Cyberpunk 2077 se traîne une réputation sulfureuse de jeu buggé et injouable. On en oublie tout de même la qualité du jeu qu'il y a derrière.

Un jeu trop attendu... et une sortie catastrophique


Rarement de mémoire de joueur on aura assisté à une sortie de jeu aussi chaotique.

En parallèle du génialissime The Witcher 3, CD Projekt Red balance petit à petit des infos sur son gros projet : Cyberpunk 2077. On quitte la fantasy et Geralt de Rives pour un monde futuriste très sombre.

Une réalisation enfin à la hauteur !
Une réalisation enfin à la hauteur !

CD Projekt a certainement voulu faire trop vite. Car la sortie du jeu, bien que retardée d'avril à décembre 2020, va se révéler être un vrai cas d'école sur ce qu'il ne faut pas faire.

Jusque là, le studio est particulièrement apprécié et respecté. Mais la sortie de Cyberpunk 2077 va radicalement changer les choses. Cela paraissait pourtant impensable.

D'un côté, le jeu a été survendu par le département marketing, faisant des promesses qui ne sont pas tenues. De l'autre côté, on a des versions consoles proprement injouables, moches et catastrophiques tandis que sur PC, sa plateforme "native", le jeu accuse tout un paquet de bugs, dont certains totalement bloquants. Le jeu est même retiré du Playstation Store et remboursé, ce qui n'était jusque là jamais arrivé. La version PS4 du jeu est régulièrement bradée venrsion physique, ce qui permet à beaucoup de jouer au jeu pour pas très cher.

Glauque.
Glauque.

CD Projekt se verra même attaquer en justice par ses actionnaires qui se disent outrés par le fait de sortir un jeu aussi peu terminé (ce qui accessoirement ne leur rapporte pas assez d'argent). Pourtant, ils peuvent être contents, car les 316 millions de dollars qu'a coûté le développement ont été remboursés en... une journée.

Il faudra attendre février 2022 pour avoir un patch PS5 gratuit pour tous ceux qui ont la version PS4, et qui permettra jouer au jeu dans des conditions normales. De mon côté, j'ai ainsi pu terminer l'aventure en une petite quarantaine d'heures sans constater de gros bugs.

Rien à voir avec The Witcher


The Witcher 3 proposait un RPG particulièrement bien équilibré entre liberté et profondeur scénaristique. On aurait pu craindre de retrouver ce gameplay plaqué sur un jeu futuriste. Il n'en est rien, les deux jeux n'ont d'ailleurs pas grand chose de commun dans leur gameplay respectifs.

La mise en scène est excellente.
La mise en scène est excellente.

Déjà, dans Cyberpunk 2077, on est en vue subjective, avec un personnage que l'on modèle selon nos souhaits. Les choix sont nombreux et les personnages ont souvent vraiment la classe, au point qu'il est dommage d'avoir un jeu en vue subjective !

De plus, il n'y a quasiment pas ce côté découverte et exploration de The Witcher 3, puisque pratiquement tout se passe dans Night City. C'est plus restreint, et surtout, il n'y a pas grand intérêt à aller faire le touriste, ce n'est pas comme ça que les missions (même secondaires) se débloquent.

Sin City


Vous incarnez donc V, un personnage qui arrive dans la ville de Night City, située dans l'état libre de Californie. En 2077, la violence est omniprésente, et les megacorporations dominent une économie qui accentue la richesse des plus nantis et plonge dans la misère le reste de l'humanité.

Branleur.
Branleur.

La science et la technologie ont énormément évolué, et les implants sont monaie courante, si bien que vous pouvez vous rendre chez un spécialiste qui pourra vous installer ce que vous voulez. On les appelle les charcudoc... ça fait envie non ?

Du coup, on peut se faire greffer des lames, se doter d'un double saut ou encore améliorer ses capacités de piratage. Cela coûte cher, mais c'est particulièrement utile.

Keanu Reeves en gros connard. J'adore.


Arrivé en ville, vous devez réaliser quelques missions. Vous êtes un Merc, c'est à dire un mercenaire qui fait ce pour quoi il est payé.

Le sexe est omniprésent.
Le sexe est omniprésent.

Sauf que votre mission va mal se passer, et vous allez vous retrouver avec le construct de Johnny Silverhand, un guitariste de rock, terroriste anti corporations à ses heures, mort il y a cinquante ans... Et ce rocker, c'est Keanu Reeves (oui, Neo dans Matrix, pour le couillon du fond qui ne suit pas).

Le truc, c'est que le construct va vous grignoter l'esprit jusqu'à prendre possession de votre corps. Il va falloir trouver une solution. Et il n'y en a pas qu'une seule, le jeu proposant des embranchements, mais finalement pas autant que prévu. Ce n'est pas un soucis car l'ensemble est particulièrement bien ficelé.

Forcément, la cohabitation dans la tête de V ne sera pas de tout repos. Silverhand est un gros connard égocentrique, mais tellement fun !

Les gunfights aussi !
Les gunfights aussi !

Le jeu tourne donc beaucoup autour du monde du rock. Par exemple, tous les chapitres sont des titres de chansons. Moi qui adore le rock, c'était un vrai plaisir de découvrir les noms des nouveaux chapitres !

Tutti Frutti


Le système de jeu vous laisse la part belle à la customisation. Sans grande surprise, on a les approches frontale, à base de gros flingues, et discrète, à base d'armes blanches et de silence. Mais on a également le côté hacker : pirater des trucs permet de créer des diversions ou encore d'ouvrir des chemins jusque là inaccessibles.

Et c'est à vous de choisir cela dans votre arbre de compétences. Car forcément, vous ne pourrez pas tout prendre, les points de compétences étant drastiquement limités.

La conduite est plutôt moyenne. Heureusement, on peut se déléporter.
La conduite est plutôt moyenne. Heureusement, on peut se déléporter.

Vous modelez donc totalement votre personnage en fonction de vos goûts et de votre style de jeu... Même si manier un flingue restera toujours une valeur sûre.

Mais en fait, Cyberpunk 2077, c'est un super jeu !


Oubliez les conneries autour de la sortie du jeu, la grogne des joueurs, les promesses non tenues. Cyberpunk 2077 est un super jeu une fois qu'il est patché !

La liberté n'est pas autant au rendez-vous que prévu, mais cela permet d'avoir un scénario mieux ficelé.

Panam, la classe.
Panam, la classe.

Et finalement, le vrai point fort du jeu, ce sont ses quêtes annexes. Ces dernières nous permettent de connaître beaucoup mieux les personnages secondaires, particulièrement bien écrits.

Autant dans certains jeux (et oui, on va encore comparer à Witcher 3) les missions secondaires sont tellement bien foutues que l'on ne sait pas trop faire la différence, autant ici cela saute au yeux.

J'ai eu des problèmes de rythme : j'ai mis en pause la mission principale très longtemps histoire de jouer les missions secondaires qui se débloquaient à la suite. Cela n'est pas vraiment un problème, mais l'ensemble manque un peu de fluidité.


Il est également possible de vivre des romances, en fonction du sexe de votre personnage. C'est une fois de plus super bien rendu. De plus, le jeu joue vraiment la carte de la maturité, la nudité et le sexe sont omniprésents dans le jeu.


Toi t'es moche.
Toi t'es moche.


Rock'n roll !
Rock'n roll !


Vu d'en haut, elle n'est pas si mal Night City...
Vu d'en haut, elle n'est pas si mal Night City...

Excellent !

Cyberpunk 2077

Loin derrière les cris hystériques des joueurs et des actionnaires, il y a un excellent jeu derrière Cyberpunk 2077. Passer à côté serait donc bien dommage.

La note : 5/6 (Excellent !)