Chroniqué par Nicolas Gilles
Il y a des jeux qui ne paient pas de mine, mais qui se révèlent diaboliques lorsque l'on se penche un peu dessus.Ne vous fiez pas aux appâts rances
Il n'y a qu'à regarder les quelques copies d'écran du jeu qui illustrent cet article pour s'en rendre compte : Membrane est moche. Il est même très moche.
Sa direction artistique rappelle une sorte de Beavis & Butthead qui aurait bouffé du South Park. Bref, ça pique les yeux.
La direction artistique est... surprenante.
Au moins ici, on ne pourra pas dire que c'est la réalisation qui permet au jeu d'être bien noté.
L'avantage, c'est que c'est très lisible. Et puis à la longue, on s'y habitue, et on en vient même à apprécier ce dépouillement crado visiblement totalement assumé par le développeur, Perfect Hat.
Un puzzle à plusieurs solutions
Dans Membrane, le but est simple : dans chaque tableau, vous devez atteindre la porte de sortie. Classique pour un puzzle game.
Vous allez explorer chaque partie du corps.
Sauf que pour passer, vous disposez d'outils plutôt limités. Vous pouvez sauter bien sûr, mais vous avez surtout deux types de tirs. Vous pouvez les orienter en appuyant sur une gâchette puis en utilisant le stick pour viser.
Le premier type de tir vous permet de lancer des blocs qui se collent les uns aux autre pour fabriquer des ponts ou des échelles.
Le second permet de désintégrer les blocs... Car ces derniers sont en quantité limitée.
Visuellement très épuré, mais également très lisible.
Les lois de la physique font que la solution n'est pas si simple
Vous avez donc généralement plusieurs solutions pour terminer un niveau. Mais les mécaniques sont généralement les mêmes : utiliser vos blocs pour construire des structures qui vous permettront de passer.
Toutefois, vos blocs ont un poids, ce qui fait que vos ponts ne peuvent pas forcément faire la longueur que vous voulez.
Pire que ça : certains éléments bougent, et dans ce cas les lois de la pesanteur risquent de bien vous pourrir la vie ! Mais c'est tout le charme de Membrane. On accroche ou on n'accroche pas.
Certaines parties vont vous demander du doigté, et pas seulement de la réflexion.
De plus, chaque niveau compte deux artefacts bonus à trouver. Vous n'êtes pas obligé de les prendre, mais tous les complétistes ne manqueront pas de se compliquer la vie pour les récupérer.
Les niveaux sont courts, mais on reste régulièrement sans rien faire, juste pour réfléchir sur le "comment je vais faire pour passer, purée !!!". On réfléchis, puis on tente de mettre en place la solution. Et ça marche plutôt très bien.