Chroniqué par Nicolas Gilles
Parfois, il ne faut pas toucher à nos souvenirs...ça parle aux vieux cons comme moi
Nord et Sud, c'est un double combo de nostalgie.
D'un côté, on a une bande dessinée, Les Tuniques Bleues de Cauvin, Salvérius et Lambil qui ont bercé notre enfance.
De l'autre, on a un jeu sorti en 1991 sur micro, principalement Atari ST et Amiga, mais aussi sur CPC ou Spectrum, et même sur NES.
Deux monstres qui ont bercé nos jeunes années - tout du moins si vous aviez au moins une dizaine de printemps à l'aube des années 90.
Et c'est difficile de toucher à nos souvenirs... parce que les souvenirs n'ont parfois pas grand-chose à voir avec la réalité.
Bousiller nos souvenirs
Oui, en tant que vieux briscard du jeu vidéo, on se dit souvent : "putain, mais carrément que c'était mieux avant !". Et de se souvenir de nos heures bénies à découvrir les jeux vidéo... quitte à prendre des bouses pour des légendes.
Que l'on soit bien clair : Nord et Sud dans sa version Amiga ou Atari ST a clairement marqué son temps. C'était un jeu précurseur qui a surpris tous ceux qui l'ont découvert à l'époque.
Mais comme tous les précurseurs, il y a treize douzaines de jeux qui sont passés depuis, pour en reprendre le principe et le moderniser, l'étoffer, le densifier.
Au final, Nord et Sud, avec sa seule et unique carte et ses combats approximatifs, fait bien passéiste.
Un remaster à l'identique
Nord et Sud sur Switch est la copie conforme de l'épisode originel. Seule la réalisation change et se voit remise au goût du jour... avec un tout petit budget, et cela se sent.
Le jeu se déroule en trois phases.
Dans la première, vous placez vos armées sur la carte des États-Unis (oui, le jeu parle de la guerre de sécession américaine, mais j'imagine que vous le savez déjà). Le but est de posséder le plus de territoires.
L'argent reste le nerf de la guerre, il faut donc en récupérer en étant majoriaire, mais également en récupérant un port (qui vous donne des renforts gratuitement) ou en possédant des gares (où le train vous donne de l'argent).
Si un adversaire tente de vous piquer une gare, cela donne un jeu en FPS que l'on n'avait pas à l'époque, mais qui est très limité, notamment dans sa maniabilité.
Si on tente d'intercepter l'un de vos trains, même chose, en plus simple : vous êtes sur le train et ne pouvez que viser et tirer.
Enfin, pour piquer un territoire, il faut faire s'affronter les armées dans une phase orientée action. Et là, c'est très approximatif et fout en l'air une bonne partie du côté stratégique du mode de jeu principal.
Et tout cela en quatre campagnes, toujours sur la même carte, si bien qu'il ne faut que quelques heures pour en voir le bout. Et l'envie de recommencer ? À l'époque, on n'avait que deux à trois jeux par an. Mais en 2020 ? On l'oublie vite pour en essayer un autre.
Autres temps, autres mœurs.