Chroniqué par Nicolas Gilles
I am Setsuna avait pourtant tout pour plaire : ses graphismes magnifiques lui donnait un air old school qui n'aura pas manqué de titiller la curiosité des plus nostalgiques.Chouette, un RPG à l'ancienne !
Quand on regarde les images de I am Setsuna, il est difficile de ne pas tomber sous son charme. Ses graphismes rappellent autant de fines couches d'aquarelle et invitent à la poésie. Le jeu fait alors revenir en tête des grands noms du jeu de rôle à la japonaise : Final Fantasy IV, V ou XI, Chrono Trigger ou encore Secret of Mana. Des jeux qui ont fait les beaux jours des consoles 16 bits dans les années 1990.
Regarder les images de I am Setsuna, c'est un peu comme retrouver une version HD de ces jeux mythiques.
Un souffle old school !
De plus, le gameplay utilise des mots qui savent nous faire vibrer : le système de combat reprend ainsi l'ATB, le fameux Active Time Battle qui a fait les beaux jours des jeux cités ci-dessus. Eh oui, car le tout est développé par Square Enix.
Eh bé, ça en fait des promesses. Le soucis, c'est que ce n'est que de l'esbrouffe, et que rien n'est tenu.
Une histoire pourtant intéressante
I am Setsuna, c'est avant tout l'histoire de Setsuna, une jeune fille au coeur particulièrement pur qui va donner sa vie pour protéger l'humanité contre l'invasion des monstres. Dans le monde du jeu, c'est un rite régulier. Et vous dans cette histoire ? Vous êtes un mercenaire chargé de la tuer. Bien entendu, vous n'en ferez rien et allez même l'accompagner jusqu'au lieu de son sacrifice.
Les graphismes sont très travaillés...
Que va-t-il se passer pour Setsuna ? C'est la question que l'on se pose tout au long de la vingtaine d'heures de jeu. Et plus le temps passe, plus c'est la seule chose qui reste pour ne pas nous faire tomber la manette des mains.
20 heures de jeu, pour un RPG, ce n'est pourtant pas très long. On pourrait croire que les développeurs ont enfin compris que les trentenaires nostalgiques n'ont plus autant de temps pour jouer... Mais vu les grossières erreurs qui entachent le plaisir de jeu, je me dis que c'était surtout pour faire un jeu plus simple à développer, plus rapide à faire.
Heu, c'est pas un peu toujours la même chose ?
Déjà, il y a une unité de lieu : on est tout le temps dans la neige. Au début c'est beau, mais après quelques heures, on commence à n'en plus pouvoir de cette foutue neige.
Mais un peu redondants.
Ensuite, on fait tout le temps la même chose. Il n'y a pas de coupures notables qui permettent de redonner du rythme à la partie, rien qui ne soit tout le temps la même chose.
Du coup, on enclenche le mode automatique et on enchaîne l'alternance donjon / village, quasiment immuable et emmerdante au possible.
Même les musiques, pourtant très jolies, donnent l'impression d'un remix piano de Final Fantasy.
Une fois de plus, seul le scénario et ses personnages vont sauver le navire du naufrage. Les personnages ont une réelle profondeur et on s'intéresse à leur histoire. Et surtout, il y a Setsuna, que l'on apprend à apprécier... Mais est-ce suffisant pour se coltiner un RPG totalement daté et qui nous fait des promesses qu'il n'est pas capable de tenir ? C'est à vous de voir.
Un version Switch très bien adaptée
Après les versions PS4, PC et Vita, I am Setsuna arrive sur Switch... uniquement en version dématérialisée. Pour un RPG de seconde zone, ce n'est finalement pas étonnant.
Reste que si vous désirez une version physique, sachez juste qu'elle est disponible en version japonaise, et que la version française est dispo sur la cartouche.
A défaut de faire un bon RPG, cela pourra toujours prendre un peu de place sur vos étagères de collectionneur...