le téléguidé. De plus, si certains aspects de l'histoire son faciles à anticiper, il y en a beaucoup d'autres que je n'ai pas vus venir.
Tout le monde peut mourrir. Ou pas.
Dans The Quarry, tout le monde peut mourrir. Mais vos choix peuvent également les sauver !
Le soucis, c'est que vous ne saurez rien à l'avance de vos choix avant de les avoir testés. Autant dire que pour terminer le jeu en sauvant tout le monde du premier coup, il faut utiliser une soluce, car certains choix sont particulièrement alambiqués.
Oh !
Toi tu vis, toi tu vis, toi tu meurs
Oui, les développeurs se sont visiblement souvent pris pour Dewey de la série Malcolm. Car le gros point noir de Until Dawn est malheureusement préservé dans The Quarry : il n'est pas possible de revenir en arrière.
Si dans certains jeux comme Heavy Rain c'était voulu, cela était très largement compensé par un arbre scénaristique qui pouvait changer l'aventure du tout au tout d'une partie à l'autre, ce n'est absolument pas le cas pour le jeu qui nous intéresse ici.
Non, dans The Quarry, le scénario est global, seuls les protagonistes peuvent vivre ou mourrir, mais cela n'influencera que très peu le déroulement de l'histoire. Ce n'est pas un problème, pas du tout. Simplement, un QTE manqué ou un choix malheureux - et RIEN ne vous l'indiquera préalablement - peut conduire à la mort d'un personnage. Et tant pis si vous l'aimiez bien.
Tant pis pour votre petit coeur fragile...
L'aventure dure une dizaine d'heures. On peut recommencer les scénarios une fois l'histoire terminée une première fois. Mais a-t-on envie de regarder à nouveau un film d'horreur que l'on vient de visionner ? En tout cas, ce n'est pas du tout ma façon de faire.
Une édition spéciale à la con
On peut terminer sur une autre note négative : l'édition spéciale. Cette dernière débloque directement un mode qui vous octroie trois vies, et vous permet de revenir en arrière. Payer un jeu 70 € à sa sortie n'est pas assez cher, on prend le modèle des jeux mobiles qui en demandent toujours plus.
Sauf que les jeux mobiles se basent sur un modèle de gratuité à la base. Bref, un élément décevant de plus pour The Quarry.
Que serait un film d'horreur sans un feu de camp ?
Elle va vous accompagner tout au long de l'aventure... Mais qui est-elle ?
Coucou !