Chroniqué par Nicolas Gilles
Étonnant que voir arriver une série aussi importante que Dragon Quest dans un épisode « officiel » sur console portable. Et finalement, c'est peut être ce qu'il y avait de mieux à faire.C'est un fait, le RPG à la sauce japonaise est pour le moins moribond sur les Playstation 3 et autres Xbox 360. Les raisons sont multiples, mais on peut proposer une piste : la représentation permise par la surpuissance de ces supports.
Aussi étonnant que cela puisse paraitre, cela fait plonger le RPG jap dans une autre représentation. Avant, les limitations techniques faisaient que ces oeuvres étaient plus comparables à un livre plutôt qu'à un film. Aujourd'hui, c'est totalement l'inverse, alors que les ficelles restent indéniablement les mêmes. Alors avec tous ces personnages qui surjouent (arg, Star Ocean The Last Hope !), il n'y a pas grand chose à faire d'autre que pleurer le temps où on s'émouvait sur la mort d'un personnage fait de seize pixel de haut.
Il faut donc se réjouir de la sortie de ce Dragon Quest IX, car il reprend les mêmes principes que ses illustres ainés. Il faut également reconnaitre que la série dont Akira Toryama est le caracter designer ne brille ni par sa réalisation, ni même pas sa modernité en général. Aux antipodes d'un Final Fantasy, chaque épisode de Dragon Quest joue la carte de la simplicité. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ça marche.
Dragon Quest IX sur DS.
Parlons donc un peu de ce nouvel épisode (je vous vois déjà vous impatienter). Il reprend grosso modo le moteur graphique des précédents remakes (les épisodes 4, 5 et 6). C'est donc graphiquement tout à fait honorable et la direction artistique est parfois un vrai plaisir pour les yeux, faite d'une 3D sachant savamment se plier aux poncifs de la 2D.
Les vieux briscards s'y retrouveront très vite, avec des mécaniques de jeu quasiment inchangées. Rétrograde Dragon Quest IX ? Non, il a su insuffler quelques nouveautés dans un monde pourtant hermétiquement fermé à toute innovation. La première, et non des moindres, c'est que l'on voit enfin les adversaires sur le terrain ! Concrètement, les combats restent très très, mais alors très très nombreux. Pourtant, le tout passe bien ; peut être en partie grâce au support une fois de plus. Je n'ai plus le temps de passer des heures et des heures devant mon écran de télé à faire monter les niveaux de mes personnages. En revanche, je peux le faire en regardant un bon film ou durant une veillée aux toilettes qui tire en longueur.
Du coup, les quelques 45 heures qui m'ont été nécessaires à connaitre le fin mot de l'histoire sont passées vraiment vite, me réconciliant avec un genre qui m'avait énormément déçu des derniers temps.
Le scénario est très basique, et est fait comme d'habitude de plusieurs petites histoires imbriquées dans une trame principale. C'est simpliste, mais parfois drôle et, encore plus rare, émouvant. On peut lui reprocher d'être parfois un peu redondant dans son déroulement ville / quête / résolution et passage à une autre ville pour récupérer une autre quête, mais une fois de plus c'est tellement bien maitrisé que la pilule passe vraiment bien.
Pour les amateurs de bidouilles et tests en tout genre (en gros fans de Disgaea quoi), sachez que vous pourrez récupérer des recettes et faire votre propre alchimie. Cela rallonge d'autant la durée de vie du jeu car trouver certains éléments ne sera pas une mince affaire.
Pour les plus feignants (comme moi), ce pan de la cartouche est totalement subsidiaire. La difficulté est d'ailleurs plutôt basse, DS et grand public obligent... Enfin, si toutefois vous faites un bon leveling.
Le passage à la 3D est très réussi.