Chroniqué par Nicolas Gilles
Kingdom Come Deliverance vous propose de plonger dans le Moyen-Âge européen, cette fois sans dragon ni magie, mais plutôt au tréfonds de l'Histoire, avec un grand H.Un jeu qui respecte scrupuleusement la véracité historique
Lancer une partie de Kingdom Come Deliverance, c'est plonger au coeur du XVème siècle, en 1403 plus exactement. Le tout se passe en Bavière, et respecte parfaitement l'époque qui est ici dépeinte avec un sacré paquet de détails.
Lancé via un Kickstarter en 2014, c'est d'ailleurs cette véracité historique et ce côté RPG old school qui ont fait le succès du jeu auprès d'une certaine catégorie de joueurs.
L'ambiance moyenageuse est très bien rendue.
Un jeu qui joue la carte du RPG pur jus
Que ceux qui veulent de l'action et de l'héroïsme passent leur chemin, Kingdom Come Deliverance n'est pas fait pour eux.
Ici, on est en présence d'un jeu au cheminement lent, où les dialogues sont nombreux et où la liberté est de mise. Pour chaque mission, il y a toujours plusieurs façons de s'y prendre... Et la violence ne sera pas forcément la plus facile ni la plus simple !
On incarne un jeune garçon, et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'on ne fait pas ce que l'on veut. On atteint très vite ses limites, et ce dès le début du jeu où se battre contre un villageois ne vous fera que prendre inutilement des bleus. On apprend dans la douleur que chaque avancée dans le jeu ne se fera pas facilement.
La réalité historique est scrupuleusement respectée.
On développe ses compétences en les pratiquant. Ainsi, plus vous utiliserez votre épée, mieux vous la maitriserez. Logique. De plus, l'arbre de compétence est énorme, et vous permet de modeler un personne totalement à votre mesure.
Un jeu visuellement... bizarre
Oui, bizarre, car on oscille entre le "wouah, c'est vraiment chouette" quand on voit les villages, l'architecture et les forêts, et le "pffff, bienvenue sur Playstation 2" quand on voit certains personnages, les intérieurs et certains décors.
Sinon oui, on retrouve bien le côté old school que certains attendaient, avec des personnages qui ont un sacré ballet dans le cul, un cheval qui se conduit comme une voiture avec un pneu crevé et le fait qu'une brindille vous bloque le chemin.
Les baston sont à l'image du jeu : techniques, exigentes, mais un peu bancales.
Oui, malheureusement, dans Kingdom Come Deliverance old school veut dire rétrograde, et c'est particulièrement frustrant.
Un jeu blindé de bugs
Déjà, dès le lancement du jeu, j'ai du me taper 28 Go de mises à jour. Dans le genre jeu pas terminé, je crois que c'est le plus flagrant que j'ai pu croiser sur PS4.
Et même avec cet énorme patch, le jeu est complètement buggé. Plantages, langues qui s'inversent, son coupé, autant de bugs qui ôtent la confiance dans le jeu... D'autant que l'on ne peut même pas sauvegarder quand on veut.
Un jeu qui fait tout pour que l'on n'y joue pas
Kingdom Come Deliverance est un jeu sans concession, âpre et difficile. Le soucis, c'est qu'avec tous ses soucis techniques, on a plus tôt fait de pester contre les développeurs que contre soi-même.
Les combats sont brouillons à souhait - même si le fait de repomper le gameplay de For Honor n'était pas une mauvaise idée, et crocheter une serrure vous fera frôler la crise de nerfs plus d'une fois.
Sans parler du fait que le jeu dispose de sauvegardes automatiques très très très espacées et que l'on ne peut sauvegarder manuellement qu'en utilisant certains items.
On ne peut donc pas sauvegarder quand on veut ! Bienvenue dans les années 1990 on vous dit...
Cela pourra plaire à ceux qui aiment le challenge et les jeux difficile (et recommencer plein plein de fois la même chose). De mon côté, j'en veux aux développeurs de ne pas me permettre de profiter de leur jeu.
Un jeu que l'on adore ou que l'on déteste. Moi je déteste
Et pourtant, ce n'est pas faute d'avoir essayé de l'aimer ce putain de jeu !
Tout est sujet à galère, des temps de chargement incroyablement longs et l'impossibilité de sauvegarder souvent, quand on veut, viennent briser le plaisir de jeu, le plaisir d'essayer et de découvrir un jeu dont le scénario et les personnages sont pourtant très travaillés.
Bref, c'est réaliste, mais ce n'est pas ce que je demande à un jeu vidéo.