Chroniqué par Nicolas Gilles
Incarner la mort, ça ne vous fait pas envie ? Aller, on embarque dans Flipping Death et ses myriades de références.Un petit relent de Terry Pratchett
OUI, VOUS ALLEZ INCARNER LA MORT.
Si vous êtes fan de Terry Pratchett, vous comprenez l'allusion. Si vous ne l'êtes pas, foncez dans votre librairie la plus proche acheter La Huitième Couleur, le premier volume de la géniale série du Disque-Monde.
Paf, vous êtes morte !
Avant cela, vous allez incarner Penny, une adolescente qui va frôler la mort... juste avant de mourrir. En fait, tout part d'une méprise : en rencontrant Penny, la mort s'imagine qu'elle est la relève lui permettant de, enfin, partir pour quelques vacances bien méritées.
Et de filer sa faux à une Penny éberluée avant de se barrer en vacance sur la Lune.
Il ne reste plus qu'à démêler tout ça afin de découvrir comment revenir chez les vivants.
L'humour est parfois assez noir. Un régal.
Un petit relent du LucasArts de la grande époque
Outre le côté Terry Pratchett, Flipping Death s'inspire également beaucoup de la grande époque des jeux LucasArt, principalement de part son humour à froid typiquement anglais.
On appréciera notamment le commentaire en voix off du narrateur entre deux chapitres, qui nous résume la situation avec une formulation bien à lui.
Les personnages croisés sont souvent succulents, d'autant que l'on peut écouter ce qu'ils ont en tête. C'est bien entendu l'occasion de récupérer de précieux indices pour progresser dans l'aventure, mais c'est également l'occasion de constater à quel point ils peuvent être à l'ouest.
Vous allez côtoyer à la fois des fantômes et des êtres vivants.
L'originalité de Flipping Death ? Le flipping !
Flipping Death n'est pas vraiment un point'n clic dans son gameplay, mais il l'est clairement dans ses mécaniques.
Il tire toute son originalité du principe qu'a Penny de passer du monde des morts à celui des vivants.
Et là, on retrouve encore un sacré paquet d'inspirations. Côté cinéma, on ne peut pas s'empêcher de penser aux Noces Funèbres de Tim Burton. On retrouve l'inversion visuelle très tranchée entre le monde des morts et celui de vivants.
Vous allez même faire quelques sauts dans le temps...
Le monde des morts est très obscur, tandis que celui des vivants beaucoup plus lumineux. Dans tous les cas, la direction artistique est particulièrement chiadée.
L'autre référence, c'est Paper Mario, et plus particulièrement l'épisode Wii : Super Paper Mario. Sauf qu'ici, tout est "plat" (comprenez : en 2D). Simplement, on passe du monde des morts à celui des vivants en inversant l'écran. Astucieux. Joli. Original.
Prendre possession d'autrui
Pour passer dans le monde des vivants, vous devez prendre possession du corps des personnes présentes. Pour ce faire, vous devez dépenser des âmes que vous attrapez dans les niveaux de la mort.
La patte graphique est particulièrement soignée.
L'occasion de teinter le jeu d'un aspect plates-formes où le challenge reste très simple.
En revanche, cela permet d'apporter le côté point'n clic dont je parlais plus haut. Chaque personnage du monde des vivants dispose de compétences spéciales... ce qui vous permettra de progresser dans l'aventure.
La difficulté n'est pas très élevée, bien que certaines énigmes soient un peu tordues. Toutefois, un système d'aide de jeu bien pensé vous évitera d'être bloqué.
Les six chapitres du jeu ne sont pas particulièrement longs, mais le jeu reste parfaitement agréable d'un bout à l'autre. C'est vrai, assez original, joli tout plein et très drôle. Bref, on en redemande.
Côté musique, je me disais que Flipping Death pouvait être un jeu de mot d'une chanson de Metallica, Creeping Death. Mais vu que la bande son est très jazzy, je me dis que cela ne doit pas être le cas...
Reste que cette bande son est de très belle qualité et colle parfaitement à l'ambiance du jeu.