The Banner Saga

Chroniqué par Nicolas Gilles

La Switch connait de nombreuses adaptations de titres qui ont parfois quelques années. L'occasion de (re)découvrir quelques pépites, dont The Banner Saga fait clairement partie.

Une campagne Kickstarter

The Banner Saga est issu d'une campagne Kickstarter. La promesse, c'était un RPG avec un fond scénaristique fort dans un univers nordique fantasmé et un déroulement mature, et pas forcément évident.

20 000 personnes ont répondu présentes, permettant à Stoic Studios de récolter quelques 700 000 dollars. Pas mal pour un studio composé de... trois personnes. Oui, c'était la belle époque du financement participatif pour les jeux vidéo, une bulle qui va exploser quelques années plus tard, après trop de projets foirés (ou foireux).


Mais trois personnes issues des studios Bioware, et qui ont à leur actif un certain Star Wars KOTOR. Classe quoi. C'est vrai que cela donne envie.

La campagne Kickstarter est lancée en 2012, le jeu sort en 2014. Cela sera finalement une trilogie dont le dernier épisode sortira en 2018.

La série est adaptée sur Nintendo Switch en 2018, permettant aux joueurs comme moi qui ne jouent pas sur PC de s'essayer ce jeu à la si belle réputation.

Un Tactical RPG avec un scénario chiadé

Stoic Studios est peut être composé d'anciens de Bioware, The Banner Saga n'a pas grand chose à voir avec les productions du mythique studio. Tant mieux, cela lui donne une vraie personnalité.

Ici, le scénario est profond, et aussi rugueux que ses personnages. Il faut un peu de temps pour apprivoiser cette façon de parler - d'autant que la version française n'est pas un modèle du genre, même si la traduction a dû être très compliquée tant la VO est complexe.

En bref : niveau ambiance, c'est carton plein.

Un super scénario, mais un côté TRPG pas folichon

Le point fort de The Banner Saga, c'est clairement son scénario et son déroulement. Je vous laisse découvrir l'histoire pour ne pas vous spoiler.

En revanche, côté TRPG, c'est moins top, sans toutefois être honteux. Simplement, c'est assez approximatif, et on sent le côté artisanal du jeu.

C'est donc du tactical RPG, avec un déroulement au tour par tour. Le côté combat est mis en avant au détriment du placement : ici pas de coup dans le dos, pas de bonus quand on est en hauteur, etc.


Par contre, on a de l'armure et de la force, cette dernière servant également de vie. Et c'est là que c'est ingénieux : on frappe à hauteur de sa force. Donc quand on est affaibli, on a moins de force, on frappe donc moins fort.

De plus, le bouclier protège bien entendu la force (qui, je le rappelle sert de vie). C'est donc bien foutu, et cela change des jeux du genre.

En revanche, les coups spéciaux ne sont pas très clairs, et l'ensemble du terrain n'est pas toujours très simple à lire.

Musicalement impressionnant

Je parle rarement de la musique dans mes chroniques, mais là, c'est un passage obligatoire.

Il suffit de voir dérouler le générique de fin pour comprendre : l'accent a été profondément mis sur les musiques.

Ici, rien d'électronique, c'est un vrai orchestre, avec de superbes compositions qui nous plongent au coeur de monde viking de The Banner Saga.


Les musiques sont magnifiques, épiques. Elles sont sorties en album et méritent un coup d'oreille en détail, que l'on aime les jeux vidéo ou non.

Impitoyable

J'avais peur que The Banner Saga soit trop difficile pour moi. Heureusement, les différentes mises à jour du jeu ont apporté un mode facile qui le met à ma portée.

Mais là où le jeu est impitoyable, c'est au niveau de son déroulement : vous n'arrêtez pas de faire des choix. Des simples, des anodins, des qui vous semblent sans portée... Et toujours, vous allez devoir faire face à des dilemmes.

The Banner Saga est dur, très dur. Il fait pas mal penser à un Game of Throne dans son déroulement : les personnages - tous - peuvent mourrir.

Autant dire que vous allez devoir relancer régulièrement des anciennes sauvegardes pour ne pas perdre certaines protagonistes... Mais vous n'arriverez jamais à sauver tout le monde. Vous êtes prévenu.